Le mystérieux et imprévisible Donald Trump
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21.10.2020-ELECTIONS-English-italiano-Spanish
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Rarement, une élection présidentielle aura suscité autant de controverses au sein de la classe dominante américaine. Panélistes, journalistes, analystes à la solde ont porté jugement et cherche encore à comprendre le «mystère» Donald Trump, qui pourtant n’a rien de mystérieux ni d’imprévisible. Donald Trump a été choisi et poussé sur le devant de la scène politique pour ce qu’il est et pour accomplir ce qu’il a fait depuis quatre ans. Ce qui ne règle en rien le pétrin dans lequel l’Amérique s’empêtre, mais les ploutocrates espèrent futilement inverser le cours de l’histoire, allant jusqu’à espérer la création d’un “Nouvel Ordre Mondial” (sic) sous le capitalisme technologique, scientifique et numérique. L’Amérique des riches, en crise économique et sociale profonde, a conscrit cet homme d’affaires et son équipe de réactionnaires qu’elle espère en mesure d’inverser le mouvement descendant de l’impérialisme décadent. Rien n’y fera pourtant, on n’arrête pas un train qui déraille, on l’évite, ou on le pousse au fond du ravin pour qu’il y trouve sa fin. Dans les pages qui vont suivre, nous allons démontrer que les élections «démocratiques» bourgeoises – peu importe qu’elles soient orchestrées et manipulées discrètement ou ostensiblement – sont anti-ouvrières et ne visent qu’à sauvegarder désespérément «l’État providence» pour les riches. Ces élections – comme toutes les autres – ne visent qu’à désarmer et à compromettre la classe prolétarienne et l’inciter à remettre son sort entre les mains de l’État fétiche, l’état-major central du grand capital. La pseudo démocratie des riches est un leurre pour distraire la classe prolétarienne de sa mission historique.
Le mythe de « l’État profond », présenté comme une déformation de l’État bourgeois, qu’il suffirait de contrer et de réformer, ne vise qu’à masquer l’hégémonie de classe du grand capital sur l’État fétiche, son conseil exécutif. Nous ne croyons pas à l’existence d’un groupe de conspirateurs qui manipulerait l’État de droit bourgeois à l’encontre des mandataires désignés par le grand capital à travers le traditionnel processus électoral. La collusion et l’opposition entre alliés et concurrents font partie des pratiques du mode de production capitaliste et ne pourront être éradiquées sans l’élimination de ce dernier.
Les ouvriers américains qui ont été protégés de la contamination politique gauchiste ont conservé de saines réactions face au «tout à l’État bourgeois fétiche» et ils se sont spontanément approprié des slogans comme «Moins de gouvernance c’est sain, encore moins c’est très bien» ce qui les a amenés, voyant l’inanité des tentatives de conquête électoraliste de l’appareil étatique capitaliste par les gauches plurielles, à rejeter toute participation aux mascarades électorales municipales, étatiques ou fédérales. Le prolétariat européen, contaminé par les idées de la gauche parlementaire et de la droite réformiste, tarde à rejeter le cirque électoraliste capitaliste. L’inanité de ces futiles activités pseudo démocratique leur apprendra à s’en éloigner. Récemment le prolétariat français a fait un grand bond en avant dans cette direction avec les Gilets Jaunes anti-électoralistes. https://les7duquebec.net/archives/253109 et avec la résistance au terrorisme sanitaire étatique qui se mène entièrement hors des partis politiques bourgeois – de gauche comme de droite : https://les7duquebec.net/archives/259154
Les bobos qui tentent de mobiliser le prolétariat afin de l’amener à voter en faveur de tel ou tel parti politique s’acquitte de leur engagement en faveur de la prolongation du pouvoir politique bourgeois reposant sur le pouvoir économique capitaliste. Sans contrôle du pouvoir économique, la conquête «démocratique» du pouvoir étatique est utopique. Il faut d’abord instituer la «démocratie» économique (le pouvoir ouvrier sur les moyens de production, de commercialisation et de communication) si l’on souhaite imposer la «démocratie» politique prolétarienne (la dictature du prolétariat pour un temps de transition nécessaire. Attention, la dictature de la classe prolétarienne, non pas celle d’un parti politique).
La propriété de la force de travail salarié
Ainsi, sous le mode de production capitaliste la classe bourgeoise est propriétaire des moyens de production, de commercialisation et de communication, excepté de la force de travail qui appartient à chaque salarié qui n’a d’autre choix cependant que de vendre son bien, son temps de travail, aux capitalistes ou à l’État fétiche des riches. De ce postulat découle que la classe capitaliste possède et contrôle tout le pouvoir social dans les instances économique, politique, médiatique et idéologique, sauf, cette parcelle de pouvoir économique, politique, médiatique et idéologique attachée à la propriété individuelle de la force de travail. Le salarié peut en disposer et refuser de l’aliéner, dans les strictes limites cependant de la dictature imposée par la classe hégémonique sur l’ensemble des activités de la société, même quand cette dictature prend le nom de «démocratie».
