«Ce qui fut, cela sera ; ce qui s’est fait se refera ; et il n’y a rien de nouveau sous le soleil.» (Ecclésiaste I.9)
Cette expression de l’Ancien Testament nous apprend que tout est immuable et que les choses sont toujours les mêmes. Ceci est vrai, comme nous allons le montrer, de la politique notamment américaine où le Make America Great Again est plus que jamais le fond rocheux des présidents qu’ils soient démocrates ou républicains. Nous verrons par contre, s’agissant de l’énergie, artère principale du développement du monde, qu’au contraire, c’est l’adaptation continue rapide et certaines fois imprévisible qui nous oblige à une flexibilité permanente et à une résilience. Il en est ainsi des changements climatiques dont la mise en œuvre sera de plus en plus contraignante mais aussi d’un nouveau venu — le coronavirus— qui bouleverse totalement l’être au monde tel que nous l’avons connu depuis l’aube de l’humanité.
Thierry Meyssan explique qu’il y a une continuité entre les pionniers du Mayflower et l’Amérique actuelle :
«Le résultat de l’élection présidentielle états-unienne marque le triomphe du courant puritain face aux jacksoniens. Les États-Unis sont un pays très jeune, ils n’ont que deux cents ans d’histoire qui leur appartienne. (…) Les États-Unis ne forment plus une nation, mais déjà onze nations distinctes. La mythologie états-unienne rattache l’existence du pays à 67 ‘’Pères pèlerins’’, les immigrés du Mayflower. (…) Ces 67 fanatiques ont eu une influence considérable sur un pays d’aujourd’hui 328 millions d’habitants. Huit présidents sur 46 sont leurs descendants directs, dont le président Franklin Roosevelt ou les présidents George Bush. Chaque pays a ses démons.
Le président Richard Nixon était convaincu que le premier danger dont les États-Unis devait se prémunir n’était pas une guerre nucléaire avec l’URSS, mais cette possible ‘’Quatrième Guerre civile’’ anglo-saxonne. Lorsque la puissance US commença à s’essouffler, le lobby impérialiste, dominé par les Puritains, plaça au pouvoir un des descendants directs des 67 ‘’Pères pèlerins’’, le républicain George Bush fils. Survint un événement disruptif, en 2016. Un présentateur de télévision qui avait contesté la transformation du capitalisme et les attentats du 11 septembre, Donald Trump, se présenta à la présidence. La population US s’est à nouveau fracturée autour des Puritains. »(1)
Les lignes du programme de politique étrangère de Joe Biden
Selon les projections de l’Institut Edison, Joe Biden a remporté l’élection du 3 novembre 2020 avec 306 grands électeurs contre 232 pour son adversaire républicain. Les grandes lignes du programme de politique étrangère que la nouvelle administration US s’est engagée à mettre en œuvre, c’est globalement un changement dans l’accessoire et une continuité dans le rapport au monde. Ainsi, on apprend que le président Biden compte revenir dans l’accord de la COP21, sans pour autant déplaire aux lobbys pétroliers charbonnier et gazier, peut-être même qu’il va reconsidérer la position des États-Unis par rapport à l’Unesco et à l’Unicef, mais en ce qui concerne les cours de sa stratégie, à savoir le changement de la politique vis-à-vis d’Israël, il n’y a pour le moment aucune inflexion, le plus important est la doctrine de défense et les rapports tendus avec la Russie et la Chine.
Pour Manlio Dinucci, le président Biden l’a pré-annoncé dans un article de la revue Foreign Affairs (mars/avril 2020). Le titre déjà est éloquent :
«Pourquoi l’Amérique doit à nouveau guider/Sauvetage de la politique étrangère des États-Unis après Trump. «Tandis que le président Trump a diminué, affaibli et abandonné alliés et partenaires, et abdiqué du leadership américain, comme président j’accomplirai immédiatement des actes pour renouveler les alliances des États-Unis, et faire en sorte que l’Amérique, encore une fois, conduise le monde.»
Le premier acte sera de renforcer l’Otan, qui est «le cœur même de la sécurité nationale des États-Unis». Pour cela, Biden fera les «investissements nécessaires» pour que les États-Unis conservent «la plus puissante force militaire du monde» et, en même temps, il fera en sorte que «nos alliés Otan accroissent leur dépense pour la Défense» selon les engagements déjà pris par l’administration Obama-Biden. Le deuxième acte sera de convoquer, dans sa première année de présidence, un «sommet mondial pour la démocratie».
