Partout au Canada, des groupes citoyens reprochent au gouvernement fédéral de subventionner la mise au point de plusieurs prototypes de petits réacteurs nucléaires modulaires (PRM). Le plan d’action PRM devrait être annoncé demain par le ministre des Ressources naturelles du Canada, l’honorable Seamus O’Regan.
« L’industrie nucléaire ne devrait même pas avoir un sou des contribuables quand le secteur privé refuse d’investir dans ces technologies sales et dangereuses », lance la professeure Susan O’Donnell au nom de la Coalition pour un développement énergétique responsable au Nouveau-Brunswick et membre d’un groupe d’action national contre les PRM. « Si le Canada veut protéger le climat, dit-elle, il ne doit pas se lancer dans une aventure nucléaire, mais plutôt investir dans les énergies renouvelables et dans l’efficacité énergétique. »
« Le cadeau de Noël du gouvernement fédéral à l’industrie nucléaire est plus vilain que gentil », soutient Gordon Edwards, président du Regroupement pour la surveillance du nucléaire. « Ce n’est pas juste un gaspillage d’argent; le bas de Noël de l’industrie nucléaire est aussi rempli de cartes de jeu pour sortir de prison, puisque les petits réacteurs vont échapper à la loi sur les études d’impact. »
Le père Noël de l’industrie nucléaire semble être le ministre canadien des Ressources naturelles, Seamus O’Regan. Le plan d’action PRM du gouvernement inclurait un grand sac de cadeaux destinés à des entreprises privées, plusieurs étant des États-Unis et du Royaume-Uni; ce sont des millions de dollars en fonds publics pour mettre au point des réacteurs nucléaires expérimentaux.
D’un océan à l’autre, plus de 70 groupes se sont ligués contre les subventions fédérales destinées à des réacteurs nucléaires prototypes. Dans ce groupe, la West Coast Environmental Law Association, les Amis de la Terre Canada, Greenpeace Canada, l’Association canadienne du droit de l’environnement, Environmental Defence, la Coalition pour un développement énergétique responsable au Nouveau-Brunswick, la Coalition for a Clean Green Saskatchewan, Concerned Citizens of Manitoba, Northwatch, la Fondation Sierra Club Canada, le Ralliement contre la pollution radioactive, Équiterre et le Regroupement pour la surveillance du nucléaire.
Réunis en assemblée spéciale en décembre 2018, les chefs de l’Assemblée des Premières Nations avaient été unanimes à exiger « que le gouvernement du Canada cesse de financer et d’appuyer le programme des petits réacteurs nucléaires modulaires» (Résolution no 62).
« La construction de nouveaux réacteurs nucléaires n’a pas sa place dans un plan d’action climatique », dit Susan O’Donnell. « Des chercheurs de premier plan ont démontré que la meilleure manière d’arriver à zéro émission de gaz à effet de serre, c’est d’investir dans les énergies renouvelables; si on rajoute l’énergie nucléaire dans l’équation, c’est bien plus nuisible qu’utile. »
« Le gouvernement libéral jette son argent par les fenêtres, soutient Shawn-Patrick Stensil, directeur des programmes chez Greenpeace Canada. Il y a déjà quarante ans qu’on nous promet de nouvelles technologies nucléaires hypothétiques qui devaient tout régler, mais on les attend toujours malgré d’énormes subventions publiques. »
« Les réacteurs nucléaires de nouvelle génération ne sont qu’une distraction sale et dangereuse face à la crise climatique, dit Kerrie Blaise, conseillère juridique des Services du Nord à l’Association canadienne du droit de l’environnement. L’énergie nucléaire n’est ni verte, ni propre; elle est trop chère et prend trop de temps à construire. »
Ces groupes accusent le gouvernement fédéral de vouloir surtout sauver l’industrie nucléaire plutôt que de protéger l’environnement et notre santé.
Les groupes disent que (voir le document d’information ci-dessous) :
- La mise au point des petits réacteurs modulaires (PRM) est trop lente pour contrer la crise climatique
- Les PRM sont beaucoup plus chers que les énergies renouvelables
- L’énergie nucléaire crée moins d’emplois que les énergies renouvelables
- Les PRM sont polluants et dangereux.
Le gouvernement fédéral n’a jamais consulté le public sur les petits réacteurs modulaires qui vont menacer l’environnement et endetter les Canadiens.
Un nombre croissant de groupes citoyens s’opposent au financement des PRM et ils ont émis une déclaration contre les petits réacteurs modulaires.
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