par Sylvain.
Jeune cadre débutant dans le monde de l’industrie globalisée, je me rappelle la réflexion de l’un de mes premiers patrons : « ton salaire et ta progression dans l’entreprise sont liés à ta prise de risque ». Entendons par « risque », l’idée d’exposition à un danger. J’ai d’abord cru naïvement à ce principe prometteur et supposé insuffler une dynamique entrepreneuriale de prise d’initiatives et de responsabilités, pour m’apercevoir rapidement que la progression des cadres au sein d’une grande entreprise obéissait à un schéma diamétralement opposé. Si tu veux progresser dans la hiérarchie il est très mal vu de prendre un quelconque risque. D’ailleurs, la personne à l’origine de cette réflexion excellait dans l’art du camouflage et de l’absence de prise de risques et s’entourait d’un nombre de validations et de coups de tampons hiérarchiques digne des plus grandes bureaucraties.
Il est consternant de constater combien notre société a formaté la majorité de ses cadres dirigeants pour fuir le risque et le danger. Il est aussi consternant de constater comment les professions en contact permanent avec le danger sont mal considérées : si les aides-soignantes, les infirmières et les pompiers, pour ne citer que ceux-là étaient payées à la hauteur des réels dangers (pour leur santé) qu’ils affrontent, ils vivraient dans des palais. À l’inverse, les soi-disant représentants du peuple qui nous gouvernent vivraient dans des taudis.
Au cours des nombreuses crises (sanitaires pour la plupart) qu’il m’ait été donné d’affronter comme gestionnaire et porte-parole, j’ai souvent vu en première ligne les « petites mains » opérationnelles et certains directeurs d’usines ou de magasins courageux tandis que fuyaient les cadres supérieurs derrière le rempart de leur smartphone, de leur ordinateur ou de leurs procédures. À l’exception des patrons de PME, des entrepreneurs agricoles et de quelques rares dirigeants fondateurs et PDG, qui prennent le risque d’engager leurs biens personnels, voire familiaux, et leur responsabilité juridique pour développer une activité économique créatrice de richesse, la plupart des cadres dirigeants et intermédiaires dans le privé doivent leur position et leur salaire à des critères qui n’ont rien à voir avec une quelconque aptitude à faire face au danger.
La gestion de la crise COVID a réveillé et cultivé intentionnellement une maladie, qui produira beaucoup plus de ravage que le cancer et les maladies cardiovasculaires auxquels elle contribue.
Cette maladie est la peur du risque ou peur de la peur. C’est un asservissement qui conduit chacun à rechercher une illusion de confort permanente et à réclamer sans cesse des murailles et des œillères pour l’empêcher de voir le risque et de l’apprécier à sa juste valeur.
Et pourtant, la peur, émotion naturelle et réaction physiologique, partagée par de nombreux êtres vivants, permet naturellement de construire des moyens de défense face à une situation réellement périlleuse et développe nos capacités de vigilance et de résilience.
Durant ces 40 dernières années, tous les partis politiques et candidats à l’élection présidentielle ont exploité la peur pour asseoir leur pouvoir : peur de l’insécurité, peur de la maladie, peur des étrangers, peur de la différence, peur des gendarmes, peur des casseurs, peur de perdre des « avantages sociaux », peur de manquer, peur du nucléaire et des catastrophes naturelles, peur des prévisions météos, peur des pauvres, peur de l’échec scolaire et de la punition.
« Que de barricades pour six malheureuses sardines aurait dit Prévert ».
Ces peurs sont cultivées par un système perverti par les intérêts de ceux qui composent l’état, les puissances financières et médiatiques qui les tiennent comme des marionnettes. Ceux-là mêmes qui prétendaient « mettre la France au travail » furent les premiers à cultiver la peur qui anéanti tout désir de travailler, de créer ou d’aider son voisin.
Le « principe de précaution » ou « principe d’irresponsabilité collective » est devenu la norme pour justifier toute absence de prise de décision ou de prise de risque. Et pourtant les dérives du principe de précaution ont été à plusieurs reprises dénoncées dans le passé… Sans aucun changement.
