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Source: solidariteetprogres.fr 1 Décembre 2020
L’annonce la semaine dernière de la composition d’un hypothétique gouvernement Biden confirme les pires craintes : son inauguration le 20 janvier prochain signerait bel et bien le retour des États-Unis à la politique des années Bush-Cheney et Obama de « changement de régime » et d’escalade militaire contre la Russie et la Chine, ainsi qu’au projet de fascisme financier « vert » des banques centrales et de leurs parrains de Londres et de Wall Street – récemment renommé le « Great Reset ».
Dans les rédactions, on savoure la réussite d’une opération ayant conduit à imposer le scénario de l’élection de Joe Biden à la présidence des États-Unis. Donald Trump passe pour un fou furieux s’accrochant désespérément au pouvoir, soutenu par une poignée de fanatiques adeptes de la théorie du complot de la fraude électorale…
Toutefois, au matin de la présentation par le « President Elect » de son futur gouvernement, les médias atlantistes se sont réveillés avec une certaine gueule de bois, constatant avec un cynisme désabusé l’arrivée prochaine d’un « second gouvernement Obama ». Une évaluation qui est cependant très loin de donner la véritable mesure de ce qui constituerait en réalité – si le combat politique et judiciaire de l’équipe du président Trump devait échouer – une sorte de composition hybride Bush-Cheney-Obama, bien plus belliqueuse encore, et entièrement acquise au fascisme vert que nous combattons.
Vous avez aimé Cheney et Obama ? Vous adorerez Biden !
Étonnamment, même le très complaisant journal Le Monde s’en inquiète : « Alors que Barack Obama s’opposait courageusement [sic] à l’invasion de l’Irak, en 2003, son futur vice-président en était un chaud partisan au Sénat. Joe Biden est allé encore plus loin que la plupart des ’faucons’, proposant en 2006-2007 que l’Irak soit divisé en trois entités autonomes, sunnite, chiite et kurde, ce qui n’aurait fait qu’aggraver la guerre civile alors en cours, elle-même directement causée par l’occupation américaine », écrit en effet Jean-Pierre Filiu dans son article du 22 novembre « Retour sur quinze années d’erreurs de Biden en Irak ».
Voici donc le cabinet des horreurs tel que l’a décliné Joe Biden le 23 novembre :
- Antony Blinken, au poste de secrétaire d’État ; cet ancien conseiller adjoint à la sécurité nationale de Barack Obama se trouvait, avec le vice-président Biden lui-même, au cœur du coup d’État orchestré en Ukraine en 2014, obtenu grâce à la participation active des milices néo-nazies. Son seul désaccord avec Obama fut qu’il aurait souhaité une invasion en bonne et due forme de la Syrie, au lieu de se « contenter » d’armer les terroristes dans l’objectif de faire tomber Assad.
- Michele Flournoy, au poste de secrétaire de la Défense ; cet ancienne sous-secrétaire de la Défense sous Obama est un pur produit du complexe militaro-financier, dans la digne tradition d’un Donald Rumsfled ou d’un Dick Cheney. Depuis trente ans, elle pantoufle entre des postes au Pentagone et dans les principaux think tanks néocons, tels que le Center for Strategic and International Studies (CSIS) de Georgetown, et le très influent Center for a New American Security (CNAS), lui-même une réédition du fameux Project for a New American Century (PNAC) et d’où viennent une grande partie de ses membres. Ayant soutenu les guerres d’Irak et de Libye, elle avait critiqué, comme Antony Blinken, la stratégie d’Obama en Syrie comme n’allant pas assez loin.
- Avril Haines, comme directrice du renseignement national – c’est-à-dire le poste chapeautant les 17 agences de renseignement américaines. Haines fut l’un des principaux protagonistes du programme d’assassinats ciblés par drones, mis en place par Obama et par John Brennan, le chef de la CIA de l’époque. Un programme qui a causé, à travers plus de 500 frappes conduites au Pakistan, en Somalie et au Yémen, sans aucune forme de procès, la mort de centaines de victimes civiles, y compris de citoyens américains. Haines est également connue pour avoir légitimé les pratiques de torture de la CIA dans les 600 centres d’ « interrogations » établis à travers le monde, ou volants, sous l’administration Bush-Cheney.
