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Rédigées toutes deux en vieux norrois au XIIIe siècle, les Eddas sont d’origine bien différente. Les chants et poèmes qui composent l’Edda poétique, appelée également « ancienne Edda » ou « Edda de Saemund », en référence à Sæmundr Sigfússon dit Saemund le Sage, prêtre et historien islandais qui coucha la plupart de ces textes sur le papier sous le nom de Codex Regius, datent, pour les plus vieux, du VIIe siècle. Transmis oralement, ils narrent les hauts faits de la mythologie scandinave et relatent les épopées de ses héros. On y rencontre la race des dieux Ases, avec à leur tête Odin, dieu des morts, de la victoire et du savoir, à qui il fut permis d’acquérir la science des runes après être resté pendu durant neuf jours, transpercé par sa propre lance, au frêne Yggdrasel, l’Arbre du monde sur qui reposent les neuf royaumes. On fait connaissance avec son fils Thor qui traverse le ciel sur un char tiré par deux boucs, son marteau Mjöllnir à la main lançant au loin la foudre ; maître des tempêtes, il est le plus puissant des dieux guerriers. On y découvre Loke à la beauté trompeuse, adopté par les Ases par un pacte de fraternité, dieu de la ruse jouissant du don de métamorphose. Impulsif et jaloux, il est source de malheurs et de conflits qu’il parvient à résoudre par de nouvelles tromperies. Parmi bien d’autres femmes héroïques apparaît Freya, de la race des dieux Vannes, déesse de l’amour, de la beauté et de la fertilité. Enfin, on y croise les Géants, issus du chaos premier, les Nains qui vivent sous terre et les Alfes peuplant les bois, les sources et les rochers.
La seconde Edda, l’Edda de Snorre a été écrite par un diplomate, historien et poète islandais, Snorre Sturlason. Source principale de notre connaissance de la cosmogonie nordique, que Snorre relie à la Genèse biblique et au monde romain à travers Énée, troyen fondateur de Rome, elle nous permet, en nous présentant de manière structurée la mythologie scandinave, de mieux entrer dans le monde de l’Edda poétique, placée ici à sa suite.
Ces textes, emplis de magie, racontent l’origine du monde, son organisation et sa hiérarchie, la lutte perpétuelle contre le Destin, l’espoir de briser la frontière entre les vivants et les morts et l’indéracinable espérance humaine d’une félicité éternelle.
Traduction de l’ancien idiome scandinave par M elle R. du Puget (XIXe siècle).
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