Ce faisant, le prolétariat voit s’étioler le seul pouvoir social qu’il possède – refuser de travailler et de produire du surtravail et de la plus-value –. La misère populaire s’aggravant, les organisations politiques traditionnelles, celles de l’alternance gauche-droite, qui depuis longtemps ne constituent plus une alternative, sont de plus en plus déconsidérées au point de devoir céder leur place à une force que les oligarques en place qualifient de «populiste» ou «d’extrémiste suprémaciste» comme hier ils les qualifiaient de «fascistes». Ce phénomène largement répandu est la manifestation d’une modification de la domination qu’exerce la grande bourgeoisie dans son alliance de classe traditionnelle avec la petite bourgeoisie.
Tom Thomas formule ainsi cette problématique « La crise économique génère rapidement sous nos yeux une crise politique. Crise relative à l’État donc, qui ne peut plus, comme le peuple croit généralement que c’est son rôle, assurer la croissance, l’emploi, le niveau de vie, la santé, bref «le progrès» dans le bien-être général. Les partis traditionnels dits de droite ou de gauche qui se succèdent régulièrement au gouvernement, et plus généralement les «élites» politicomédiatiques et patronales, sont déconsidérés chaque jour davantage. Des membres de cette bourgeoisie dirigeante constatent eux-mêmes (…) que «les extrêmes se renforcent» (…) une enquête du Crédit suisse montre le lien mécanique entre taux de chômage et vote pour les partis extrémistes (…) que ces élites stigmatisent comme ‘populistes’». https://les7duquebec.net/archives/259027
Tom Thomas semble ignorer que cette corrélation entre la croissance de la désespérance sociale et la croissance du vote pour les extrêmes électoraux est voulue et entretenue par le grand capital mondial parfaitement conscient que les anciennes formations du cirque politique classique ne mystifient plus les électeurs potiches. Le sondage du Crédit suisse ne constituant qu’un coup de sonde du patronat afin de vérifier si l’appât «extrémiste» fonctionne adéquatement où s’il demande des ajustements. C’est pourquoi le premier geste de révolte que la classe dominée et exploitée doit poser c’est de refuser d’accréditer le fétichisme étatique, et de refuser de participer aux mascarades électorales où différentes équipes de prétendants (gauche – droite) à l’intendance des pouvoirs politique et idéologique s’affrontent au service de la classe hégémonique.
L’économie capitaliste prenant du mieux le mouvement ouvrier connut des déboires et s’affaissa pendant les «Trente Glorieuses». C’est via les médias du prolétariat, que les petits bourgeois infiltrèrent, que le mouvement ouvrier fut miné idéologiquement, reflet de son affaissement politique et économique. C’est aussi via les nouveaux médias sociaux (numériques), non sectaires et non dogmatiques que l’idéologie révolutionnaire du prolétariat renaîtra, parallèlement à ses luttes économiques (grévistes).
C’est la raison pour laquelle le capital médiatique et ses larbins journalistes, éditorialistes et politiciens mènent campagne contre le soi-disant «complotisme» et les «Fake News» dont ils sont les principaux propagateurs. Les prolétaires révolutionnaires croient que la bonne façon d’user de leur pouvoir politique et idéologique, à l’intérieur de la société capitaliste sous dictature «démocratique» bourgeoise, c’est de refuser de cautionner ces comédies électorales, ces parodies de «démocratie populaire». Par ces activités de dénonciation et de décryptage des mascarades électorales, la classe prolétarienne consolide sa détermination et refuse toute collaboration avec la classe bourgeoise, y compris avec la petite bourgeoisie, aujourd’hui qualifiée de classe «moyenne» citoyenne (sic), et elle exprime ainsi son mépris du pouvoir et des institutions capitalistes et appelle à leur abolition.
De toute façon, que la gauche le veuille ou non, spontanément la classe prolétarienne exprime son refus de collaborer à son aliénation et s’abstient de plus en plus massivement de voter. Aux États-Unis, au cours de la campagne électorale de 2016, 46 % de la population habilitée à voter ne s’est pas présenté aux urnes, de ce nombre, une majorité de prolétaires et il en sera ainsi lors de l’élection de 2020. En France, au cours de l’élection présidentielle de 2017, plus de 70% des ouvriers se sont abstenus de voter pour l’un ou l’autre des polichinelles présentés lors du cirque électoral. Chaque fois que la mystique électoraliste recule l’alternative révolutionnaire progresse.
La suite la semaine prochaine ou encore ici:
En français sur le site web de l’Harmattan (13 euro en PDF)
HARMATTAN : http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=59199
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Source: Lire l'article complet de Les 7 du Québec