(…) Avant tout, pour «contrecarrer l’agression russe, en gardant le tranchant des capacités de l’Alliance et en imposant à la Russie des coûts réels quant à ses violations des normes internationales» ; et simultanément, pour «construire un front uni contre les actions offensives et les violations des droits humains de la part de la Chine, qui est en train d’étendre sa portée mondiale». Comme «le monde ne s’organise pas tout seul, souligne Biden, les États-Unis doivent de nouveau jouer le rôle de guide dans l’écriture des règles, comme ils l’ont fait pendant 70 ans sous les présidents aussi bien démocrates que républicains, jusqu’à ce que Trump arrive».
« Ce programme — élaboré avec la participation de plus de 2 000 conseillers en politique étrangère et sécurité nationale, est en réalité, poursuit Manlio Dinuci, l’expression d’un parti transversal, dont l’existence est démontrée par le fait que les décisions fondamentales de politique étrangère, avant tout celles relatives aux guerres, sont prises aux États-Unis sur une base bi-partisane. (… )Le parti transversal, qui n’apparaît pas dans les urnes, continue à travailler pour que «l’Amérique, encore une fois, guide le monde».(2)
(Manlio Dinucci, La politique étrangère de Joe Biden, le 10 novembre 2020)
Joe Biden et le Moyen-Orient
Le moins que l’on puisse dire est que le Moyen-Orient est tellement compliqué que c’est généralement le changement dans la continuité, quel que soit le président, avec une constante : la défense des intérêts sans fin d’Israël. On sait que le président américain élu Joe Biden a promis durant sa campagne de faire de l’Arabie Saoudite un «paria» en raison de ses violations des droits humains.
«La défaite de Donald Trump expose le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, à un questionnement de l’allié américain sur l’aspect autoritaire de sa politique et l’intervention controversée de Riyad dans la guerre au Yémen, selon ces spécialistes. Durant la campagne électorale américaine, Joe Biden a accusé Donald Trump, dont le gendre Jared Kushner a tissé des liens personnels avec le prince héritier, d’avoir accordé à Riyad un ‘’chèque en blanc’’.»(3)
«Plus concrètement, il a promis de demander des comptes pour l’assassinat de Khashoggi dans le consulat saoudien à Istanbul en 2018 et de cesser les ventes d’armes à l’Arabie en raison de la guerre au Yémen, où Riyad intervient depuis 2015. Pourtant, des analystes estiment peu probable une remise en cause des vieilles relations entre les deux pays en matière de ‘‘lutte contre le terrorisme’’ et de stabilité du marché pétrolier. Bien que les États-Unis aient réduit leur dépendance au pétrole saoudien, le royaume reste en outre un client-clé pour l’industrie militaire américaine. ‘‘Une administration Biden adoptera sans doute une ligne plus dure en matière de droits humains, mais il est peu probable qu’elle abandonne complètement le partenariat saoudo-américain’’, (…) Riyad semble se méfier de la promesse de Joe Biden de revenir à l’accord sur le nucléaire iranien de 2015, dénoncé unilatéralement par Donald Trump en mai 2018 (…) M. Biden a exprimé son soutien aux accords de normalisation entre Israël et des pays arabes, y compris avec Bahreïn, qui ne l’a probablement pas fait sans le feu vert de Riyad. Le prince Mohammed pourrait même utiliser la possible normalisation avec Israël comme outil de négociation (…)»(3)
Justement la position du président Biden semble être en phase avec la politique de Trump concernant la nécessité dans tout les cas de donner préférence Israël suite aux accords d’Abraham qui semblent ils pourraient voir encore l’arrivée en masse des roitelets arabes impatients de prêter allégeance. Nous l’avons vu même avec la reddition de l’autorité palestinienne qui reprend les « accords de sécurité » – qu’ils avaient dénoncés il y a plus de six mois , avec Israel et ceci pour quelques dollars qui permettrait à l’autorité palestinienne de s’imposer en assurant la paye et la pitance des Palestiniens désabusés.
