Être ou ne pas être complotiste, that is the question… — Dominique MUSELET

Être ou ne pas être complotiste, that is the question… — Dominique MUSELET

Dans la pyramide de Maslow, les besoins sont répartis en trois catégories, les besoins élémentaires (boire, manger dormir, être en sécurité) et les besoins de croissance (se réaliser, trouver du sens). Les besoins de base doivent être satisfaits pour que les besoins de croissance puissent espérer l’être. L’être affamé n’a ni le temps, ni la disponibilité d’esprit de s’intéresser à autre chose. Mais il ne vit pas, il survit.

Ce qui caractérise la situation actuelle des pays capitalistes occidentaux en général, et la gestion de crise sanitaire en particulier, c’est la perte de sens. Plus personne, et pas seulement le petit peuple, ne parvient plus à comprendre ce qui se passe ni où veulent en venir ceux qui sont censés nous diriger. Nous avons l’impression de courir comme des canards sans tête derrière des dirigeants dont on ne comprend plus les décisions tant elles paraissent fluctuantes, incohérentes, stupides, contre-productives et destructrices.

Nos dirigeants sont-ils des crétins finis ou ont-ils une idée derrière la tête dont ils se gardent bien de nous faire part ? Sont-ils à la manette ou sont-ils aux ordres d’instances supranationales publiques ou privées, ou des grosses multinationales (finance, armement, sécurité, agro-alimentaire, santé, communication, intelligence artificielle) ? Tous ces puissants nous veulent-ils du bien ou du mal ?

A toutes ces questions, et bien d’autres, l’Establishment nous répond : « Rame et tais-toi ! » et cela ne fait qu’augmenter nos inquiétudes et nos doutes.

J’ai eu dernièrement une discussion par mail (confinement oblige) avec un ami ingénieur. Il répondait à mes doutes et critiques par des documents plus techniques les uns que les autres sur la nature de la maladie, etc. J’ai fini par lui dire qu’on ne pourrait jamais s’entendre car moi, je m’interrogeais sur le pourquoi (approche politique) et lui sur le comment (approche technique). Alors nous avons eu cet échange très instructif :

« Peut-être mais rassure-moi : savoir si l’hydroxychloroquine est un traitement efficace, c’est une question scientifique, pas politique quand même.

– Si, je crois que si, ce devrait être scientifique, mais c’est devenu politique du fait d’enjeux de pouvoir et d’argent. Enfin c’est mon analyse !

– C’est du délire, Dominique, vraiment. »

Sa réaction m’a surprise car il n’est plus tellement contesté aujourd’hui, même par les scientifiques eux-mêmes, que la science et la recherche sont soumises aux puissances d’argent. Debord le disait déjà en 1988 dans ses Commentaire sur la société du spectacle :

« On entend dire que la science est maintenant soumise à des impératifs de rentabilité économique : cela a toujours été vrai. Ce qui est nouveau, c’est que l’économie en soit venue à faire ouvertement la guerre aux humains ; non plus seulement aux possibilités de leur vie, mais aussi à celles de leur survie ».

Il ajoutait : « La médecine moderne a capitulé devant les radiations nucléaires ou la chimie agro-alimentaire. On remarque vite que la médecine aujourd’hui n’a, bien sûr, plus le droit de défendre la santé de la population contre l’environnement pathogène, car ce serait s’opposer à l’Etat, ou seulement à l’industrie pharmaceutique. »

Qu’est-ce qu’il dirait de l’interdiction de l’hydroxychloroquine et de l’article du Lancet ! Ailleurs, il mentionne le scandale du sang contaminé, dont Fabius s’est évidemment sorti indemne, ce qui devrait rassurer ceux de nos dirigeants qui ont des procès pour leur gestion du covid-19 :

« Je ne pense pas que le docteur Garetta soit beaucoup plus qu’une sorte de bouc émissaire, pour une époque monstrueuse de la médecine. Le Manifeste communiste avait bien vu, déjà, que « la bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les activités jusqu’alors respectées (…) Le médecin, le juriste (…) le savant, elle en a fait des salariés à ses gages ».

Le sang étant une marchandise, il lui faut fatalement suivre les lois de la marchandise. Le sang s’est finalement reconnu marchandise quand un tribunal a qualifié de simple « tromperie sur la marchandise » ce qui avait été indiscutablement une décision de mettre à mort, à des fins de rentabilité, toute la collectivité des hémophiles français. Quels souvenirs resteront de ces « hémophiles contaminés », après tant d’indulgents procès, recommencés, amnistié ? Rien d’autre sans doute que l’écho d’une comptine que chanteront plus tard des enfants analphabètes, dans les locaux inflammables de leurs néo-écoles :  » Il était un’ foi – pas très loin de Foix – , Et de très bonn’ foi – Georgina Dufoix –, Qui vendait du sang. » (Cette mauvaise réputation…)

Le gouvernement fait-il ce qu’il fait parce qu’il est paniqué et incompétent ou parce qu’il poursuit un objectif, et alors lequel ?



