Parmi les nombreuses contrevérités du film, la théorie selon laquelle le virus aurait été créé par le laboratoire français.
Par L.G.
L’heure est à la contre-offensive, douze jours après la mise en ligne du documentaire polémique Hold-up, qui promettait de rétablir la vérité sur la crise du coronavirus, mais qui se révèle truffé de fausses informations et se conclut sur une théorie évoquant l’existence d’un complot visant à organiser une gouvernance mondiale.
Cité et décrié dans le film, l’Institut Pasteur a décidé de ne pas laisser passer les accusations dont il fait l’objet. « À cet effet, l’extrait vidéo que l’on voit à partir de 1h49 dans le documentaire Hold-Up et qui cite l’Institut Pasteur a été versé à un dossier plus large remis à la justice », fait savoir le laboratoire à LCI, confirmant une information de nos confrères de Checknews.
Des brevets au cœur des accusations complotistes
Que voit-on à l’image à ce moment du film ? La parole est donnée au professeur Jean-Bernard Fourtillan, un pharmacologue qui a été mis en cause pour avoir mené un essai clinique sur 350 malades de la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer en leur délivrant des patchs, sans la moindre autorisation de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. Lui se veut catégorique : le virus « a été fabriqué par l’Institut Pasteur ».
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Pour étayer ses accusations, le pharmacologue reprend à son compte des théories complotistes qui circulaient depuis des semaines. À savoir le dépôt d’un brevet en 2004 portant sur une « nouvelle souche de coronavirus associé au SRAS et ses applications ». Le problème étant que ce brevet, qui rappelons-le ne vise pas à protéger un virus en lui-même mais sa séquence génétique, porte sur une souche du SRAS différent du nouveau coronavirus qui s’est propagé sur l’ensemble de la planète.
Une première condamnation début novembre
Voyant la polémique arriver, l’Institut Pasteur avait d’ailleurs tenté très tôt de désamorcer ces théories complotistes. Il faut rappeler tout d’abord que les brevets évoqués dans le film sont parfaitement publics et accessibles. Le 18 mars dernier, le laboratoire publiait sur son site un démenti dans lequel on pouvait lire ceci : « À l’époque, les équipes de l’Institut Pasteur se sont mobilisées, en proposant plusieurs stratégies vaccinales, dont un candidat-vaccin basé sur la plateforme rougeole (le vaccin rougeole peut être recombiné et utilisé comme un véhicule pour induire une réponse immunitaire contre d’autres agents pathogènes, ici SARS-cov1) ».
Le 4 novembre dernier, la justice a d’ailleurs condamné en diffamation un homme qui avait publié une vidéo virale dans laquelle il portait ces accusations contre l’Institut Pasteur. Il avait écopé d’une peine de 5000 euros d’amende avec sursis par le tribunal correctionnel de Senlis, et à une publication du jugement sur sa page Facebook ainsi qu’à ses frais dans trois journaux aux choix de la partie civile.
D’après le professeur Fourtillan, le nouveau coronavirus existait au moins depuis 2015. Là encore, il base ces accusations sur un brevet portant sur un test de dépistage Covid-19 a été déposé dès 2015. Une pure fake news, puisque la référence au virus a été ajoutée en septembre dernier, comme le faisait récemment savoir l’AFP.
Source : Le Parisien
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