par Joseph Thomas.
La Chine a finalisé sa campagne contre les protestations sur son territoire de Hong Kong avec l’expulsion des hommes politiques de l’opposition du gouvernement de Hong Kong pour avoir porté atteinte à la sécurité nationale.
À la suite de cette décision, les hommes politiques de l’opposition encore en fonction ont démissionné en signe de protestation, laissant le gouvernement du territoire fermement favorable à Pékin.
Ces démissions sont intervenues après l’adoption d’une importante loi de sécurité qui visait essentiellement à réduire le soutien étranger aux groupes d’opposition ayant organisé des émeutes dans les rues de Hong Kong et à proscrire les aspirations à « l’indépendance » en tant que forme de sédition.
Avec la suppression du soutien étranger et le retrait effectif des partis politiques d’opposition qui soutiennent et conduisent les protestations du paysage politique de Hong Kong, les perspectives d’une nouvelle série de protestations violentes et perturbatrices sont très improbables.
Et presque comme pour légitimer les décisions politiques de Pékin concernant Hong Kong, les États-Unis et le Royaume-Uni se sont livrés à une dernière série d’ingérences concernant ces derniers développements.
La chaîne britannique Sky News, dans un article intitulé « Le Royaume-Uni convoque l’ambassadeur chinois après l’expulsion des députés de Hong Kong », prétend :
« Le gouvernement a convoqué l’ambassadeur de Chine pour exprimer sa « profonde inquiétude » après que Pékin ait ordonné l’expulsion de quatre députés de l’opposition du parlement de Hong Kong.
Kwok Ka-ki, Alvin Yeung, Dennis Kwok et Kenneth Leung auraient été bannis de l’assemblée du territoire pour avoir mis en danger la sécurité nationale.
Ils ont été expulsés en vertu d’une nouvelle loi chinoise interdisant aux partisans de l’indépendance de Hong Kong d’exercer leurs fonctions ».
L’article affirme également :
« Le ministre des Affaires étrangères Dominic Raab a déclaré jeudi que l’action de la Chine constituait une nouvelle violation de la déclaration sino-britannique, l’accord qui a permis à Hong Kong de passer de la Grande-Bretagne à la Chine en 1997.
L’accord engage la Chine à assurer à Hong Kong un « degré élevé d’autonomie » et préserve le droit à la liberté d’expression ».
Le London Guardian rapporte également dans son article, « Hong Kong et la Chine pourraient faire face à de nouvelles sanctions américaines pour éviction de législateurs », que :
« Les responsables de Hong Kong et de la Chine pourraient faire face à de nouvelles sanctions américaines pour une nouvelle loi qui a provoqué l’exclusion de quatre législateurs pro-démocratie considérés « antipatriotiques » et la démission en masse du caucus pro-démocratie ».
Le Royaume-Uni s’était emparé du territoire par la force en 1841 et l’avait occupé jusqu’à sa rétrocession à la Chine en 1997. Avant la rétrocession, le gouvernement britannique a exigé de Pékin qu’elle reconnaisse une série de conditions, notamment des procédures « démocratiques » qui, ironiquement, n’avaient jamais existé sous la domination britannique.
Plus récemment, les tentatives du Royaume-Uni de maintenir son influence sur le territoire ont été aidées par l’ingérence américaine sous la forme d’un soutien financier, politique et matériel apporté aux partis d’opposition et aux mouvements de rue, qui a culminé par un soutien ouvert aux protestations ces dernières années et qui a même donné lieu à des voyages très médiatisés de dirigeants de l’opposition à Washington D.C. pour recevoir directement l’aide américaine.
Hong Kong n’a jamais était dépendante du Royaume-Uni pour déterminer légitimement ses affaires depuis le début et ce n’est que par leur propre agression militaire et impériale que les Britanniques ont exercé un quelconque pouvoir sur le territoire. Leurs « exigences » de séparation, bien qu’acceptées par Pékin qui n’avait guère le choix à l’époque, n’ont aucune pertinence dans un ordre international que les États-Unis et le Royaume-Uni ont régulièrement fondé sur la « force fait la loi ».
Actuellement, la Chine a le « pouvoir » de déterminer ce qui est juste à Hong Kong, et Pékin a correctement décidé que ce qui est juste, c’est de déraciner de son territoire les restes de l’influence et de l’ingérence occidentales.
Alors que le gouvernement britannique et ses partenaires transatlantiques beaucoup plus importants aux États-Unis sont loin d’abandonner leurs ambitions collectives de subordonner la Chine et la Grande Asie à l’Occident, il semble que Pékin ait jeté les bases d’une fermeture totale de Hong Kong en tant que vecteur de ces efforts.
L’ironie est que si les États-Unis et le Royaume-Uni n’avaient pas poussé aussi agressivement qu’ils l’ont fait à Hong Kong au cours des dernières années, leurs mandataires auraient probablement été en mesure de maintenir une certaine forme d’influence sur le territoire pendant de nombreuses années encore. Mais en se précipitant pour faire pression sur Pékin, ils ont fourni la parfaite justification pour que Pékin déracine rapidement et complètement ces mandataires une fois pour toutes.
De plus, alors que l’ingérence des États-Unis et du Royaume-Uni à Hong Kong a conduit à ce que d’autres mouvements d’opposition soutenus par l’Occident en Asie ont appelé le « modèle Hong Kong » en ciblant des gouvernements amis de la Chine, le succès de Pékin pourrait maintenant fournir un « modèle Pékin » pour les gouvernements régionaux afin de déraciner aussi complètement et définitivement l’ingérence occidentale à l’intérieur de leurs frontières.
Ce que les États-Unis, en particulier, ont régulièrement appelé le « Siècle du Pacifique américain » pourrait bien être le crépuscule des ambitions hégémoniques de Washington dans la région.
source : https://journal-neo.org
traduit par Réseau International
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