Au milieu d’un très grand bouleversement mondial marquée par la somme de tous les dangers possibles, la Russie prépare une nouvelle ère extrêmement délicate. Celle de l’après Poutine. Vladimir Poutine veut s’assurer que la Russie ne retournera jamais à la très désastreuse ère de Boris Eltsine et des oligarques qui l’ont mis en pièces et dépouillé en transformant une grande puissance en un État en faillite. La Russie est non seulement revenue de loin mais a pu concrétiser tous ses vieux rêves géostratégiques comme accès aux mers chaudes, une sanctuarisation sans précédent de son immense territoire, une place de premier choix dans la vente d’armement, une politique influente au Moyen-Orient et en Afrique, une nouvelle doctrine dans l’océan arctique, une alliance stratégique avec la Chine et enfin, un rôle diplomatique de grande puissance. Doté d’une vision froide, Vladimir Poutine ne voudrait pas que ces avancées se perdent par la faute d’une nouvelle génération de technocrates russes faibles de caractères et obnubilés par les illusions d’un Occident en mort clinique mais qui veut revenir sur le devant de la scène en maintenant le mensonge universel, via les géants de l’Internet cette fois. Le successeur de Vladimir Poutine devra être un homme fort et non un technocrate servile incapable de gérer un immense pays de la taille de la Russie. Deux noms commencent à circuler dans certains milieux du pouvoir russe et non des moindres. Le premier est Ramzan Ahmadovitch Kadyrov, l’actuel président de la Tchétchénie; le second est Sergey Kujugetovich Shoïgu, un officier général des Armées russes et ministre de la défense.
Ces deux hommes bénéficient de la confiance absolue de Vladimir Poutine même si Kadyrov est assez controversé car son éventuelle accession à la présidence de la Fédération de Russie créera un précédent historique: celle du premier dirigeant russe de confession musulmane depuis la période de la période de la Horde d’or.
Ces deux préferences émises par Vladimir Poutine à ses stratèges renseignent sur l’évaluation russe de l’évolution de la situation mondiale à court terme et elle ne souffre d’ambiguïté aucune : le monde se dirige vers une confrontation en mode hard et il est hors de question de confier la Russie à des bureaucrates ou à des politiciens sans envergure. Poutine a réactivé le gouvernement de l’urgence post-apocalyptique, une sorte d’équivalent du Doomsday Gouvernement US mais en version plus adaptée aux réalités géostratégiques russes et sur les vingt-cinq scénarii post-Poutine, vingt-quatre prévoient un conflit impliquant des frappes nucléaires tactiques et des guerres sur au moins trois théâtres régionaux différents. Dans ce cas de figure, il est totalement maladroit de laisser le sort du pays à un éventuel second Eltsine et une horde d’oligarques voraces au service de la finance transnationale prédatrice.
La seule question est de savoir si une partie des russes occidentalisés dans leur mentalités et donc imperméable à l’idéologie dite « libérale » promue par les médias, le cinéma, les séries, le show business et les réseaux sociaux à l’échelle mondiale au point de créer des zombies standardisés aux quatre coins de la planète applaudissant comme des demeurés au retour des simulacres Obama et leur ersatz à la Maison Blanche, vont accepter un homme fort comme Kadyrov ou Choïgu dont les principes sont aux antipodes de la sous-culture mondialiste décrépie et débilitante…
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