JE N’AIME PAS NOTRE ÉPOQUE… et j’espère communier avec le Christ!

JE N’AIME PAS NOTRE ÉPOQUE… et j’espère communier avec le Christ!

Recherche menée par Robert Gil

Je n’aime pas le monde tel qu’il est devenu depuis le passage à l’an 2000. Avant, ce n’était guère mieux. Il faut remonter aux années 60 à 80 pour ressentir quelques nostalgiques frémissements teintés de clarté. Je ne saurais pas expliquer avec des mots précis ce que je n’aime pas, n’ayant pas de talent d’un Joseph de Maistre, Chateaubriand, Barthes ou Muray. D’ailleurs, je ne sais même pas si je peux me qualifier d’anti-moderne. Tout au plus oserai-je confier que comme Muray, je déteste la gauche et la droite, ce qui revient à avouer quelque désamour envers la politique telle qu’elle est devenue en ce 21ème siècle. Belle transition en vérité pour signaler un événement et un premier sujet de mécontentement spécifique d’un mécontemporain.

21 avril 2002, Jean-Marie le Pen arrive au second tour de la présidentielle. Je n’en veux pas du tout au FN ni à ses électeurs. C’est plutôt la médiocrité et la fadeur d’une gauche plurielle qui n’a pas su insuffler un dessein à notre France en perdition dans un monde se globalisant. Cette médiocrité politique n’a cessé de gagner du terrain, devenant de plus en plus présente pour ne pas dire oppressante dans les médias. Que de personnalités invitées pour jouer la comédie médiatique avec 90% de phrases creuses pour ne pas dire idiotes. Plus les problèmes sont de taille, plus les propositions sont grotesques. Il n’y a qu’à entendre les billevesées énoncées après les deux terribles attentats que vient de subir la France. Nous sommes au stade de la politique MacGyver. Et un coup de taxe halal et une dose de déradicalisation… Les femmes ne brillent pas en politique. Morano, Hidalgo, Touraine, NKM et j’en passe. Une bonne claque aux féministes s’impose ! Muray aurait certainement apprécié, lui qui aurait eu la nausée en constatant par ailleurs le sort de notre société avec maintenant ces zombies en quête de pokémons hypnotisés par leur smartphone.

La société stupide et les réseaux idiots. Encore un trait de notre époque. S’il fallait trouver un 21 avril de la culture, on le chercherait dans les médias de masse et on repèrerait sans aucun doute un fait télévisuel, la première série de télé réalité, Loft Story, avec son icône venue de la piscine, Loana. Sans oublier Amélie Poulain, film emblématique signant les traits d’un cinéma devenu une sorte de merde industrielle pour reprendre les mots de Jodorowsky. Si Breton était vivant, il ne tirerait pas au pistolet dans la foule mais organiserait un lancer de rouleaux de PQ lors de la première de Camping 3. La musique ne se porte guère mieux que le cinéma. Madonna a tué le rock. Depuis, les médiocres formations se succèdent et la chanson française sombre dans la nullité après quelques tentatives intéressantes dans les années 60 et 70. Les gens payent 60 euros pour aller entendre des célébrités qui ne pensent qu’à leur compte en banque et sont devenues des produits industriels. La télévision n’assure pas un service d’informations culturelles ouvert mais s’offre aux stars se déplaçant sur les plateaux pour faire de la promotion, bénéficiant de ce fait de minutes de publicité gratuite financée par la redevance. Aucune fenêtre pour le métal, le progressif, la fusion, l’alternatif. L’underground mérite bien son nom. Il se cache. Le génie doit se cacher. Tel est le constat de cette sinistre époque.

Cette impression sur le monde n’a rien de nouveau et renvoie à de bien plus intéressantes narrations tracées par Muray au tournant du siècle. Il faudrait juste actualiser à la mesure des nouveaux modes de consommation et des usages intempestifs du numérique. Les traits des décennies précédentes se sont accentués. Bougisme, activisme, superficialité, médiocrité dans les médias et la culture, rien de bien neuf. Pour éviter d’enfoncer les portes ouvertes, il faudrait développer une analyse des savoirs produits et diffusés. La science est proposée dans des versions édulcorées et allégées pour éviter au lecteur trop d’efforts intellectuels. Voilà aussi pourquoi je n’aime pas cette époque avec le Net qui dévoile la bêtise généralisée.

Je n’aime pas ces gens qui sont prêts à transmettre à leurs potes une vidéo avec les seins de Sophie Marceau ou un chat placé dans une machine à laver et qui sont incapables de saisir les enjeux de santé et ne pensent pas à faire circuler des propositions de médecine alternative ou de recherches progressives. Ces gens là, ça calcule, ça joue, ça se fait plaisir et si ça attrape le cancer, ça court se faire empoisonner par les chimiothérapies pour reculer l’échéance fatale. Où est l’éthique de l’intelligence ?

C’est donc un avis de gnostique que j’ai proposé, complémentaire de celui de Muray que je soupçonne aussi d’un certain gnosticisme, comme du reste Nietzsche, grand critique de son époque qu’il n’aimait pas. A croire que les grands penseurs modernes ne puissent pas vivre en harmonie. Ce serait le signe d’une humanité qui s’est placé sous le patronage de l’erreur et les sages consternés par l’absence de vérité. Ce fait anthropologique serait de nature à créer un séisme. Après l’homme des Testaments entaché du mal, l’homme serait affecté de l’erreur. Ce qui n’a rien de nouveau. Les Grecs et leur raison avaient décelé le faux et l’illusoire, notamment Platon. Finalement, seule la voie du Christ aboutit à la vérité, au bien et à la liberté. Cette voie implique aussi une conversion personnelle, bien plus salutaire que de vouloir changer un monde qui se complait dans la médiocrité, l’ignorance et l’injustice.

Bernard DUGUÉ

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