Que nous le voulions ou non, ceux se réclamant du marxisme et de l’ anarchisme, vont devoir intervenir idéologiquement et pratiquement sur :
-Le montant abyssal de la dette mondiale, c’est à dire du capital fictif de l’annonce officielle de la création d’une dette à perpétuité non remboursable, émanation de la théorie monétaire moderne de Mme Kelton
-La lutte pour le contrôle mondial de la « machine à gouverner » au travers de la 5G entre les USA et la Chine.
-La montée en puissance des mouvement sociaux, de la précarisation /paupérisation et le Coronacircus comme test de contrôle des populations.
-La guerre cybernétique et les complexes militaro-industriels
Le texte ci dessous est extrait d’un livre de Tom Thomas, dont il me semble indispensable de prendre connaissance du travail admirable fait par ce camarade, avec lequel je suis d’accord pour l’essentiel et surtout sur sa manière de travailler sur le fond.
Il a ce grand mérite d’expliquer le marxisme avec des exemples concrets et actuels.
G.Bad
L’HÉGÉMONIE DU CAPITAL FINANCIER ET SA CRITIQUE
Par Tom Thomas
Le livre au complet gratuit sur Internet : http://www.demystification.fr/les-livres-de-tom-thomas-2/lhegemonie-du-capital-financier-et-sa-critique/
CHAPITRE 4. LE CAPITAL FINANCIER COMME CAPITAL FICTIF
Nous avons vu que le crédit était le moyen de la concentration du capital, en même temps que de la division de sa propriété dans les sociétés par actions. Les actionnaires sont considérés comme propriétaires d’une fraction d’un bien réel. En réalité, ils avancent cette fraction sous forme d’argent aux « capitalistes actifs » qui le mettent en œuvre dans un procès productif et qui sont, eux, les maîtres de la valorisation de ce capital-argent qui leur est confié. C’est la formule même du crédit, où le propriétaire de l’argent cède son usage en contrepartie d’un revenu. Seuls une poignée de gros actionnaires exercent un contrôle sur cet usage par le biais des Conseils d’Administration qui nomment les « capitalistes actifs ». Pour les autres, l’action est un droit de propriété formel sur la société, simplement un droit à l’argent proportionnel à celui qu’ils ont avancé. En cas de vente de la firme (par exemple lors d’une de ces O.P.A. qui font la joie des boursiers), ce droit permet de recevoir une quote-part du prix de cession. Mais d’une façon plus courante et plus générale, l’action est valorisée comme titre de créance portant intérêt, comme un capital financier, c’est-à-dire par capitalisation des revenus futurs. On le voit bien sur les marchés boursiers où des ratios comme le P.E.R.41 sont utilisées pour déterminer les valeurs des titres.
Avec la généralisation de l’actionnariat, et la séparation grandissante entre les propriétaires financiers et les « capitalistes actifs », il s’opère donc un dédoublement du capital. D’un côté, il existe sous forme d’une masse de titres se valorisant et s’échangeant en fonction des lois de la capitalisation qui règlent les comportements dans la sphère financière. D’un autre côté, il y a le capital existant sous forme matérielle, engagé dans la production, dans le procès réel de valorisation, laquelle reste évidemment déterminée par les rapports d’exploitation et l’accumulation de la plus-value. Bien qu’il ne fasse aucun doute qu’un même capital ne puisse pas exister deux fois, et produire deux fois du profit, c’est pourtant ainsi que les choses sont dans l’esprit et le comportement bourgeois. Pour lui, il y a le procès de production, qui est technique, qui consiste à abaisser les coûts, pour « le plus grand bien du consommateur » et au grand dam du même travailleur, et à faire un profit sur la vente. A côté, il y a les titres, qui portent dividende ou intérêt, et dont la valeur est déterminée par capitalisation. Et nous avons déjà remarqué, en examinant les lois de la capitalisation, qu’elles renversaient en apparence la loi de la valorisation, rendant le procès de création de la plus-value encore plus invisible et incompréhensible aux yeux du simple observateur des phénomènes concrets de la superficie42.
