Par Marc Rousset.
Nouveaux confinements, pandémie en progression, création monétaire et endettement sans fin des États, incertitudes sur les vaccins à venir, tensions politiques grandissantes aux États-Unis et en Europe : les Bourses, les économies continuent de voguer partout dans le monde, telles des bateaux ivres. Selon le FMI, l’endettement des pays avancés pourrait avoisiner 125 %, fin 2021.
En Europe, la deuxième vague de Covid-19 fait rechuter les économies au cours du quatrième trimestre 2020, contrairement aux prévisions, et la vraie reprise ne commencera au mieux que dans la deuxième moitié de 2021. On s’orienterait donc vers une reprise en W, la quatrième branche du W étant, au mieux, en « aile d’oiseau » pour 2021, voire complètement horizontale si la croissance est nulle. Le rebond, en France, du troisième trimestre 2020 a été artificiel. L’INSEE prévoit même, pour le quatrième trimestre, une croissance légèrement négative qui a été évaluée, par Euler Hermès pour la France, les Pays-Bas et l’Espagne, à respectivement -1,1 %, -1 % et -1,3 % au lieu de +1 %, +0,5 % et +1,4 %.
La France fait donc face à la plus forte récession depuis la Seconde Guerre mondiale, tandis que la confiance des chefs d’entreprise replonge. Tous secteurs confondus, 800.000 emplois devraient être détruits en 2020, avec un chômage supérieur à 10 %. Seule une réforme des retraites, une immigration zéro et une réduction des effectifs dans la fonction publique pourraient éviter la banqueroute à la France qui serait immédiate, en cas de hausse des taux. (L’auteur désigne ici les secteurs où l’État fétiche compte réquisitionner les épargnes des salariés et réduire ses dépenses sociales. NDLR)
Les dépenses publiques vont continuer d’augmenter partout en Europe. L’endettement public moyen de la zone euro sera de 100 % du PIB, fin 2020, soit 15 % de plus. La Grèce, l’Espagne, l’Italie, le Portugal et la France sont menacés, car bien au-dessus de ce seuil. L’économie espagnole, nouveau malade, inquiète particulièrement. La France et l’Espagne sont les deux pays qui décrochent le plus au quatrième trimestre.
Les défauts de paiement augmentent en Espagne et les banques CaixaBank, Bankia, Unicaja et Liberbank ne voient plus leur salut que dans des fusions. La dette espagnole va friser les 120 % du PIB fin 2020. Selon la BCE, la seconde vague de Covid-19 pourrait faire tripler les créances douteuses, qui atteindraient les 1.400 milliards d’euros, en 2021, dans la zone euro. Et en Allemagne, pays le plus résilient de la zone euro, selon Creditreform, il y aurait 550.000 entreprises zombies, soit environ 16 % des sociétés allemandes. Le pire des scénarios pourrait même mener en 2021, selon S&P, 11 % des entreprises européennes à la faillite. (Il faut comprendre que ces dettes gouvernementales s’évaporeront avec la dévaluation des monnaies que préparent les banques centrales. Mais avant de dévaluer, les banques commencent par émettre de la monnaie de polichinelle comme il est spécifié ci-dessous. NDLR)
La fuite en avant de création monétaire par la BCE continue, puisque Christine Lagarde veut augmenter le programme d’urgence face à la pandémie, fixé à l’origine à 1.350 milliards d’euros. Il se trouve que créer de la monnaie sans créer de la richesse n’a jamais réglé les problèmes économiques, mais tant que la BCE continue d’acheter des obligations, la confiance perdure. La Fed et la BCE sont prises au piège des taux bas et ne peuvent plus les monter, d’où le maintien des bulles boursières. Les obligations à taux de rendement négatif viennent d’atteindre, aux États-Unis, le chiffre record de 17.000 milliards de dollars. Mais à moyen terme, en cas d’inflation élevée, les banques centrales seront cependant amenées à relever les taux d’intérêt avec des risques de krachs. (Soyez assurer que c’est ce qui va se matérialiser à coup sûr – prouvant hors de tout doute que les ploutocrates, les milliardaires et leurs larbins politiciens ne contrôlent rien des règles de l’économie capitaliste. NDLR)
Aux États-Unis, la proportion des entreprises zombies est passée de 1 %, en 2000, à 19 %, en 2020, avec une nette accélération depuis 2008. Un programme de relance des dépenses publiques s’impose, tandis que les ventes d’armes explosent, malgré la pénurie de munitions, en attendant les élections…
Les « sécurités » techniques mises en place à Wall Street peuvent éviter un krach violent sur une journée, mais le système ne pourra pas empêcher les Bourses de dégringoler en plusieurs jours. Tesla, c’est aujourd’hui, avec 400.000 voitures électriques, 400 milliards de capitalisation boursière, soit Ford + General Motors multiplié par cinq, et deux fois plus que Toyota avec 11 millions de voitures !
Dans cet article Philippe Herlin, un économiste libéral, s’interroge sur l’orientation des larbins politiques qui tous de concert – gouvernement et « opposition » de gauche comme de droite, renforcent l’État totalitaire et dirigent les pays d’Europe vers l’effondrement incontournable…pourquoi demande-t-il. NDLR.
En complément du Boulevard Voltaire.
