Par Gérard Bad.
Bien que nos ténors de la politique propagent le mensonge que la dette de l’UE va se transformer en dette à perpétuité. Tous les pays de l’ OCDE ayant adopté la « Théorie Monétaire Moderne » MMT de l’ économiste américaine Stephanie Kelton, ils propagent l’idée que finalement il ne sera pas nécessaire de rembourser les dettes. Dans les actes, les représentants du capitalisme font tout le contraire et continuent de nous traire.
L’ exemple des complémentaires santé vaut la peine d’être analysé. Le Covid-19 a permis aux complémentaires santé d’empocher environ 2 milliards d’ euros (1). L’État n ‘est pas resté en reste pour exiger que le magot des mutuelles revienne dans ses caisses, selon Challenges (2).
« Le scénario d’une « contribution exceptionnelle » visant à récupérer le pactole amassé par les assureurs et mutuelles est acté depuis début août. Mais les discussions entre les parties ont duré tout le mois, les calculettes ont chauffé et le montant de cette contribution supplémentaire a finalement été annoncé jeudi soir par les ministres de la Santé, Olivier Véran, et des Comptes publics, Olivier Dussopt, lors d’une réunion avec les fédérations des mutuelles, assurances et institutions de prévoyance. Les complémentaires santé paieront une surtaxe de 1,5 milliard d’euros sur deux années, ont révélé Les Echos : 1 milliard en 2021 et 500 millions en 2022. »
A priori nous n’ allons pas pleurer sur les assureurs, ses investisseurs institutionnels du capital financier qui avec les banques dirigent l’ économie et contrôlent l’État. Ce qui veut dire que ce que les assureurs versent d’une main ils vont le récupérer de l’autre. Ils vont en versant à l’Etat 1,5 milliard le déduire fiscalement d’un coté et exiger de l’autre une augmentation des primes d’assurances (deux fois au râtelier) . C’est l‘UFC-Que Choisir qui va révéler le tour de passe-passe visant à faire payer les assurés principalement les travailleurs et retraités au sens large. Pour Que Choisir, la moitié des assurés paieront 80 euros de plus cette année.
« Les tarifs des complémentaires santé sont en hausse « massive » en 2020. C’est ce qu’affirme ce mercredi 12 février l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, qui pointe « une inflation médiane de 5% » et réclame la mise en oeuvre « au plus tôt » de la résiliation « à tout moment » des contrats. La moitié des assurés les moins bien lotis devront ajouter 80 euros à leur facture annuelle, voire 150 euros pour 20% des contrats étudiés par l’UFC-Que Choisir. Cette « flambée des tarifs » s’accompagne d’ »écarts très marqués », indique dans un communiqué l‘UFC-Que Choisir, qui a analysé « près de 500 contrats (…) émanant de 86 organismes différents.
Si la moitié des contrats affichent une hausse de tarif supérieure à 5%, la tendance est nettement supérieure pour les assurés de Swiss Life (+12%) ou Apicil (+10,7%), et plus modérée pour ceux de la Macif (+2,7%) ou de la Mutuelle Générale (+3,2%). « Les écarts de pratique entre professionnels sont béants », bien qu’ils « connaissent le même environnement », observe l’association de consommateurs, qui ajoute que les prix progressent « davantage qu’en 2019″, quand elle avait constaté une augmentation de 4%. » (Que Choisir).
Ce tour de passe passe entre l’État et la Banque-assurance, n’ est certes pas nouveau et le scénario final est toujours le même faire payer le monde du travail en maquillant ce racket d’un humaniste crapuleux. Aussi l’État est il venu au secours des assureurs qui ne parvenaient pas à faire souscrire des contrats dépendance en abondance.
«74 300 personnes ont souscrit un contrat en 2017, soit un nombre d’affaires nouvelles en baisse de 36 % sur un an. Celle-ci est la conséquence d’un recul des souscriptions nouvelles tant au niveau des contrats à adhésion individuelle (-29 %) qu’à celui des contrats collectifs (-67 %). » source FFA)
Ce qui fut appelé un temps « l’or gris » en référence aux retraités nantis classes moyennes, ne semblait pas vouloir investir dans la « dépendance ». Comme l’ Etat est l’ émanation du capital financier, celui-ci va passer une loi « racket dépendance » pour alimenter le capital financier et prendre indirectement le contrôle des Ehpad. C’est ainsi qu’E. Macron a soumis deux textes (organique et ordinaire) sur la dette sociale et l’autonomie qui ont été adoptés en quelques heures.
Un débat express pour des enjeux colossaux à commencer par l’ajout de 136 milliards d’euros de dettes au «trou de la Sécu», que les Français rembourseront ainsi jusqu’en 2033, soit neuf années de plus que prévu.
Le tour est joué une nouvelle fois, la sécu qui était enfin arrivée à combler son trou justifiant l’ abandon de la CRDS et la fermeture de la CADES se retrouve avec une dette colossale de 136 milliards. Cette dette englobe les déficits passés (31 milliards), mais aussi ceux attendus pour l’année en cours (52 milliards) et les trois suivantes (40 milliards), ainsi qu’un tiers du passif des hôpitaux (13 milliards). 13 milliards d’euros pour la reprise d’un tiers de la dette des hôpitaux, annoncée fin 2019 dans le cadre du plan d’urgence pour l’hôpital . Mais encore 92 milliards d’euros au titre des déficits sociaux prévisionnels 2020-2023 liés à la crise actuelle et des futurs investissements dans les établissements publics de santé qui ont été décidées dans le cadre du Ségur de la santé.
Qui au final va gérer cette dette et bénéficier de cette 5éme branche de la sécurité sociale, les 136 milliards de nouvelles dettes seront gérés par la CADES pour devenir un produit financier des plus rentable financé par la ponction de la CRDS. La date de fin de remboursement de la dette portée par la CADES est ainsi repoussée de 2024 à 2033.3
Transfert de 136 milliards de dette sociale à la CADES
En ce qui concerne la 5éme branche de la sécurité sociale sur la « dépendance »,le groupe (LREM, Modem, Agir ensemble) veut confier via un amendement son pilotage à la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA).Il s’agira d’affecter à la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) un quart de la CSG actuellement affectée à la Cades des le 1er janvier 2024.
Seulement le 0,15 point de CSG affectée à la CNSA ne permettra pas de couvrir l’ensemble du surcroît de dépenses générées par la montée en puissance de la « dépendance ». Selon le rapport remis en 2019 par M. Libault, le besoin de financement est évalué à plus de 6,2 milliards d’euros supplémentaires par an jusqu’en 2024 puis à 9,2 milliards d’euros à compter de 2030.
Il faut donc s’attendre à un impôt européen spécial dépendance (4).
Et ça ne fait que commencer…
Source: Lire l'article complet de Les 7 du Québec