La politique pétrolière américaine
Même si fondamentalement la politique des présidents américains vis-à-vis des industriels pétroliers, ne change pas fondamentalement, le changement vient surtout des multinationales du pétrole qui essaient de s’adapter à la nouvelle donne où il faut changer intelligemment et ne pas s’entêter en misant sur le fossile
Pour Philippe Escande, éditorialiste économique au Monde, c’est une déconstruction de l’ordre pétrolier ancien :
«L’un après l’autre, les pétroliers révisent à la baisse la valeur de leurs actifs d’hydrocarbures. Tous invoquent la chute des prix, notamment dans le gaz aux Etats-Unis. Jamais ils n’avaient été aussi bas depuis vingt ans. Déjà en décembre 2019, l’Opep avait annoncé une nouvelle réduction volontaire de sa production pour éviter que le cours du baril ne descende sous les 60 dollars. La controverse préférée des experts pétroliers concerne la date du pic de production de pétrole sur la planète. Sans cesse repoussée, cette date fatidique a été aperçue par l’Agence internationale de l’énergie en 2005. Puis en 2018, face à des niveaux de production records, repoussée à 2025 ».(4)
« Mais il semble qu’aujourd’hui ce soit plutôt le pic de la demande qui inquiète les majors pétrolières. C’est elle qui agit en ce moment sur les prix et contraint l’OPEP à diminuer ses livraisons d’or noir. La plus classique des explications est le ralentissement économique, dû notamment à la guerre tarifaire entre la Chine et les États-Unis. Mais aussi et surtout au Covid-19 qui a fait réduire le niveau de la demande à 90 millions de barils/jour en recul de 10 millions de barils/jour.»(4)
Malgré toutes les acrobaties des rentiers de l’OPEP et même l’OPEP+, le pris du baril n’a pas dépassé les 45 $/baril. Pour équilibrer son budget, un pays comme l’Algérie a besoin d’un baril à 110 $/baril.
Quelles perspectives pour l’industrie pétrolière américaine ?
Maxence Cordiez et Benjamin Louvet ont analysé la situation de l’industrie pétrolière américaine depuis le début de l’aventure pétrolière. Ils écrivent :
«Outre-Atlantique, l’industrie de l’or noir n’est comparable à nulle autre. Pendant tout le dernier siècle, l’abondance de pétrole a dessiné le territoire des États-Unis. Le faible prix de l’or noir outre-Atlantique a permis de développer l’urbanisme autour de la voiture et repoussé les limites de l’étalement urbain. La situation pétrolière américaine a évolué au cours des 150 dernières années, et notamment à partir de 1970. Cette année-là, les États-Unis ont vu leurs extractions pétrolières décliner, faute de ressources économiquement accessibles. La situation a commencé à basculer dans les années 2000, lorsque le monde est passé par son pic d’extraction de pétrole conventionnel. La demande structurellement croissante a propulsé le prix du baril au-delà de 100 $ – auquel il s’est maintenu jusqu’en 2014.»
«Ce nouveau contexte a ouvert une fenêtre d’opportunité aux États-Unis : celle dite ‘’pétrole de schiste’’. Le modèle économique est cependant fragile : la production baisse très vite sur ce type de puits, ce qui oblige les producteurs à consentir d’énormes investissements pour en forer sans cesse de nouveaux. Les États-Unis ont connu un nouvel âge d’or pétrolier, amorcé sous la présidence de Barack Obama dont le vice-président était… un certain Joe Biden ! Cette industrie a été l’un des moteurs de la reprise de l’emploi aux États-Unis. Elle serait aujourd’hui, selon une étude de Price Waterhouse, pourvoyeuse de 10 millions d’emplois directs et indirects, avec un salaire plus élevé que la moyenne.»(5)
Que pourra changer Joe Biden ?
Les rédacteurs nous informent qu’en fait, les présidents américains , quels qu’ils soient démocrates ou républicains , ne perturbent pas fondamentalement le logiciel pétrolier car, disent-ils :
«le pétrole occupe toujours une position spéciale dans la politique aux États-Unis. En entrant dans la campagne, Joe Biden a donc dû concilier deux aspirations diamétralement opposées de l’électorat : la préoccupation pour le climat avec la volonté que les États-Unis réintègrent l’Accord de Paris, et la préservation de l’industrie pétrolière étant donné son importance économique et stratégique. (…) Il est improbable que Joe Biden prenne des mesures dont les conséquences seraient de nature à affecter significativement les extractions pétrolières des États-Unis (…) Les promoteurs pétroliers ont essayé d’anticiper les conséquences néfastes que pourrait avoir pour eux une élection de Joe Biden… La première option, d’ailleurs avancée par Joe Biden, serait d’interdire les nouveaux projets sur les terres fédérales… Joe Biden a été assez clair sur le fait qu’il ne visait pas une interdiction totale de la fracturation».(5)
«Le futur président, concluent-ils, pourra également décider d’agir sur les réglementations environnementales fédérales. Peu contraignantes, celles-ci ont encore été allégées par le gouvernement Trump. Réinstaurer une réglementation environnementale solide compromettrait encore davantage la rentabilité économique du secteur. (…) Il pourrait en effet décider de prendre des mesures cosmétiques aux conséquences limitées sans pour autant significativement affecter l’industrie pétrolière. Les mesures mises en œuvre de par le monde pour le climat sont malheureusement encore trop souvent de cet ordre…»(5)
Comment se présente le futur énergétique ?
