Des Français un peu curieux pourraient se poser la question : pourquoi les tabassages de Gilets jaunes sont blanchis à 99 % par la police, la justice et les médias mainstream, et pourquoi le tabassage d’un producteur de rap (le samedi 21 novembre 2020) déclenche une levée de boucliers dans le pays, le réveil de la gauche antiraciste et le plaquage de Darmanin au mur des exécutions publiques ?
Si le producteur – Michel Zecler – en question n’est pas Théo ou Adama, alors pourquoi, en pleine discussion et rediscussion de l’article 24 de la très controversée loi de sécurité globale, assiste-t-on à un tel barouf ? Car la gauche moribonde, intubée à mort, s’est dressée hors de son lit de réanimation comme un seul homme en poussant un cri d’indignation. « Nausée », « massacre », on ne sait plus où donner de la une :
Oui mais voilà, cette affaire est plus complexe qu’il n’y paraît : une histoire de bavure raciste qui devient un fait de société, ce n’est pas tous les jours. Heureusement, il y a une explication. Il y a toujours une explication, pour ceux qui veulent aller au fond des choses…
Après l’émotion, les faits
Michel, un producteur de musique, a été tabassé par trois policiers samedi dernier à Paris. Ils l’ont ensuite accusé à tort d’avoir voulu prendre leurs armes et de rébellion.
Mais les policiers ignoraient une chose : tout a été filmé. pic.twitter.com/PTo71fzJzP
— David Perrotin (@davidperrotin) November 26, 2020
Le journaliste David Perrotin, qui a levé l’affaire, explique que les policiers ont menti dans leur rapport :
« Quand on compare les déclarations des policiers avec le visionnage des vidéos, on constate que tout a été falsifié »
➡ Le journaliste David Perrotin a révélé l’arrestation violente du producteur Michel Zecler, il témoigne pic.twitter.com/FeXqUseit3
— BFMTV (@BFMTV) November 26, 2020
Après les faits, l’explication
« Je suis plus Entourage qu’Empire. C’est pour ça qu’on m’appelle Valou Gold, comme Ari Gold, attention ! »
De prime abord, nous sommes bien dans une bavure policière, les faits sont indéniables. Mais il y a deux sortes de faits : les faits visibles, et les faits invisibles, d’autres diraient l’information circulante et l’information-structure. Et les deux ont leur importance. Dans le cas qui nous intéresse, le producteur de rap en question, Michel Zecler, travaille dans la société Black Gold Corp Studios d’Anne-Valérie Atlan. Voici le portrait qu’en a fait Clique TV, la chaîne internet de l’animateur (de quartiers) Mouloud Achour :
Vous ne la connaissez probablement pas mais elle, elle connaît tout le monde. Valérie Atlan, 44 ans, baigne dans le hip-hop depuis l’apparition du mouvement en France dans les années 80. Entre l’organisation des premières soirées à Paris, ses stages chez Puff Daddy et son passage à la tête des magazines historiques (Radikal, R&B Mag…), « Valou » est une Encyclopédie du rap game.
Quand la patronne interroge ses employés
Peu de monde connaît Anne-Valérie Atlan, et dans l’interview de Clique TV, elle raconte tout son parcours :
Je m’appelle Anne-Valérie Atlan, mais tout le monde m’appelle Valérie ou Valou. Je suis née en 1972 et j’ai grandi dans le 16e arrondissement de Paris, à côté du Trocadéro, avenue Kléber. Je suis née dans les beaux quartiers, d’une famille d’origine juive-algérienne… Au départ, rien ne me prédestinait à tomber dans le hip-hop.
