par Candice Vacle.
La députée européenne EELV Michèle Rivasi demande à ce que la commande de 1,2 milliard d’Euros de Remdesivir passée entre la Commission européenne et Gilead soit annulée ; et que Gilead rembourse à l’Union Européenne ces 1,2 milliard d’Euros. À ce sujet, elle a été interviewée par le journaliste André Bercoff sur Sud Radio, le 16 novembre 2020 :
Pourquoi M. Rivasi demande l’annulation (et le remboursement) de la commande européenne de Remdesivir ?
La chronologie parle d’elle-même.
En juillet 2020 – La Commission européenne a signé un premier contrat avec Gilead et commandé plus de 70 000 doses de Remdesivir (médicament de Gilead). Une dose de Remdesivir, explique Michèle Rivasi, « c’est autour de 3000 euros […] et c’est en intraveineuse »[1].
Le 23 septembre 2020 – L’OMS a interpellé Gilead « pour leur dire que leur médicament ne marchait pas », dit M. Rivasi[1].
Le 8 octobre 2020 – La Commission européenne a signé un second contrat avec Gilead pour 500 000 doses de Remdesivir. Manifestement, ça ne dérange pas Gilead de vendre un médicament dont l’OMS réfute l’efficacité[1].
Le 9 octobre, donc un jour après, la Commission européenne a été informée par l’OMS que le Remdesivir « ne marchait pas » pour les patients Covid-19, dit M. Rivasi. L’OMS se basait sur leur étude appelée « Solidarity »[1].
Le 15 octobre 2020 – L’ étude « Solidarity » de l’OMS est publiée. Elle indique que les schémas thérapeutiques à base de Remdesivir semblent « avoir peu ou pas d’effet sur la mortalité à 28 jours ou sur l’évolution de la maladie chez les patients hospitalisés » Covid-19[2].
Le 23 octobre 2020 – Le magasine Science écrit : « Cela exclut absolument la suggestion que le Remdesivir puisse prévenir une fraction substantielle de tous les décès [Covid-19] ». « L’étude n’a pas non plus trouvé que le médicament [Remdesivir] retardait le besoin de ventilation ou qu’il accélérait la récupération »[3].
Le 13 novembre 2020 – « Le Remdesivir est classé comme traitement aggravant, à ne pas utiliser contre le Covid-19. […][Selon] la Société européenne pour les soins d’urgences intensifs », dit le journaliste André Bercoff[1]. Cette « société savante européenne qui regroupe plusieurs milliers de professionnels de santé des soins intensifs, s’était déjà prononcée contre l’usage de cet antiviral ». « Le Remdesivir est maintenant classé comme un médicament que vous ne devriez pas utiliser en routine pour les patients Covid-19 », avait déclaré son président Jozef Kesecioglu[4].
L’engagement financier de ces commandes de Remdesivir de la Commission européenne est évalué à 1,2 milliard d’Euros. « C’est énorme », remarque Mme Rivasi[1].
De cette chronologie l’eurodéputée M. Rivasi conclut : « C’est comme s’il y avait un vice de forme » car la Commission européenne n’a pas été informée dans les temps que « le Remdesivir n’apportait aucune valeur ajoutée », alors que Gilead et l’OMS le savaient. M. Rivasi demande, alors, l’annulation de la commande du Remdesivir de Gilead par la Commission européenne.
Les parlementaires ont-ils été consultés sur la décision de commander du Remdesivir ?
Non, c’est une décision unilatérale de la Commission Européenne composée de membres non élus[1].
Tout ce que peuvent faire les parlementaires après que la Commission européenne a pris sa décision, explique M. Rivasi, c’est : « demander des comptes »[1].
Alors, M. Rivasi et d’autres parlementaires européens (élus) veulent voir les contrats passés entre la Commission européenne et Gilead. Mais, explique M. Rivasi, la Commission européenne ne leur permet pas de lire ces contrats et le détail, bien que la commande ait été faite avec de l’argent public des citoyens européens. Pourquoi ce manque de transparence de la Commission européenne ? Les laboratoires pharmaceutiques ont-ils le droit d’avoir des contrats confidentiels avec la Commission européenne ?
Cette situation inquiète fortement M. Rivasi : « Ce qui me fait peur », explique-t-elle, c’est que la Commission européenne commande pour 1,2 milliard d’Euros de Remdesivir et que l’Agence européenne des médicaments donnent des « autorisations pour le donner à des adolescents et des adultes », alors que des études montrent que ce médicament n’a « pas d’efficacité sur la mortalité » et « qu’il y a des effets secondaires » rénaux, entre autres.
S’il en est ainsi avec le Remdesivir, alors elle s’interroge : « Demain sur les vaccins, sur quelle base [l’Union Européenne va-t-elle] donner des autorisations ? » Elle remarque déjà des problèmes fondamentaux : la Commission européenne a commandé pour 1,4 milliards de doses de vaccin[5], et là encore, en tant que députée elle n’a pas accès au détail de cette commande et les laboratoires pharmaceutiques refusent « d’être responsables des effets secondaires » de leurs vaccins.
[1] https://www.youtube.com/watch? v=FzYyoP6xBvU
[2] https://www.who.int/fr/news/it em/15-10-2020-solidarity-therapeutics-trial-produces-conclusive-evidence-on-the-effectiveness-of-repurposed-drugs-for- covid-19-in-record-time
[3] https://science.sciencemag.org/content/370/6515/388.abstract
[4] https://www.industriepharma.fr/covid-19-l-utilisation-du-remdesivir-de-gilead-remise-en-cause-par-l-oms,114669
[5] Commande de vaccins de la Commission européenne aux laboratoires Astrazeneca, Johnson and Johnson, Pfizer et Sanofi GSK
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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