Par Philippe Herlin. économiste.
Dans un contexte de crise sanitaire qui perdure, la crise économique s’aggrave et la perspective d’un reconfinement inquiète le patronat et les indépendants.
Au micro de Boulevard Voltaire, l’économiste Philippe Herlin analyse la gestion de la crise et ses conséquences sur l’économie. Il redoute, en particulier, « une récession » et « des faillites ».
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Le président du MEDEF a déclaré qu’un reconfinement achèverait de détruire l’économie française. Les prévisions du patron du MEDEF sont-elles réalistes ?
Malheureusement, elles le sont. Un sondage à l‘échelle de l’Europe a été réalisé par un cabinet d’étude. Il expliquait que si la situation ne s’améliorait pas, 55 % des PME européennes feraient faillite d’ici 1 an et si la situation se dégrade encore, ce serait 77 %. Ce chiffre est terrifiant. La crise serait pire que celle de 1929. Si cette crise dure 6 mois et qu’il y a ensuite un redémarrage, il n’y aurait que 10 % des PME européennes qui feraient faillite. C’est un chiffre encore important, mais qui peut laisser espérer un redémarrage de l’activité. Cela montre que si la période actuelle de stop-and-go et d’injonctions contradictoires continue pendant 1 an, il y aura vraiment un effondrement et une dévastation de l’économie. Il est donc urgent de sortir de cette période actuelle pour aller vers une franche reprise sinon les conséquences seront vraiment catastrophiques.
Pourquoi reprendre le risque de détruire l’économie de ce pays et d’accélérer la précarité, dans la mesure où d’après les chiffres, seulement 8 % des cas Covid ont moins de 65 ans et encore, présenteraient en grande partie des comorbidités ?
Le pouvoir est soumis à certains intérêts médicaux. Certains médecins sont souvent liés à l’industrie pharmaceutique qui cherche à nous vendre un certain nombre de médicaments.
J’écoute plutôt le professeur Perronne ou le professeur Raoult. Selon eux, ce qui est important c’est de détecter très vite et de donner de l’hydroxychloroquine à ceux qui ont les premiers symptômes. C’est la meilleure façon de s’en sortir. Le vaccin ne sera pas utile parce que nous ne sommes pas du tout dans le cas d’un vaccin classique efficace à 99 %, comme la variole. Dans ces cas-là, il faut être favorable au vaccin. Le Covid présente un taux de mortalité extrêmement faible. Le vaccin aurait, comme celui de la grippe, une efficacité toute relative. Ce n’est donc pas la solution magique qui permettrait à l’économie de repartir comme on nous l’explique.
Tous les pays occidentaux vont accuser une très nette baisse du PIB. On espérait tous un rebond pour compenser cette perte de PIB. Cette crise sera-t-elle résorbable dans les mois et les années à venir ?
Non. Il faut se rappeler que les prévisions de croissance pour la France en 2021 étaient de 8 %. Dès le départ, je disais que ce chiffre était complètement délirant. Même pendant les Trente Glorieuses où on faisait en moyenne, 5 % de croissance par an, on avait atteint une seule fois les 8 %. Penser que la France qui se traîne à 1 % de croissance depuis plus de 10 ans puisse sortir d’un coup 8 %, c’est du rêve.
Je rappelle qu’on a déjà annulé le salon de l’Agriculture qui devait se tenir en février et mars 2021. De lourdes incertitudes se présentent pour l’année 2021. Par conséquent, on aura une croissance faible ou peut-être même une récession. Il faudra des années pour retrouver le niveau d’activité de 2019. Plus on attend, plus il y aura de faillites, plus ce sera difficile.
Pourquoi le gouvernement continue dans ce sens-là ?
Il y a quelques mois, Emmanuel Macron avait dit à Philippe de Villiers qu’Édouard Philippe gérait son risque pénal. Est-on face à une classe politique qui préfère sacrifier l’économie du pays à leur avenir politique, même si le propos peut paraître démagogique ?
Cette dimension joue, mais j’aurais tendance à voir quelque chose de plus grave. Emmanuel Macron avait fait une déclaration hallucinante en disant que nous étions une société d’individus libres en parlant au passé et que maintenant, il fallait être une nation de citoyens solidaires. Pour moi, c’est une dérive étatiste et presque même autoritaire extrêmement grave. Il y a malheureusement un penchant naturel de toute la classe politique française et même européenne. J’ai l’impression que pour les étatistes qui sont plus ou moins au pouvoir en Europe, le Covid est un peu une occasion bénie de renforcer le rôle de l’État dans toutes les dimensions de la vie des gens. Moi, qui suis libéral en économie, je trouve cela extrêmement inquiétant. En face, aucune force politique ne s’y oppose. C’est assez effrayant.
C’est assez paradoxal puisqu’on est une classe politique extrêmement étatiste qui n’est pas du tout souverainiste. On renforce la position de l’État, mais on affaiblit les positions régaliennes de cet État…
D’après ce que l’on nous dit, on va vers un reconfinement et en même temps, les frontières françaises ne sont pas du tout surveillées et ne l’ont jamais été y compris pendant le premier confinement. C’est complètement aberrant en termes purement sanitaires.
Source: Lire l'article complet de Les 7 du Québec