Il est indéniable que les énergies fossiles sont sur le déclin et toutes les grandes compagnies vont vers les énergies vertes. Les énergies renouvelables devraient connaître une forte augmentation en 2020 et 2021, dans un contexte où la demande mondiale d’énergie est en baisse. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a jugé, ce mardi 10 novembre 2020, que les énergies renouvelables deviendraient la première source de production d’électricité mondiale en 2025, détrônant le charbon. L’électricité verte sera numéro 1 mondial en 2025. Cette tendance ne devrait que s’accentuer dans les années à venir, soutenue à la fois par la crise climatique et par la rentabilité en hausse des renouvelables.
«En 2025, ces énergies devraient devenir la première source de production d’électricité au monde, mettant fin aux cinq décennies de production du charbon en tant que principal fournisseur», pointe Fatih Birol, directeur général de l’AIE.
«L’épidémie de Covid-19 aurait-elle accéléré le verdissement des sources d’énergies ? Alors que la demande mondiale en énergie devrait baisser d’environ 5% en 2020, que la demande en pétrole, en gaz naturel et en charbon subit un recul historique, les renouvelables poursuivent leur croissance. Au point que le solaire, l’éolien, l’hydro-électrique et les autres sources d’électricité renouvelables devraient atteindre, en 2020, ‘’près de 90% de l’augmentation de la capacité électrique mondiale totale», selon le rapport Renewables 2020, publié par l’AIE ce mardi 10 novembre 2020. Environ 200 gW de capacité renouvelable supplémentaire devraient être installés cette année, essentiellement en Chine et aux États-Unis. La production d’électricité renouvelable devrait, quant à elle, augmenter de 7%.»(6)
En 2019, selon l’AIE, l’électricité verte se porte bien. les énergies renouvelables enregistrent une forte croissance. Le solaire, l’éolien, l’hydroélectrique et autres sources vertes d’électricité devraient représenter cette année «près de 90% de l’augmentation de la capacité énergétique mondiale totale», estime l’AIE. La Chine et les États-Unis sont à l’origine de l’essentiel de ces ajouts de capacité d’énergie renouvelable, qui représentent environ 200 gigawatts en 2020, pointe le rapport Renewables 2020 de l’AIE. La résilience et les perspectives positives du secteur sont clairement reflétées par l’appétit soutenu des investisseurs», souligne FatihBirol, directeur exécutif de l’AIE.
Que fait l’Algérie dans tout cela ?
Le moins que l’on puisse dire est que, malgré tous nos efforts, nous continuons à gérer l’énergie selon une vision passéiste du siècle dernier alors que des mutations radicales –coronavirus aidant — ont lieu et seront de plus en plus structurantes du monde futur de l’énergie qui sera neutre en carbone. Le mouvement du monde nous imposera de produire vert, de consommer vert et de vendre «vert», sous contrainte, voire sanctions si on continue à s’accrocher aux énergies fossiles. Toutes les organisations rentières devront faire leur mue ; toutes les compagnies pétrolières, à des degrés divers, font leur aggiornamento énergétique en changeant de stratégie. Il en est ainsi de State Oil norvégienne devenue Equinor, de BP British Petroleum devenue Beyond Petroleum, de Total qui prévoit de sortir du pétrole et d’investir 40% dans le gaz et 40% dans le renouvelable dans les dix prochaines années. Exxon qui s’accrochait à une vision passéiste a été exclue du Dow Jones par une entreprise du renouvelable qui prend sa place.