« A mesure que se développe le capital productif d’intérêt et le système de crédit, tout capital semble se dédoubler, et par endroits tripler même, grâce aux diverses façons dont un même capital, ou simplement une même créance, apparaît dans des mains différentes, sous des formes différentes »43. Par exemple, une société peut vendre son capital à des actionnaires, et les actions circulent sur le marché boursier comme valeurs capitalisées, à côté du capital physique initial augmenté de l’argent ainsi récolté. Premier dédoublement: il y a les titres et ce capital augmenté. En même temps, la société peut emprunter à une banque en gageant ce même capital (ses équipements, ses immeubles, etc.) et donc le doubler à nouveau, tandis qu’à son tour la banque titrisera ses créances, ou les escomptera, et c’est encore de l’argent qui dédoublera une nouvelle fois ce même capital. Ainsi pour un capital de valeur donnée, immobilisé dans un procès de production, des titres financiers, des signes de valeur d’un montant triple ou quadruple circulent dans la sphère financière.
Si on considère en plus que tous ces titres peuvent être achetés eux-mêmes à crédit, on devine l’ampleur que peut connaître le développement du capital financier. Mais avant d’en donner un aperçu, nous pouvons d’ores et déjà cerner la nature de non-capital de ce capital que, le premier, Karl Marx a mise à jour en le qualifiant de « capital fictif ».
De l’argent engagé dans un procès de production à l’issu duquel la marchandise ne se vend pas, ou en dessous du coût de production, est un capital fictif, en tout ou partie, au sens d’une valeur qui n’est pas validée. En cas de surcapacités industrielles, de mévente de marchandises, on a évidemment aussi surproduction de capital: une partie s’avère non valorisable, donc non-capital. Mais c’est que le travail qu’a absorbé ce capital se révèle ne pas correspondre aux conditions sociales de la production et aux besoins sociaux, tels qu’ils existent au moment donné. Ici la nature fictive n’est pas que l’argent n’a pas été engagé comme capital, mais résulte d’une non validation sociale, a posteriori, du travail engagé.
Avec le capital financier, c’est tout différent, le capital est fictif dès le départ: son propriétaire ne l’engage pas pour acheter des moyens de production et du travail. C’est une quantité de valeur, sous forme d’argent, qui pour celui qui l’engage n’est pas destinée à se frotter au travail, à tenter l’aventure de sa reproduction et de sa valorisation dans les métamorphoses de la production. Ou du moins, ce n’est pas son affaire. C’est du capital qui en a l’apparence en ce qu’il rapporte intérêt, mais qui n’en est pas réellement, du capital fictif.
Nous en avons trouvé l’origine dans les multiples conséquences du crédit. Premièrement, en ce qu’il fonde la valeur du capital de prêt sur des revenus anticipés, non existants, virtuels. Deuxièmement, en ce qu’il démultiplie un même capital en le représentant au même moment sous différentes formes44: capital fixe et circulant, emprunts, titres, etc. Une même valeur (quantité de travail) qui existe n fois en même temps, c’est n-1 fois au moins une valeur fictive en circulation. Troisièmement, et c’est ce que nous verrons se développer de façon inouïe avec les opérations à terme, parce qu’il se forme une sphère financière où ce capital fictif autoproduit son accroissement hors de tout contact avec le travail, loin de toute marchandise, réalisant le seul circuit A-A’, et gonflant en des « bulles » gigantesques, jusqu’à ce que leur nature fictive éclate en krachs boursiers et monétaires.
Etant à l’origine du capital financier, le crédit contribuera aussi à son développement: les titres financiers, représentant du capital de prêt, pourront eux-mêmes être achetés à crédit. Les banques prêteront aux prêteurs.
Ces titres (actions, obligations, contrats dérivés, etc.) sont la forme adéquate de ce capital financier. Ils sont négociables à tout moment contre de l’argent, donc équivalents à de l’argent, mais qui rapporte un revenu. Ainsi le capital trouve formellement réunies dans les titres toutes les qualités qui conviennent à sa nature de valeur se valorisant: fluidité et rapidité des déplacements, détachement du travail, argent qui rapporte de l’argent. Qu’il trouve ces qualités dans une forme par laquelle il prétend se détacher de la substance de la valeur, c’est un aboutissement du fétichisme, qui naît en même temps que cette forme (la valeur d’échange) et se développe avec elle (le développement de l’autonomie de la valeur est évidemment aussi celui du fétichisme, de la domination des choses, de l’argent, sur l’homme).
