Alors que le chef de l’État avait annoncé près de 9 000 patients en réanimations mi-novembre « quoi que nous fassions », les chiffres de Santé publique France lui donnent tort. Emmanuel Macron s’était appuyé sur des projections de l’Institut Pasteur pour étayer ses propos.
Les prévisions de Emmanuel Macron sur le nombre de personnes en service de réanimation à la mi-novembre sont démenties par les données de l’Agence nationale de santé publique.
Dans son allocution du 28 octobre, le chef de l’État avait en effet affirmé : « quoi que nous fassions, près de 9 000 patients seront en réanimation à la mi-novembre », ajoutant que cela représentait « la quasi-totalité des capacités françaises ».
Or, selon le dernier point épidémiologique publié par Santé publique France, les services de réanimation accueillaient 4750 personnes atteintes du Covid-19, à la date du 10 novembre. Soit un écart de plus de 4 200 patients.
Les projections de l’Institut Pasteur
Le chef de l’État s’est en réalité appuyé sur les projections de l’Institut Pasteur, réalisées fin octobre. L’organisme avait en effet tenté de mesurer le possible impact du second confinement sur le nombre de patients en réanimation, élaborant plusieurs scénarios. Le pire d’entre eux envisageait plus de 6 600 patients en réanimation mi-novembre, suivi d’un « pic épidémique décalé » quelques semaines plus tard, atteignant environ 8 600 patients, rapporte l’AFP.
Or, ces données ne constituent pas réellement des prévisions, mais des « projections », en lien avec une situation sanitaire qui peut évoluer, comme le précise au Parisien Simon Cauchemez, directeur de recherche à l’Institut Pasteur.
« Ce ne sont pas des prévisions, mais des projections basées sur le rythme actuel des hospitalisations. Elles indiquent ce à quoi on peut s’attendre si l’on reste sur la même croissance et dans le cas où rien ne change », explique-t-il au quotidien.Certains mettent d’ailleurs en garde contre la fiabilité de ce type de projections à long terme. Si des « prédictions à une semaine » peuvent s’avérer exactes, au-delà de ce délai, cela s’avère « très compliqué », rappelle ainsi au Parisien Stéphane Gaudry, professeur de médecine à l’hôpital Avicenne de Bobigny.
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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