Le député de Montarville et porte-parole du Bloc Québécois en matière d’Affaires étrangères, M. Stéphane Bergeron, s’est dit vivement déçu de la récente violation du cessez-le-feu négocié grâce à l’intervention de la Russie et a appelé le gouvernement fédéral à hausser le ton à l’endroit des belligérants. « Quoique je salue sans hésitation l’annonce de la suspension de certaines exportations vers la Turquie et l’avertissement lancé à cette dernière pour qu’elle se garde d’intervenir dans le conflit, j’estime qu’il est plus que temps d’exiger la fin des hostilités, le repli des troupes sur leurs positions initiales, la surveillance internationale de ces dernières et le retour immédiat des belligérants à la table de négociations », a déclaré M. Bergeron.
« Les souffrances imposées à des populations civiles vulnérables, ainsi que les destructions d’habitations, d’hôpitaux et de lieux historiques sont parfaitement intolérables. Le temps n’est plus aux paroles mièvres et aux appels à la bonne volonté, car certains belligérants, dans ce conflit, ne se sont guère distingués par leur bonne volonté jusqu’ici… », d’ajouter le porte-parole du Bloc Québécois en matière d’affaires étrangères, qui s’inquiète que le prolongement du conflit puisse amener deux grandes puissances de la région, la Russie et la Turquie, qui ont pris fait et cause pour l’une ou l’autre des parties, à s’affronter directement, ce qui pourrait donner lieu à une importante déstabilisation régionale, sans compter que la Turquie, à l’instar du Canada, est membre de l’OTAN.
« Je ne puis m’empêcher, a-t-il poursuivi, de constater que l’Azerbaïdjan, après avoir opiniâtrement résisté aux propositions du groupe de Minsk visant à assurer le respect des frontières, après avoir été aux abonnés absents par rapport à l’appel du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à l’effet d’appliquer un cessez-le-feu planétaire pendant que la communauté internationale se mobilise pour faire obstacle à la COVID-19, a manifestement été à l’origine de la reprise des hostilités dans le Caucase, il y a quelques semaines. Les troupes azéries doivent regagner leurs casernes; on n’obtient pas le respect d’un peuple par une intervention armée! »
« Dans le contexte actuel, je m’étonne que le gouvernement fédéral ait accepté de se joindre à l’Azerbaïdjan à titre de « co-facilitateur » des négociations intergouvernementales sur les modalités d’organisation d’une session spéciale de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la pandémie de COVID-19, lui donnant, par le fait même, une aura de respectabilité sur la scène internationale, alors que ce pays a justement profité de la crise sanitaire pour contrevenir au cessez-le-feu planétaire. Le Canada doit être cohérent par rapport aux principes qu’il défend publiquement et prendre ses distances d’un pays résolument engagé dans un conflit armé duquel il ne manifeste aucune intention de se retirer », de conclure Stéphane Bergeron.
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