J’ai écouté attentivement, étudié dans la mesure de mes capacités, et tenté de comparer et/ou de relier les théories, interprétations, explications qui courent sur l’épidémie : celles du soi-disant camp du bien défendues par les experts autoproclamés du pouvoir en place qui pérorent sur les plateaux de TV ; et celles du soi-disant camp du mal qui sont répandues par des soi-disant charlatans comme le Professeur Raoult, des complotistes avérés (par le camp du bien) comme tous les intervenants du documentaire Hold up, ou des vieillards réputés séniles comme le prix Nobel de la Paix, le professeur Montagnier, bref tous ceux qu’on voit, entend ou lit sur Sud radio, France-soir et les médias alternatifs.

Je crois que, pour pouvoir répondre, il faut d’abord se demander à qui profite le crime.

Les profiteurs de la crise sanitaire

Ce qu’on constate, c’est que la crise sanitaire a beaucoup d’avantages pour ceux qui tiennent le bon côté du manche : les gros groupes privés monopolistiques internationaux, issus de la dérégulation et de la privatisation entamée par nos dirigeants dans les années 1970/80. Le but de ces multinationales est de faire du profit, et le but de l’aristocratie stato-financière qui nous dirige est de garder le pouvoir grâce au soutien et à l’argent de ces très puissants groupes. Il y a donc là une alliance objective, sans parler de la corruption et du chantage qui viennent consolider les liens. Il n’y a qu’à voir comment nos dirigeants prennent à chaque minute des décisions qui confortent la position hégémonique de ces multinationales, la dernière en date étant la fermeture inique et cynique des petits commerces.

Voilà quelques-uns des avantages que la classe dirigeante public-privée tire de la crise :

 – La crise sanitaire règle la crise de surproduction qui entravait la bonne marche du système économique, comme le souligne Jean Lévy :

« Les voitures s’entassaient par milliers, invendues, sur les tarmacs des usines d’automobiles bien avant le printemps. Et si le luxe s’exportait encore vers la Chine ou les USA, les « soldes » succédaient aux « soldes », fautes d’acheteurs français. Les ’Gilets jaunes », dès novembre 2018, sonnaient alors le tocsin du capitalisme…

La preuve est chinoise. Première à être frappée par la pandémie en décembre 2019, la République populaire de Chine est le premier état à en être sorti. La vie a retrouvé là-bas son cours normal dès avril 2020. Et la production, qui avait brutalement chuté, est repartie à la hausse dès le troisième trimestre. Les indicateurs US et de l’ONU prévoient pour ce pays, le retour à la normale, autour de 6%, la hausse du PIB en fin d’année… »

 – Presque toutes les grosses multinationales, notamment les GAFAM, Big Pharma et Amazon, tirent d’énormes profits de la crise sanitaire et certaines voient leurs actions en bourse s’envoler.

 – La crise sanitaire détruit énormément de petites et moyennes entreprises, éliminant la concurrence et libérant des places de marché, des terrains et des locaux pour les chaînes, les franchises, les points de vente et autres dépôts des multinationales.

 – La crise sanitaire permet de franchir un palier dans la modernisation technologique du pays pour le plus grand profit de ces grands groupes, seuls capables de mettre en œuvre une économie, une sécurité, une éducation et des services complètement numérisés.

 – La crise permet d’accélérer la destruction de l’Etat-Providence en attaquant le droit du travail, en réduisant les aides sociales et les services publics.

 – La crise donne un prétexte pour supprimer des libertés individuelles et augmenter le contrôle social, tout en militarisant toujours la police et en organisant son impunité, ce qui devient absolument indispensable pour tenir en respect les perdants de la crise, ceux que la disparition de leurs moyens de subsistance, l’enrichissement insensé des multinationales et la trahison des élites met en rage.

Les perdants de la crise sanitaire

Les perdants, dûment affolés et terrorisés, luttent pour survivre et garder leur santé mentale, et n’ont plus la force ni le temps ni l’envie de réfléchir ou de protester ; mais il y a aussi ceux que l’énergie du désespoir pousse à la révolte comme on l’a vu avec les Gilets jaunes. Pour colmater les brèches, limiter la casse et endiguer la colère, la Caste distribue de l’argent qui n’existe pas. Augmenter la dette n’est pas un problème, la dette n’est qu’un moyen de chantage pour ligoter les populations et ne sera jamais payée.

