Par l’Abbé J.-Réal Bleau (pour la fête de l’Immaculée Conception) — Photo (modifiée, côtés flous rajoutés) : Jean-Pol Grandmont/Wikimedia Commons
La plus belle fête, durant l’Avent, où l’on attend chaque année, avec la Vierge Marie, la naissance de notre Sauveur, son divin Fils, est celle de son Immaculée Conception. C’est parce que Dieu l’a choisie, de toute éternité, pour être sa Mère qu’Il l’a préservée, dès sa conception, de la tache du péché originel et de la moindre souillure pouvant ternir son âme. Car il ne pouvait convenir à l’infinie sainteté de Dieu que sa Mère fût soumise un seul instant au pouvoir du démon. Pour qu’elle puisse être, dans son corps et dans son âme, la digne demeure où le Roi immortel des siècles avait décidé de venir habiter, en y voilant toute sa gloire, il fallait qu’elle fût d’une absolue pureté dépassant celle des anges les plus resplendissants de la lumière divine : les chérubins et les séraphins. Aussi, l’Église chante-t-elle, en la fête de l’Immaculée Conception : « Tota pulchra es, o Maria, et macula originalis non est in te ». « Tu es toute belle, ô Marie, et la tache originelle n’est pas en Toi ».
La foi de l’Église en l’Immaculée Conception de Marie s’appuie avant tout sur l’annonce angélique du mystère insondable de l’incarnation devant s’accomplir en elle, c’est-à-dire sur les paroles avec lesquelles l’ange Gabriel, de la part de Dieu, salua Marie : « Je vous salue, pleine de grâce. Le Seigneur est avec vous ». Salutation divine qui n’avait jamais été faite à aucune autre créature, et qu’Élisabeth, inspirée par l’Esprit-Saint, complète en proclamant sa grandeur unique de Mère de Dieu : « Vous êtes bénie entre toutes les femmes et le fruit de vos entrailles est béni ». Dès les premiers siècles, en commençant par l’Orient, s’est partout répandue la croyance chrétienne en l’Immaculée Conception. Au Moyen-âge, la fête de la Conception de Marie était célébrée avec solennité, même si le dogme de ce mystère n’était pas encore défini. Il ne le fut qu’en 1854 par le saint pape Pie IX. En 1858, la Vierge Marie confirma cette définition dogmatique en se nommant elle-même à sainte Bernadette Soubirous : « Je suis l’Immaculée Conception ». D’être, au-dessus de toutes les femmes, la Femme essentiellement pure, miroir de la beauté divine, le Chef d’œuvre inégalé et le sommet de toute la création, telle est l’identité de Marie.
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