Venu défendre son projet de crypto-monnaie, le PDG de Facebook a fait face à des élus prêts à en découdre. Et a eu bien du mal à répondre aux questions qui lui étaient posées.
Alexandria Ocasio-Cortez lors de l’audition de Mark Zuckerberg au Congrès américain REUTERS/Erin Scott
Par Adélaïde Tenaglia
Dialogue incisif, tension palpable… Le Congrès américain a assisté à une scène digne d’un film mercredi. Mark Zuckerberg, le patron de Facebook y était auditionné pour défendre son projet de monnaie numérique, Libra. Il a dû répondre des scandales d’utilisation de données personnelles qui ont entaché son réseau social face à des élus remontés. Et en premier lieu la démocrate Alexandria Ocasio-Cortez, qui a étrillé le PDG de Facebook au cours d’un échange de cinq minutes intense, largement relayé sur les réseaux sociaux.
La représentante démocrate commence par interroger Mark Zuckerberg sur Cambridge analytica, l’entreprise accusée d’avoir aspiré les données personnelles de dizaines de millions d’utilisateurs de Facebook dans le but de cibler des messages favorables au Brexit au Royaume-Uni et à l’élection de Donald Trump aux États-Unis en 2016. « Je suis contente de vous voir M. Zuckerberg, commence-t-elle. Je pense que vous, plus que n’importe qui, approuvez le fait qu’on puisse se baser sur le passé d’une personne pour prendre des décisions concernant son futur », poursuit-elle non sans ironie.
Par Adélaïde Tenaglia
Dialogue incisif, tension palpable… Le Congrès américain a assisté à une scène digne d’un film mercredi. Mark Zuckerberg, le patron de Facebook y était auditionné pour défendre son projet de monnaie numérique, Libra. Il a dû répondre des scandales d’utilisation de données personnelles qui ont entaché son réseau social face à des élus remontés. Et en premier lieu la démocrate Alexandria Ocasio-Cortez, qui a étrillé le PDG de Facebook au cours d’un échange de cinq minutes intense, largement relayé sur les réseaux sociaux.
La représentante démocrate commence par interroger Mark Zuckerberg sur Cambridge analytica, l’entreprise accusée d’avoir aspiré les données personnelles de dizaines de millions d’utilisateurs de Facebook dans le but de cibler des messages favorables au Brexit au Royaume-Uni et à l’élection de Donald Trump aux États-Unis en 2016. « Je suis contente de vous voir M. Zuckerberg, commence-t-elle. Je pense que vous, plus que n’importe qui, approuvez le fait qu’on puisse se baser sur le passé d’une personne pour prendre des décisions concernant son futur », poursuit-elle non sans ironie.
« Vous ne savez pas ? »
S’ensuit une série de questions : quand avez-vous été mis au courant des agissements de Cambridge analytica ? Et la directrice des opérations de Facebook, Sheryl Sandberg ? Le reste de la direction de Facebook ? Quand en avez-vous discuté pour la première fois avec Peter Thiel, membre du conseil d’administration de Facebook ? À toutes ces interrogations, Mark Zuckerberg répond par des approximations parfois, par des « je ne sais pas » souvent.
De quoi agacer Alexandria Ocasio-Cortez : « il s’agit du plus gros scandale d’utilisation de données touchant votre entreprise, qui a eu un impact catastrophique sur les élections de 2016, et vous ne savez pas ? ». L’élue reste calme, pourtant on la sent révoltée.
Les « fake news » au cœur de l’audition
Elle change alors de sujet pour s’attaquer au fait que le réseau social autorise désormais aux politiques de faire de la publicité mensongère, puisqu’il n’y a pas de vérification d’information sur Facebook. « Je veux juste savoir jusqu’où on pourrait aller. […] Est-ce que je pourrais cibler des codes postaux de personnes Noires, et leur envoyer une fausse date d’élection ? », demande-t-elle. Non, répond Mark Zuckerberg, puisque Facebook interdit les informations qui « appellent à la violence ou pourraient supprimer des votes ».
Alexandria Ocasio-Cortez va alors plus loin : « Est-ce que je pourrais cibler des Républicains pendant la campagne des primaires, en disant qu’ils ont voté pour le Green new deal [un vaste plan d’investissement dans les énergies décarbonées défendu par certains Démocrates, ndlr] ? ». Ce serait un mensonge, puisque le parti Républicain est farouchement opposé à ce projet. Dire à ses électeurs que des élus républicains ont voté en faveur du Green new deal leur ferait perdre de nombreuses voix. Pourtant, Mark Zuckerberg répond qu’elle pourrait probablement le faire, prouvant malgré lui le problème que représente l’autorisation de la propagande politique sans aucune vérification d’information.
Zuckerberg incapable de répondre sur ses liens avec l’extrême droite
Pour finir son entretien, dont le temps est limité, l’élue démocrate décide alors d’interroger le patron de Facebook sur ses liens avec certaines personnalités d’extrême droite. Elle évoque notamment des « dîners informels », mis au jour par le site américain Politico, organisés par Mark Zuckerberg avec des hommes politiques dont des adeptes d’une théorie du complot selon laquelle le mouvement suprémaciste blanc n’existerait pas.
Face aux bégaiements du PDG de Facebook, elle poursuit : « pourquoi avez-vous accordé le label de’vérificateur d’information pour Facebook’au Daily Caller, un journal lié aux suprémacistes blancs ? ». Plus assuré, Mark Zuckerberg répond que les vérificateurs d’information de Facebook sont choisis par un réseau indépendant « sélectionnant rigoureusement qui pourra revendiquer ce label ».
« Vous estimez donc que des publications en lien avec des suprémacistes blancs sont fiables en termes de vérification d’information? », achève l’élue démocrate, avant d’éteindre son micro, pour signifier la fin de l’entretien. L’entretien d’Alexandria Ocasio-Cortez n’est qu’un exemple particulièrement tendu de la longue audition de plus de six heures qu’a subie Mark Zuckerberg. Et ses ennuis ne se limitent pas au Congrès américain : la candidate à la primaire démocrate Elizabeth Warren, de plus en plus populaire, a promis de démanteler Facebook si elle était élue.
Source : Le Parisien
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