Anne-Valérie a compris très vite l’intérêt de cette nouvelle mode musico-vestimentaire, et du langage banlieue qui va avec :
Pas très bien vue par les filles, qui étaient en majorité rebeues et renoies. Mais avec les mecs ça allait. Après, tu deviens amie avec tout le monde, et on se rend compte qu’on a tous les mêmes codes dans la façon de parler, de s’habiller… C’était beaucoup vestimentaire : les premières baskets Fila, les Patrick Ewing, les Jordan en 89 (celles de Do the Right Thing)… Tu te fais ramener des baskets des États-Unis. J’avais des blousons Starter des Celtics, des Sixers, des Double Goose en cuir. Une casquette Public Enemy et des ceintures avec des name plates…
Elle devient rapidement rédactrice en chef de Radikal, le mensuel hip-hop branché :
J’arrive au dixième numéro, ma première couverture c’est La Cliqua. Une grosse époque commence où j’interviewe énormément d’artistes. Je ne fais pas forcement les français au début, j’ai plus ma culture des USA. Je rencontre Mouloud Achour qui a 17 ans à ce moment- là, il a été engagé par les fondateurs du magazine et on s’entend tout de suite très bien. La partie « rap français » est gérée par un type très jeune qui s’appelait Michael Guedj. Il avait aussi monté un label, il manageait les danseurs du groupe Wanted… Un jour, Michael se fait assassiner pour des histoires qui n’étaient pas liées au hip-hop. Il avait 21 ans. Ça m’a mis un coup, j’ai voulu arrêter.
Devenue une femme puissante dans le milieu, elle déclare connaître dans sa vie privée les problèmes du « métissage » :
Parmi les marquantes, il y a Mariah Carey peut-être, parce que je l’ai fait pleurer. C’était très émouvant. Elle était au sommet de sa carrière… Je l’ai fait pleurer parce que je lui ai parlé de son enfance et de son métissage. Ça a été très dur pour elle : quand elle était jeune, il n’y avait pas beaucoup de métisses aux USA, les communautés étaient vraiment séparées. Les métisses étaient très mal vus. Quand elle avait 8-10 ans, je savais qu’elle avait très mal vécu le fait de ne pas pouvoir se situer : elle ne savait pas si elle était noire, blanche… Ça m’intéressait d’avoir son point de vue, parce qu’à ce moment-là je venais d’avoir ma fille qui est métisse et j’avais besoin de conseils pour l’élever.
Métissage contre tabassage
On l’aura compris : AVA est incontournable dans le rap français, elle l’a structuré, musclé, et rentabilisé. Son carnet d’adresses, entre stars du rap et journalistes, est ce qui se fait de mieux dans ce domaine et son positionnement peut se résumer dans le slogan « métissage toute » : métissage relationnel, social et commercial. Métissage relationnel entre Noirs et Blanche, métissage social entre beaux quartiers et quartiers (sous-entendu bas), et métissage commercial par l’importation de la sous-culture américaine en France, tout à fait dans la ligne de l’idéologie mondialiste.
C’est donc, à travers le tabassage du producteur Michel Zecler, la puissante Anne-Valérie Atlan qui a été touchée. Aussitôt, et faut-il y voir un rapport, toute la presse socialo-sioniste a fondu sur l’affaire et tiré à boulets rouges sur la police, amalgamée aux trois auteurs de la bavure, sur la répression macronienne, et le ministre de l’Intérieur Darmanin, qui a dû, sous la pression, aller s’expliquer en quatrième vitesse chez Anne-Sophie Lapix-Sadoun.
Une épine dans le pied du gouvernement en pleine discussion de la loi de sécurité globale, qui achoppe toujours sur l’article 24, le fameux article relatif au filmage des policiers et que Castex veut désormais revoir. Cette affaire tombe très mal pour le pouvoir visible, qui y perd une partie de son « humanité », ce que souligne sans aucun complexe Castaner, l’homme de la répression ultraviolente des Gilets jaunes :
Quand des Français Gilets Jaunes ont été éborgnés, votre humanité n’était pas atteinte.
Votre gouvernement les considère-t-il comme des sous-hommes ? https://t.co/kMapv8cBgx— Philippe Murer (@PhilippeMurer) November 26, 2020
L’affaire de cette bavure filmée est donc devenue, sous la pression de la presse gauchiste, une affaire d’État, cette même presse gauchiste (pléonasme) ayant mis énormément de temps à considérer la révolte et la souffrance des Gilets jaunes, assimilés au populisme, des Français en lutte sous le feu des LBD et des grenades de désencerclement. Il y a deux ans, il s’agissait de ce petit peuple français, trop français, révolté contre l’injustice du néolibéralisme macronien, c’est-à-dire de la Banque, puisque c’est elle qui commande.