La peur du risque peut aisément paraître attrayante au plus grand nombre : elle permet aux peureux de rester confortablement ancré dans une zone de confort imposée par l’État (ou l’entreprise) qui en entretient l’illusion. Elle permet de laisser à d’autres le soin de décider pour vous ce qui est bon ou pas. Cette zone de confort illusoire a, entre autres noms, vaccin obligatoire ou revenu universel.
La peur du risque, de la maladie et de l’accident n’est-elle pas le fonds de commerce des compagnies d’assurance et de l’ensemble du système de santé occidental ?
Je me suis trouvé un jour devant un médecin hospitalier, qui, malgré la disparition des symptômes qui m’avaient amené dans son service, me prescrivait un traitement de longue durée « par précaution ». Devant ma réticence à accepter ce traitement manifestement inutile, quelle ne fut ma surprise de l’entendre dire : ne vous inquiétez pas, c’est remboursé par la sécu !! J’ai découvert plus tard que ce médecin avait reçu peu de temps auparavant la visite d’un laboratoire pharmaceutique, celui-là même qui produisait le traitement en question.
Dans une société qui privilégierait la prévention des risques et la fameuse « analyse bénéfice-risque », la peur serait bannie ou utilisée pour combattre les vrais dangers, et non ceux construits par une société médicalisée à outrance qui entretient la maladie.
Nous sommes devenus des esclaves de notre peur, qui nous fait oublier qu’on ne vit qu’une fois. Ainsi, en se laissant dominer par la peur entretenue par ses dirigeants, notre société a reculé devant ses progrès passé vers un obscurantisme moyenâgeux, lui interdisant tout accès aux rêves qui construisent l’avenir.
L’ingérence progressive de l’État dans la vie des groupes sociaux qui constituent la société en imposant des « distances », en privant les individus de contact et de liberté de mouvement a transformé l’être humain en « poulet de batterie », dont le but de l’existence est réduit à l’engraissement pour la satisfaction de quelques oligarques et théoriciens d’un ordre mondial absurde. L’imposition du nombre de personnes par mètre carré dans les magasins ou l’espace public est du même ordre que le nombre de poulets par cage imposé par la règlementation.
Malheureusement, comme le dit Yuval Abramovitz, trop nombreux sont ceux qui préfèrent la cage connue (même si elle provoque maladie, souffrance et agressivité), à l’inconnu qui offre à l’évidence un espoir de changement et d’autonomie.
Cette cage a pour nom l’uniformisation et la normalisation voulue par un système étatique européen et tourné vers l’utopie d’un consumérisme mondial et contrôlé. Nous ne sommes pas loin de la fiction d’Ira Levin : « Un bonheur insoutenable ».
Pour avoir exercé dans des pays au passé bureaucratique et normatif comme la Russie, je peux vous assurer que la société française est la championne toutes catégories pour créer des montagnes de normes qui n’ont pour seul effet qu’ôter toute responsabilité à ceux qui sont sensé prendre des décisions et décourager les jeunes entrepreneurs !
Notre seule chance de sortir de la cage et de l’illusion de notre zone de confort est de sortir de l’engrenage de nos peurs et de prendre le risque de renverser le système actuel pour retrouver l’espace de liberté nécessaire à l’équilibre de notre nation.
À vous de choisir, soit vous affrontez et dominez vos peurs quotidiennes, soit vous vous soumettez au dictat de la peur institutionnalisée et vous la laisser vous entrainer, vous et vos descendants, vers le bas. Soit le peuple prend en main son destin, soit il laisse à d’autres le soin de le faire, sans espoir d’une quelconque reconnaissance.
En vous mettant au monde, vos mères ont pris le plus grand des risques, pour leur santé d’une part, pour l’inconnu qui allait envahir leur vie d’autre part. Ne les décevez pas, partagez et assumez ce risque d’espoir et de création, pour vous et votre famille. La plus grande aventure que vous puissiez entreprendre est de prendre des risques et d’en assumer les conséquences.
Un célèbre coach, Vincent Lenhardt a écrit « osez la confiance », que je complète par « prenez le risque de vivre », tout simplement.
source : http://www.profession-gendarme.com
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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