par Oscar Fortin.
Les médias de communication, dans leur ensemble, ainsi que les opposants au gouvernement et à la révolution bolivarienne, interprètent cet absentéisme comme un acte de rejet du gouvernement et de la révolution. C’est, évidemment le cas de Washington et de ses subordonnés, tout comme celui de l’UE qui s’empressèrent de dénoncer cette élection, considérée comme non légitime en raison du taux élevé d’abstention. Il va de soi que l’opposition radicale du Venezuela maintient le même cantique.
Cette interprétation, un peu trop facile de la part des ennemis de la révolution bolivarienne, m’interpelle tout particulièrement.
Normalement, en démocratie, lorsqu’on n’aime pas un gouvernement ou le régime en place, la première chose à faire est d’aller exprimer son désaccord par un vote massif de tous les opposants pour vaincre ce gouvernement et changer le régime qui ne convient pas aux intérêts du peuple. Dans le cas présent, un élément supplémentaire et non des moindres vient s’ajouter : le président Nicolas Maduro, quelques jours avant les élections, a fait savoir, de façon officielle, qu’advenant une victoire majoritaire de l’opposition, il se retirerait volontairement de la présidence, ouvrant ainsi la porte à de nouvelles élections présidentielles selon les délais prévus par la constitution. La vice-présidente assurerait l’intérim et procèderait à de nouvelles élections présidentielles.
« Mardi 1er décembre 2020 (rezonodwes.com) – « Je ne resterai plus ici », si l’opposition gagne les élections, a laissé entendre Nicolas Maduro, lors d’une rencontre électorale en dehors de Caracas.
Le président Maduro a déclaré qu’il quitterait la présidence du pays si l’opposition remportait les élections législatives dimanche. Dans le même temps, il est confiant dans le fait qu’il obtiendra une grande victoire.
« Si nous gagnons, nous irons de l’avant, mais je dois aussi dire aux gens, je leur dit que : je laisse mon destin entre vos mains. Si l’opposition gagne à nouveau, je suis exclu de la présidence. Si l’opposition gagne les élections, je ne resterai plus ici » , a-t-il soulevé ».
De quoi donner des ailes à une opposition qui lutte depuis des années pour se débarrasser de Maduro et de la révolution bolivarienne. Pourtant tel ne fut pas le cas.
Dans ce contexte, comment expliquer que 40% des Vénézuéliens et Vénézuéliennes ne soient pas allés voter ? Beaucoup soulignent le contexte de la « pandémie », d’autres l’interprètent comme une protestation contre le gouvernement de Maduro, ce qui est le cas de l’opposition radicale vénézuélienne ainsi que de Washington et des pays qui lui sont soumis, tels le Canada et les pays membres du Groupe de Lima. Ces derniers veulent mettre fin à la révolution bolivarienne et reprendre le contrôle de l’État. Faire de cette abstention un acte allant contre le gouvernement de Nicolas Maduro est ce qu’il y a de moins certain. Les faits réels ne vont pas en ce sens.
Une autre interprétation est possible
Je pense et propose tout à la fois que cette abstention de 40% des électeurs et électrices exprime leur rejet de l’opposition radicale et violente, laquelle a fait tant de tort au peuple. C’est cette opposition qui a dirigé l’Assemblé Nationale législative tout au long des cinq dernières années. C’est elle qui a réclamé les sanctions contre le peuple pour que ce dernier rejette toute la responsabilité de sa misère sur le gouvernement et la révolution bolivarienne. C’est cette même opposition qui a voulu l’intervention militaire des États-Unis et qui a encouragé les actions violentes dans le pays.
Voter massivement pour cette opposition entrainerait automatiquement le départ de Maduro mais, également, le retour de cette opposition radicale de laquelle, le peuple ne veut plus rien savoir. Tout semble indiqué que le peuple, face à ce dilemme ait choisi le maintien de Nicolas Maduro comme président du Venezuela. Il y a ceux qui par leurs votes ont permis à l’opposition « démocratique » d’être présente comme députés actifs au sein du nouveau Parlement. Il y a les abstentionnistes qui ont choisi, pour leur part, de maintenir Nicolas Maduro comme président du Venezuela. Ce fut, pour ainsi dire, un véritable plébiscite à son endroit. Le moyen le plus sûr de se défaire de l’opposition radicale et violente était l’abstention massive, assurant ainsi la continuité de la présidence de Nicolas Maduro alors que ceux qui ont voté pour l’opposition démocratique ont assuré la présence de ces derniers dans les débats parlementaires et législatifs.
Il s’agit d’une interprétation qui va tout à fait à l’opposé de celle soutenue officiellement par les médias et les pays adversaires de la révolution bolivarienne. Elle se justifie, selon ce que j’en comprend, par elle-même sur la base de la rationalité et de la logique des actions d’un peuple conscient.
Entre deux forces opposées qui s’affrontant, 40% de l’électorat a choisi la partie qui représente le moins de danger et de meilleures conditions pour l’avenir. Dans le cas présent on peut dire que ce 40% a plébiscité Nicolas Maduro comme président légitime du Venezuela. Dans le cas contraire, ils auraient tous voté pour l’opposition en liste pour cette élection et faire en sorte que Nicolas Maduro quitte la présidence, comme promis.
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