Certes, la techno-structure, qui contrôle désormais nos moindres faits et gestes, tient en main toutes les ficelles du pouvoir (médias, justice, police, armée, intellectuels, artistes), mais, malgré cela, elle n’est pas à l’aise, pas à l’aise du tout, elle est même fébrile, comme en témoignent ses décisions contradictoires, aberrantes et brutales, car elle se trouve prise en sandwich entre des commanditaires qui veulent maintenir un confinement qui leur rapporte, et une population de plus en plus furieuse d’être enfermée et interdite, manu militari, de vaquer à ses occupations et d’ouvrir ses commerces, une population qui commence à se rendre compte, malgré la propagande, que la dangerosité du covid-19 ne justifie en rien cette destruction de leurs vies et de leurs moyens d’existence.

Alors y a-t-il un complot ?

Il n’y a pas de complot car rien n’est caché ni sorti de nulle part. Ce qui arrive est tout simplement dans la logique du système capitaliste, comme l’explique très bien Philippe Brard dans le n° 279 de la revue Démocratie & Socialisme :

« La logique du capital ne consiste pas à produire pour produire toujours plus, mais à produire pour vendre de manière à réaliser la survaleur qui a été extorquée aux travailleurs. Ce qui implique, lorsque cela n’est pas possible, de détruire la production, puis de la faire cesser jusqu’à ce que les conditions de l’accumulation du capital soient rétablies. Entre-temps, des masses de travailleurs ont connu le chômage, voir la pauvreté. »

Le communisme, en créant un contre-pouvoir, a offert une bienheureuse parenthèse à la génération d’après-guerre, mais en ralliant le camp du capital après la chute de l’URSS, la gauche a fermé la parenthèse, et le Capital, qui n’avait plus de contre-pouvoir, s’est déchaîné.

A force de grossir, ces multinationales sont devenues plus puissantes que les Etats, surtout les Etats occidentaux qui leur ont laissé la bride sur le cou. Nos dirigeants pantouflards, corrompus et stupides baisent les pieds des capitalistes milliardaires qui dirigent les plus importantes d’entre elles.

Toutes ensembles, séparément ou tour à tour, elles contrôlent nos économies nationales et siphonnent nos richesses. Elles viennent tout naturellement d’instrumentaliser une épidémie relativement bénigne pour régler, grâce au confinement, une crise de production du capitalisme et s’enrichir au passage. C’est normal, c’est ce qu’elles font : elles instrumentalisent, manipulent, volent, trichent, mentent, corrompent, intimident, menacent, pillent, exploitent, assassinent, renversent les gouvernants, placent leurs pions, partout et chaque fois qu’elles peuvent le faire impunément. Pourquoi se gêneraient-elles puisque la fin justifie les moyens et que règne la loi du plus fort ? Notre ministre de l’économie en est réduit à supplier Amazon and co de reporter leur grotesque Black Friday anglo-saxon. C’est comme supplier un loup de ne pas manger l’agneau qu’il a entre les pattes…

Quand on voit l’énorme puissance d’entreprises comme Amazon, Apple, Microsoft, Google, Visa, Alibaba, Tencen, Facebook, McDonald’s et MasterCard (les 10 plus grosses multinationales), les privilèges dont elles bénéficient, l’amoralité dont elles font preuve, l’impunité dont elles jouissent, et de quoi elles sont capables, quand on n’a pas de formation économique et qu’on ne sait pas ce qu’est le capitalisme, il est bien naturel d’en avoir peur et de les voir comme des pouvoirs surnaturels, maléfiques, sataniques. Mais non, rien de satanique là-dedans, aucun complot, c’est juste la logique d’un système capitaliste tout-puissant et en roues libres.

Par conséquent, la question n’est pas de savoir ce que les milliardaires capitalistes pourraient bien faire de nous, demain, avec l’aide des 15 à 20 % d’Alpha qui les servent, eux et leurs multinationales. On le sait bien, s’ils en avaient les moyens et que ça leur rapportait, ils seraient capables d’éliminer une partie d’entre nous, de nous transférer sur Mars, de nous rayer de la carte sous les bombardements, de nous faire manger nos excréments, de nous vacciner à la chaîne, de nous refaire ou enlever le cerveau, de nous transformer en esclaves, en robots, en animaux, et même de nous mettre tous en prison, tout nus et sans nourriture, avec comme unique issue de nous manger les uns les autres, si ça leur rapportait. La classe dirigeante capitaliste est capable de tout pour augmenter ses profits, l’histoire l’a prouvé.

La question, c’est quand est-ce qu’on dit non.

»» https://www.salaireavie.fr/post/%C3%AAtre-ou-ne-pas-%C3%AAtre-comploti…

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

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« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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