Quant à Libération, qui exploite en grand le fait divers, d’aucuns lui ont rappelé son passé macronien :
Avant de passer aux conséquences de cette affaire très embarrassante pour la Macronie, un petit rappel de la politique « non violente » de Macron, l’employé de la Banque :
Les suites judiciaires de l’affaire
Nous apprenons que l’IGPN, la police des polices, s’est saisie de cette bavure et a mis à pieds quatre policiers (le dernier est accusé d’avoir lancé une grenade dans le studio). De son côté, la victime s’est exprimée devant la presse et a donné sa version des faits :
« Ils ne m’ont rien signifié, ils le savent, ils sont arrivés derrière moi. Je pense qu’ils m’ont suivi, vu comme ils étaient proches de moi quand j’ai ouvert ma porte. Ils m’ont surpris, m’ont fait peur. J’ai entendu un premier “Sale nègre”, j’ai compris. »
« Bien sûr, j’ai eu peur. J’ai mon téléphone à la main, j’ai un policier qui me braque, qui se cache. Qu’est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire qu’on va tirer, dès qu’on a un angle ? Bien sûr que j’ai peur, les gens qui doivent me protéger me braquent ! »
L’agresseur est devenu la victime, car l’IGPN n’a pas suivi le rapport des trois policiers fautifs, comme l’écrit Sputnik :
Après son passage à tabac, la victime avait été interpellée puis placée en garde à vue. Une enquête a d’abord été ouverte à son encontre pour « violences sur personne dépositaire de l’autorité publique » et « rébellion ».
Le parquet de Paris a finalement classé cette enquête, ouvrant une nouvelle procédure pour « violences par personnes dépositaires de l’autorité publique » et « faux en écriture publique », confiée à l’IGPN.
L’avocate de la victime a d’ailleurs insisté sur l’importance des caméras qui ont filmé la scène. Sans ces vidéos, Me Hafida El Ali pense que son client n’aurait pas pu sortir de détention.
Notre question
Pourquoi les policiers ont-ils suivi cet homme, précisément ? Selon nos informations, le Michel en question ne serait « pas inconnu » des services de police, ce qui ne justifie évidemment pas cette bavure.
Le ministre de l’Intérieur, qui d’habitude ne lâche pas aussi facilement ses troupes (on l’a vu avec Castaner pendant la répression des Gilets jaunes, malgré des images accablantes) a lâché sans tergiverser les policiers concernés. L’a-t-il fait sous la pression de la presse, ou d’un autre pouvoir ? La presse de gauche étant moribonde, on est en droit de se poser la question.
[Intervention à Paris 17ème]
Je me félicite que l’IGPN ait été saisie par la justice dès mardi.
Je demande au préfet de police de suspendre à titre conservatoire les policiers concernés. Je souhaite que la procédure disciplinaire puisse être conduite dans les plus brefs délais.— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) November 26, 2020
Les connexions via Anne-Valérie Atlan ont-elles suffi à faire pencher la balance en faveur de son producteur et employé ? La morale de cette affaire, qui ne fait que commencer, est la suivante : selon que vous serez Gilet jaune sans protection ou producteur de rap sous couverture « aérienne », votre sort ne sera pas le même. D’un côté l’État de droit appliquera sa loi sans faiblir, de l’autre, il sanctionnera les représentants de l’ordre. Dans cette affaire, les Français, de quelque couleur que ce soit, sont perdants. Seuls les manipulateurs du pouvoir profond se frottent les mains devant cette énième étincelle projetée sur les failles communautaires qui fracturent notre nation.
Avec les affaires Théo et Adama, on a compris que le pouvoir profond ne permettait pas de toucher aux délinquants, c’est-à-dire à la nuisance horizontale, et avec la répression des Gilets jaunes, on a compris que le pouvoir profond mobilisait toutes ses forces pour éteindre l’incendie social, autrement dit le danger vertical. Si les réseaux gauchistes ou socialo-sionistes protègent les migrants et les délinquants (mais les migrants clandestins sont des délinquants), les réseaux nationaux-sionistes, eux, les attaquent bille en tête. La maison-mère, à l’origine de cette pince maléfique, utilise les délinquants contre les Français et pour ses intérêts de classe. Il en résulte la schizophrénie actuelle qui obscurcit l’esprit du peuple français.
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