Port du masque et psychologie de l’enfant – partie 1
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par Candice Vacle.
Conséquences sur les apprentissages scolaires du port obligatoire du masque à l’école pour les enfants de 6 à 10 ans
Depuis le 30 octobre 2020, le port du masque est obligatoire à l’école, en France, pour les enfants entre 6 et 10 ans. C’est une situation inédite.
Dans la première partie de cet article, un paradoxe a été soulevé : le port du masque censé protéger pouvait faire vivre à certains enfants des « ressentis mortifères », « des sensations de manque d’air » ou « d’étouffement ».
C’est à l’école que le masque est porté par les enfants de 6 à 10 ans. Un lieu où les enfants doivent faire de nouveaux efforts importants pour apprendre à lire, compter et interagir en société. Ça leur demande beaucoup de maîtrise à une époque où ils sont plein d’énergie et préfèreraient souvent s’amuser et bouger plutôt que de rester assis sur une chaise, de nombreuses heures par jour. L’école, c’est, donc, déjà très contraignant en soi. Ce moment clef de leur vie, déterminera, sans doute, en grande partie leur devenir. Alors, dans cette seconde partie la question est :
Pour les enfants, entre 6 et 10 ans, quelles conséquences sur leurs apprentissages scolaires peut avoir, le port obligatoire du masque à l’école, sachant que les enseignants eux-mêmes portent le masque, depuis la rentrée scolaire 2020 ?.
Madame Hitef Guizani psychologue clinicienne du SESSAD DelphiDYS de Villefontaine, une institution accueillant des enfants et adolescents de 5 à 16 ans présentant des troubles de l’apprentissage écrit : « Au niveau des apprentissages, il y a plusieurs effets du port du masque. L’expression orale et verbale se trouve entravée. Comme le son est étouffé, l’enfant fait un effort supplémentaire de concentration pour entendre et comprendre. Chez des enfants qui ont déjà des troubles des apprentissages, c’est donc un surcoût cognitif. Du fait du port du masque, l’attention, la concentration, la mémoire risquent de s’en trouver fortement altérées, majorant notamment des situations d’échecs scolaires et des difficultés de maintien des apprentissages. Par ailleurs, le masque fait écran pour le travail de prononciation qui est nécessaire pour le premier cycle ».
« Pour l’enfant, l’apprentissage s’initie par mimétisme. Saisir les traits du visage est donc essentiel au développement des compétences langagières ».
« Sur le plan psycho-affectif, cela leur masque l’accès aux émotions d’autrui au moment même où ils développent leurs compétences psychosociales. Des troubles du comportement, de la communication et du développement des compétences relationnelles, sociales et émotionnelles peuvent émerger. Le visage est un décodeur primordial dans l’apprentissage des émotions, du langage, de la phonétique et de la sphère relationnelle ».
En résumé, le port d’un masque à l’école par les enfants entre 6 et 10 ans et leurs enseignants, est une contrainte pouvant rendre l’apprentissage scolaire plus difficile et empêcher l’enfant d’utiliser correctement ses capacités cognitives existantes. Cela risque d’augmenter le nombre des échecs scolaires. Ce pourrait aussi nuire, chez certains enfants, au développement de leurs compétences psychosociales et, donc, retentir sur leur capacité à avoir des relations humaines harmonieuses. Pour certains enfants ceci peut aller jusqu’à créer un « impact traumatique à long terme [pouvant] favoriser des terrains d’anxiété généralisée, de pathologies anxio-dépressives ou des problématiques d’insécurité », écrit Mme Guizani.
Tous les enfants ne vivent pas les situations de la même manière. Certains n’auront probablement qu’un surcroît d’efforts et pas de conséquences préjudiciables à leur développement. Pour autant, il ne faudrait pas oublier ceux pour qui le port du masque est cause de problème, souffrance psychologique ou un « handicap » à leurs apprentissages scolaires.
Ne seraient-ils pas nécessaire que les psychologues et psychiatres pour enfant se rassemblent pour faire un communiqué énonçant les problèmes psychologiques et scolaires que le port du masque peut causer ? Ceci pour informer les parents, les enseignants et le gouvernement. Pourquoi le gouvernement ne manifeste aucune considération pour ce type de questions ?
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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