Fascisme vert
Last but not least, la nomination de Janet Yellen, l’ancienne directrice de la Réserve fédérale américaine, au poste de Secrétaire au Trésor, combinée à celle de John Kerry, l’un des auteurs des accords de Paris, comme envoyé spécial sur le climat, marque la volonté de l’oligarchie financière d’accélérer la mise en œuvre du « Green New Deal ». Comme nous le montrons dans notre dossier « Le New Deal vert – sortir du piège de la finance verte », ce plan vise à soumettre le monde à une dictature monétaire des banques centrales et à une « décarbonisation » forcée de l’économie – c’est-à-dire une désindustrialisation massive et un retour à des sources d’énergie de faible densité, causant inévitablement une chute du potentiel de densité démographique de la société.
Le 8 octobre dernier, Yellen a publié le rapport intitulé « Intégrer la transition vers une économie zéro carbone », co-rédigé avec l’envoyé spécial des Nations Unies pour le financement de l’action climatique, Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre. Ce dernier a remplacé à ce poste à l’ONU le milliardaire « vert » Michael Bloomberg, le plus important mécène de l’élection de Biden.
Carney et Yellen ont publié ce rapport au nom du Groupe des Trente (G30), une organisation constituée de financiers et de banquiers centraux de premier plan, dont Lord Mervyn King, ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre, Jean-Claude Trichet et Mario Draghi, anciens présidents de la Banque centrale européenne, Jacques de La Rosière, ancien directeur général du FMI, ou encore deux dirigeants du plus grand fonds mondial de gestion d’actifs, le groupe BlackRock. Précisons que la Commission européenne vient d’être épinglé par le médiateur européen pour avoir confié à BlackRock un audit des banques européennes, alors que le groupe joue lui-même un rôle clé dans la gestion de leurs actifs, un conflit d’intérêt manifeste que nous avons dénoncé sur ce site.
« Pour atteindre le ’zéro net’, il faut une transition économique complète et l’intégration d’un financement durable, écrit Janet Yellen dans un communiqué de presse. Comme le montre le rapport, des politiques climatiques crédibles et des engagements pour atteindre de tels objectifs attireront l’investissement privé et garantiront que les marchés financiers procèdent à des ajustements à l’avenir ». Dans une interview à Reuters le 8 octobre, Yellen avait déjà défendu ce point de vue, appelant à l’application d’une « taxe sur le carbone » à grande échelle, afin de forcer les pays à abandonner les énergies fossiles.
L’oligarchie financière espère ainsi faire de janvier 2021 le mois des quatre sorcières :
- Inauguration de Joe Biden et son cabinet des horreurs
- Lancement de l’euro digital par la BCE
- Sommet de Davos sur le thème du Great Reset
- Grèves du climat, simultanément au sommet de Davos, dans 400 villes dans le monde.
Avec un tel effort, il pleuvra sans doute des grenouilles vertes, et beaucoup d’obligations de la même couleur.
Pour y voir plus clair, n’hésitez pas à vous procurer notre nouveau dossier : « Le New Deal Vert » (ci-contre).
Solidarité & Progrès, sans a priori ni préjugés, a mené l’enquête. Quelle étrange manœuvre financière peut mettre en réseau des acteurs aussi divers que Greta Thunberg, Anne Hidalgo, Michael Bloomberg, Emmanuel Macron, Christine Lagarde, Larry Fink de BlackRock, Cécile Duflot, Mark Carney, Pascal Canfin, Arnold Schwarzenegger, Laurence Tubiana, Ségolène Royal ou encore le Prince Charles d’Angleterre ?
Vous pouvez dès à présent commander ce dossier : Le New Deal vert : Sortir du piège de la finance verte – 150 pages, 30 €.
Source: Lire l'article complet de Strategika