par Germán Gorraiz López.
Donald Trump en a fait le leitmotiv de sa présidence d’éliminer tout l’héritage d’Obama. Ainsi, après la tentative de mettre fin à l’Obamacare, l’annonce de la révision du traité de l’Alena (accord de libre-échange nord américain) et le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris contre le changement climatique, l’étape suivante consistait à annuler les avancées diplomatiques et commerciales faites avec Cuba dans le cadre du mandat de Barack Obama.
Ainsi, les changements proposés par l’administration Trump visaient à augmenter la réglementation et la supervision afin de rendre difficile pour les entreprises américaines de signer des accords avec Cuba ainsi que pour les Américains de continuer à voyager dans le pays. Des décisions qui seraient le résultat d’une pression intense de la part d’éminents cubains d’origine et représentants américains, Marco Rubio et Mario Díaz-Balart, tous deux républicains.
Pour sa part, Mike Pence a annoncé la mise en œuvre de nouvelles mesures contre deux entreprises qui transportent du brut vénézuélien à Cuba ainsi que contre les 34 navires que le groupe pétrolier public vénézuélien PDVSA utilise à cette fin avec l’objectif avoué de provoquer « l’asphyxie énergétique de Cuba » au moyen de l’amputation du cordon ombilical reliant le Venezuela et Cuba suivant la théorie kentienne de la « carotte et le bâton » exposée par Sherman Kent dans son livre Strategic Intelligence for North American World Politics (1949). Dans ce livre, l’auteur déclare que « la guerre n’est pas toujours conventionnelle » car en effet, « une grande partie de la guerre, lointaine et rapprochée, a toujours été menée avec des armes non conventionnelles, comme […] des armes […] politiques et économiques », bref « le type de guerre dans lequel ils sont […] utilisés (sont) la guerre politique et la guerre économique ».
Suite à l’escalade répressive, le département du Trésor américain a imposé des sanctions à la société d’État cubaine Cubametales pour « son importation continue de brut vénézuélien et son soutien au gouvernement du président du Venezuela, Nicolás Maduro ». Du fait de cette mesure, les actifs, que la société peut détenir sous la juridiction des États-Unis, sont gelés et les transactions financières avec des entités américaines sont interdites car Cubametales serait, selon le gouvernement des États-Unis, « chargé de garantir les importations et exportations totales de carburants à Cuba ». L’objectif avoué était que le pays soit voué à une suffocation aux résultats imprévisibles après l’effondrement du tourisme causé par l’irruption sur l’île de la pandémie de coronavirus.
Dans le paroxysme du manque de solidarité, l’administration Trump a bloqué les achats et les livraisons de masques, de respirateurs et autres fournitures de santé de base pour le traitement des patients atteints de la Covid-19. Comme objectif ultime de l’administration Trump, le but serait de fomenter une pénurie totale de pétrole, de nourriture et de produits de santé vitaux pour ébranler le statu quo actuel existant sur l’île.
Cependant, après la victoire de Joe Biden aux urnes, l’establishment républicain finira par accepter les résultats électoraux et laissera Donald Trump abandonné à son sort et à la merci des futurs processus judiciaires qui l’attendent car la grâce présidentielle concernant Trump n’étant pas jugée pour l’exonérer d’éventuelles accusations judiciaires en échange de la reconnaissance de sa défaite et de son départ de la Maison Blanche.
Joe Biden dans un entretien avec CBS a déclaré qu’en cas de victoire aux élections, il reprendrait la politique menée par Barack Obama envers Cuba, ce qui se traduirait par un changement radical des relations américano-cubaines après l’annulation progressive du blocus anachronique contre Cuba.
Il est à signaler que l’administration Biden va oublier Juan Guaidó. En outre, étant donné que Nicolás Maduro envisage de nommer un Conseil électoral national permettant de lui convenir pour les prochaines élections législatives, les États-Unis déplaceront leurs pièces pour forcer l’exil de la direction chaviste à Cuba et la formation ultérieure d’un gouvernement de transition composé de personnalités consensuelles de l’opposition et du chavisme qui devront préparer de nouvelles élections législatives et présidentielles pour 2021 dans le scénario post-maduriste, Cuba étant en train d’amener les États-Unis à suspendre le blocus énergétique sur le île.
source : http://www.observateurcontinental.fr
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