Le pays des « libertés et des lumières » ne s’est jamais excusé de ses crimes

Le pays des « libertés et des lumières » ne s’est jamais excusé de ses crimes
Le pays des « libertés et des lumières » ne s’est jamais excusé de ses crimes

par Tarek Benaldjia.

Les paradoxes de l’histoire ont voulu que l’un des pays les plus sanguinaires de l’histoire humaine, la France, soit aussi l’un des défenseurs des droits de l’homme, ou du moins ce que laisse croire le président Emmanuel Macron.

En ce jour de célébration de la déclaration universelle des droits de l’homme, dont la France se veut l’un des pionniers, nous partageons avec nos lecteurs, dans notre série sur les crimes commis par la France pendant l’ère coloniale, un article illustrant un aspect de ces crimes commis pendant près d’un siècle et demi, à savoir les tortures et les massacres perpétrés en Algérie.

« Le berceau des droits et des libertés et la Patrie des Lumières » sont deux hyperboles pour désigner la France qui a été le théâtre, le 10 décembre 1948, au Palais de Chaillot à Paris, de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.

Depuis, la date symbolique du 10 décembre est devenue la Journée durant laquelle la communauté internationale célèbre les droits de l’Homme.

Le choix de la France pour la signature et l’adoption d’une résolution phare de l’Assemblée générale de la naissante ONU était-il judicieux et pertinent ? L’Empire colonial français, avec ses lots de violations de ces mêmes droits de l’Homme, et son palmarès tristement célèbre en la matière, dans le continent africain, en particulier en Algérie, n’avait-il pas empreint à jamais ce pays du sceau de la honte ?

En effet, et bien que les exactions, dont la barbarie le disputait à l’horreur, furent perpétrées par la France, indifféremment en Indochine, en Afrique subsaharienne et au Maghreb, il n’en demeure pas moins que c’est en Algérie, pays colonisé pendant un siècle et un tiers de siècle et annexé à la Métropole, où la France a fait le plus étalage de sa sauvagerie.

De la baignoire et la corvée de bois à la gégène et au sérum de vérité en passant par les viols, les pendaisons, l’arrachage d’ongles, la guillotine, l’emmurage et les enfumades, la France a doublé d’ingéniosité pour inventer et sophistiquer des méthodes de torture, aussi abjectes les unes que les autres.

De nombreux spécialistes et historiens, aussi bien algériens que français, ont traité dans leurs écrits et recherches de cette question, qui demeure, six décennies environ après l’indépendance de l’Algérie arrachée au prix fort, une plaie ouverte en attente d’un mea culpa de l’Hexagone, qui tarde à être fait, malgré quelques tentatives timides mais hélas étouffées et tuées dans l’œuf.

Mahfoud Kaddache, un des plus éminents historiens algériens (1921-2006) a, en évoquant ce sujet, dit que « La France doit assumer son passé devant le tribunal de l’Histoire ».

« Quand on parle de torture (française) pratiquée en Algérie, il ne faut pas sous-entendre celle liée seulement à la Guerre de Libération (1954-1962), la torture a existé en Algérie depuis le début de la conquête française en 1830 », a relevé l’historien, auteur entre autres de « L’Algérie des Algériens, Histoire de l’Algérie 1830 – 1962 » et « L’Algérie durant la période ottomane ».

Ces exactions généralisées dans le temps ne se limitent pas à la torture mais s’étendent aux massacres et aux tueries, dont les plus célèbres furent celles de Sétif – Guelma -Kharrata, en mai 1945, lorsque des dizaines de milliers d’Algériens désarmés, sortis réclamer pacifiquement leurs droits les plus élémentaires, ont été assassinés par l’armée coloniale.

Nombre d’experts et de spécialistes de la question estiment, à juste titre, qu’à côté des célèbres 1,5 million de martyrs tombés dans le champ d’honneur durant la Guerre de Libération qui a duré plus de sept ans et demi, les pertes algériennes, humaines s’entend, s’élèvent à 6 millions de morts, moins connus, durant les 132 ans de colonisation.

De son côté, l’historien français Pascal Blanchard a souligné dans ses écrits que « la torture ne fut pas seulement liée à des situations de conflit, mais elle fut consubstantielle de la colonisation » de l’Algérie.

Blanchard, un historien spécialiste de l’Empire colonial français, d’études postcoloniales et d’histoire de l’immigration, relève que « La torture en Algérie, qui est inscrite dans l’acte colonial, elle est l’illustration ‘normale’ d’un système anormal ».

Il a ajouté que « la torture n’est pas une dérive ou un aléa d’une guerre » mais il s’agissait plutôt selon lui d’une politique institutionnalisée et d’une pratique systématique, ce qui le pousse à s’interroger, en l’absence d’excuses officielles de la France de ses pratiques : « Pourquoi alors l’histoire et la mémoire coloniales restent-elles un point aveugle de notre inconscient collectif ? ».

Réseau International

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Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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