Voici ci-dessous notre lettre ouverte (version en ligne, ici) à la Commissaire à la santé du Québec, Mme Joanne Castonguay, sur le traitement de nos aînés lors de la « première vague » du coronavirus de ce printemps. Je pense que vous la trouverez utile et révélatrice.
–Georges Buscemi, président de Campagne Québec-Vie
Joanne Castonguay, Commissaire à la santé et au bien-être du Québec (Photo : Twitter)
Par Georges Buscemi, président (Campagne Québec-Vie)
Madame,
Je vous écris en tant que président de Campagne Québec-Vie, une association à but non lucratif dont l’objectif est d’apporter notre contribution pour que le Québec puisse redevenir une société chrétienne qui défende la foi, la famille et la vie, de la conception à la mort naturelle[1].
J’ai appris d’un article du journal La Presse que le ministre de la Santé, Christian Dubé, vous avait donné le mandat « d’examiner la performance du réseau de la santé, en particulier les soins aux aînés, lors de la première vague de la pandémie de COVID-19 » et que cette étude serait semblable à une commission d’enquête, moins les pouvoirs punitifs[2].
Votre mandat tel que défini par M. Dubé laisse entendre que les décès de ce printemps sont tous causés par le coronavirus, et que votre travail ne consistera qu’à identifier les déficiences dans le réseau de santé qui expliqueraient pourquoi nos aînés et les autres personnes vulnérables n’ont pas été suffisamment protégés d’un virus meurtrier. Or, nous estimons que cette hypothèse d’un virus particulièrement meurtrier dont on ne se serait pas assez prémunis n’est ni la seule, ni même la plus probable. Nous vous écrivons donc pour vous encourager à considérer, dans votre rapport, d’autres hypothèses qui rendraient mieux compte de la hausse des décès « toutes causes confondues » observée au Québec ce printemps[3].
À notre avis, les personnes vulnérables décédées au Québec ce printemps en nombre plus élevé que la normale ne sont pas uniquement, ni même pour la plupart, mortes d’un virus ayant un taux de létalité avoisinant celui d’une forte grippe saisonnière [4]; elles sont en majorité décédées pour d’autres raisons[5], parmi lesquelles :
- une grossière négligence, provoquée entre autres par un manque criant de main-d’œuvre dans les établissements de soins de longue durée, lui-même suscité en grande partie par une campagne de peur médiatique qui a semé la panique chez les employés de ces centres [6];
- une situation de stress causée par l’isolement et les autres mesures sanitaires, affaiblissant le système immunitaire de personnes déjà très fragiles, et les rendant plus susceptibles de succomber à des maladies en temps normal relativement bénignes [7];
- une politique de « triage » des personnes aînées, leur refusant en une période de pandémie un accès à des services hospitaliers qui leur étaient habituellement accordés [8];
- une contamination des établissements pour personnes âgées par des personnes âgées malades qu’on a évacuées des hôpitaux (pour « libérer » 7000 lits, dont ceux de 1400 patients toujours malades), en anticipation d’une « vague » de malades plus « prioritaires » qui n’est jamais venue[9];
- une suspension de plusieurs interventions chirurgicales et autres, toujours afin de « libérer » des lits pour faire face à la crise, temps d’arrêt dans les soins qui a pu indirectement causer plusieurs décès ce printemps[10];
- la mise sur pied de protocoles à consonance euthanasique[11];
Madame la Commissaire, vous aurez à déposer un rapport sur la gestion de la crise d’ici la fin de l’été 2021. Nous sommes d’avis que la crédibilité de votre rapport ne pourrait qu’être renforcée si vous ne vous en tenez pas au postulat implicitement imposé par les instances gouvernementales, selon lequel les mesures d’urgence mises sur pied ce printemps, incluant le confinement, aient « sauvé des vies ». Nous souhaitons ardemment que votre rapport prenne en ligne de compte l’hypothèse étayée ci-dessus, plus plausible selon nous, et qui consiste à soutenir que les mesures sanitaires, loin d’avoir protégé la population, ont en fait contribué à l’hécatombe, en stressant nos aînés, ce qui a entraîné une chute de leur système immunitaire, en les exposant à des malades expulsés des hôpitaux et bourrés de charges virales nosocomiales, en les isolant et en leur faisant perdre le goût de vivre, en occasionnant chez eux famines et déshydratations à la suite de la fuite d’un grand nombre d’employés de ces centres de soins de longue durée en panique à cause de la campagne de peur des autorités gouvernementales et des médias, et finalement en les euthanasiant sous le prétexte de « soins palliatifs » rendus nécessaires faute d’accès à une hospitalisation.
Madame la Commissaire, vous avez devant vous un travail et une responsabilité immenses. Nous vous souhaitons tout le courage et la force nécessaires pour le conduire à terme. Il va de soi qu’en plus de vous offrir notre appui logistique dans vos démarches, nous nous engageons à prier pour vous et votre équipe, espérant que votre travail porte fruit, non seulement pour le bien du système de santé au Québec, mais pour que justice soit faite auprès des personnes âgées et vulnérables, dont la mort ce printemps était, dans plusieurs cas, parfaitement évitable.
Je vous prie d’agréer, Madame la Commissaire, mes salutations distinguées.
Georges Buscemi, Président
Campagne Québec-Vie
Cette lettre a été publiée sur le site de Campagne Québec-Vie (www.cqv.qc.ca) et envoyée à divers médias.
Des copies électroniques de cette lettre seront également été transmises aux personnes suivantes :
- Marguerite Blais, ministre responsable des Aînés et des Proches aidants (blais.prev@assnat.qc.ca)
- Me Pascale Descary, coroner en chef (descary@coroner.gouv.qc.ca)
- Christian Dubé, ministre de la santé (Dube.LAPR@assnat.qc.ca)
- Mgr Christian Lépine, évêque de Montréal
- Alex Schadenberg, président de la Coalition pour la prévention de l’euthanasie
- Dr Patrick Vinay, président de Vivre dans la dignité
*Les notes de bas de page peuvent être consultés ici.
Source : Lire l'article complet par Campagne Québec-Vie
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