Mieux encore, la révolution de la locomotion électrique est une lame de fond qui va signer dans moins de dix ans l’arrêt des carburants fossiles au profit des carburants verts et notamment de l’électricité verte. Le Royaume-Uni vient de l’annoncer. Certes, le gaz naturel est une source abondante à l’échelle mondiale, elle est relativement moins polluante que le pétrole et le charbon, comme le martèle l’Opep-gaz à la 22e réunion des ministres de l’Énergie. Les quatre grands majors du gaz (Russie, Iran, Qatar, Arabie Saoudite) peuvent miser sur le temps long. Ce n’est pas le cas de l’Algérie où les faibles ressources existantes (2 500 milliards de m3, dit-on) pourraient être utilisées d’une façon autrement plus optimale avec le mot d’ordre suivant : «Faire la chasse au gaspillage, consommer moins en consommant mieux.»
Sachant que l’Algérie consomme l’équivalent de 800 millions de m3 de gaz par semaine ! C’est un rythme intenable dans le futur immédiat avec 1 milliard de m3 de gaz par semaine ! Il nous faut sans tarder substituer par tous les moyens les énergies vertes aux énergies fossiles et nos entreprises devraient prendre sans délai en considération les mutations du monde sous peine d’être dépassées. C’est dire si une remise à plat de la stratégie du pays s’impose. La décision de création d’un ministère de la Transition énergétique et des Énergies renouvelables est, de mon point de vue, une décision majeure qui devra structurer, avec le ministère de l’Énergie, l’avenir énergétique du pays. Il est capital qu’une coordination totale se fasse pour parler d’une seule voix à l’extérieur et surtout pour prendre le train en misant sur le renouvelable le plus possible et en ayant à l’esprit qu’il est anormal d’investir dans l’électricité et le gaz naturel quand le kWh solaire est moins cher que le kWh thermique. Le gaz naturel qui reste devrait être laissé à tout prix aux générations futures.
L’Algérie est plus que jamais appelée à faire sa mutation d’une façon globale en proposant des choix rapides optimaux aussi bien au niveau des programmes de développement actuels – à actualiser — mais aussi à inventer une nouvelle façon dynamique qui associe – non pas à la marge — mais tout les acteurs de l’énergie et par-dessus tout et au préalable la société à qui il faut expliquer les enjeux et les choix à faire notamment en ce qui concerne la nécessité de subventionner les classes à faible pouvoir d’achat plutôt que de subventionner les produits énergétiques qui ne profitent, comme on le sait, qu’à ceux qui consomment beaucoup.
À titre d’exemple, le prix actuel du diesel (29 DA le litre), environ 5 fois moins cher que le prix réel, profite à ceux qui ont des voitures et parmi ceux-là ceux qui ont des 4×4 consommant plus disposent de fait d’une véritable rente. Ceux qui ne sont pas concernés sont ceux qui souhaitent une politique de transport. Cela pourra se faire avec le juste prix pratiqué. Nul doute que les décisions qui seront prises seront plébiscitées par les citoyens qui comprendront la nécessité de laisser un viatique aux générations futures ce qui sera très difficile si on ne met pas un coup d’arrêt aux énergies fossiles en investissant en priorité dans les énergies vertes. Il n’est pas trop tard. Nous avons une fenêtre d’opportunité d’ici 2030. Faisons-le !
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique Alger
Notes :
1. Thierry Meyssan https://www.voltairenet.org/article211574.html| 10 novembre 2020
2. ManlioDinucci https://www.mondialisation.ca/la-politique-etrangere-de-joe-biden/5650963 10 novembre 2020
3. https://www.connaissancedesenergies.org/afp/apres-la-grande-indulgence-de-trump-ryad-face-la-fermete-proclamee-de-biden-201110 10 nov. 2020
4. https: // www. le monde.fr /economie/article/2019/12/11/les-etats-unis-nagent-dans-un-ocean-de-petrole-et-de-gaz_6022484_3234.html
5. https://www.connaissancedesenergies.org/tribune-actualite-energies/joe-biden-la-maison-blanche-quelles-perspectives-pour-lindustrie-petroliere-americaine
6. https://lenergeek. com,/202/1110/renouvelables-premiere-source-electricite-2025
Article de référence : https://www.lesoirdalgerie.com/contribution/la-nouvelle-politique-energetique-americaine-la-revolution-electrique-et-lalgerie-51605
Source: Lire l'article complet de Mondialisation.ca