C’est pourquoi la « titrisation »45 du capital financier s’est développée en même temps que lui. Elle permet de lui donner une forme fluide qui combine, autant que possible, les besoins contradictoires des prêteurs et des emprunteurs. Les uns, à la recherche du meilleur rendement, veulent pouvoir déplacer rapidement leur argent. Les autres, pour produire le profit, ont besoin d’une fixité du capital, puisque ce procès de production exige qu’il se matérialise dans des équipements de plus en plus lourds. Le marché financier (les Bourses notamment) constitue le moyen de négocier les créances, de permettre aux prêteurs de s’en séparer, mais en y substituant d’autres prêteurs (si tout va bien), de sorte que les capitalistes actifs peuvent toujours disposer des avances d’argent nécessaires (jusqu’au krach tout du moins). Ainsi ces marchés organisent la combinaison du court-terme, chère aux possesseurs d’argent qui y trouvent la forme fluide permettant tous les mouvements au gré de leur recherche du meilleur rendement (d’où la volatilité des capitaux financiers, dits « flottants », que regrettent fort bruyamment les tenants du « bon capital », celui qui se fixe dans des investissements), et du long terme dont les capitalistes actifs ont besoin.
Evidemment, la forme fluide est aussi favorable à toutes les spéculations, au gonflement des « bulles », comme aux effondrements des crises.
Le capital financier ne cesse de multiplier les titres basés sur un même capital, en créant des sociétés de portefeuille dont les actions sont le dédoublement d’autres actions. C’est ce qui se passe avec le développement des OPCVM (organismes de placement collectif de valeurs mobilières), tels les SICAV, F.C.P., Mutual Funds anglo-saxons, etc.46 Ils collectent les avances des particuliers ou de sociétés disposant de trésorerie inemployée, en échange de titres, puis avancent à leur tour aux entreprises et aux Etats en constituant un portefeuille de leurs titres. Les détenteurs de titres d’OPCVM ne savent même pas dans quelles entreprises l’OPCVM place leur argent. Ils n’ont qu’une chose à faire: choisir le meilleur rendement entre les différents « produits financiers » (nom bien évocateur de l’illusion que l’argent est un produit qui produit!). Aujourd’hui, les OPCVM détiennent 40 à 50 % des actifs des grandes places boursières dans le monde. Mais il se développe aussi des « fonds de fonds », sociétés dont les actifs ne sont eux-mêmes que des titres d’OPCVM, qui ne sont eux-mêmes que des titres de sociétés. De la même façon, par exemple sur le marché hypothécaire où des créances immobilières servent de base à l’émission d’obligations, les banques transforment aujourd’hui la plus grande partie de leurs créances en titres (au lieu de les réescompter à la banque centrale), ce qui les convertit en argent et a ainsi « le double avantage de faire partager le risque à d’autres et d’accélérer la rotation de leurs fonds prêtables »47.
Bref, le capital financier est constitué d’un empilement de titres. Et cela va grandement faciliter sa circulation et partant, sa multiplication, puisqu’alors elle est rendue formellement tout à fait indépendante de celle des marchandises. C’est ce que nous allons voir avec l’essor des opérations à terme qui permettent, en cas de succès, de s’enrichir soi-même, ou de ruiner les autres, sans toucher ni voir la moindre marchandise si ce n’est, aujourd’hui, son clavier d’ordinateur.
Le principe de l’opération à terme est connu depuis longtemps. Il s’agit de convenir aujourd’hui par contrat des conditions d’une transaction qui ne s’effectuera que dans un terme déterminé. L’idée qui justifie la rationalité de ce contrat est de se couvrir contre les risques de variations futures de prix. Le fermier qui passe un contrat de vente de x tonnes de blé dans 6 mois à y dollars la tonne, s’engage à les livrer, mais est sûr d’obtenir ce prix. Il est « couvert ». Cependant, si la récolte est mauvaise, il ne pourra pas livrer les x tonnes et devra acheter un complément à des prix qui auront monté du fait de la pénurie. A l’inverse, si elle est bonne, les prix du blé seront bas, et il y aura gagné. Ces contrats peuvent donc faire gagner ou perdre de l’argent à leur échéance. Ils vont donc très vite être considérés comme un « produit financier », des titres négociables dont la valeur variera en fonction du résultat futur attendu (et évidemment plus on se rapproche de l’échéance, et plus ce résultat devient certain, et la valeur du contrat s’éteint). Ils vont aussi très vite être généralisés, des matières premières initiales jusqu’aux autres produits financiers eux-mêmes, aux titres, aux monnaies: tout ce qui est sujet à des variations futures de prix peut faire l’objet de contrats à terme.
Enfin, les crédits consentis pour acheter de tels contrats vont leur donner une extension inouïe, et récente: si le premier marché organisé des contrats à terme est lancé en 1865 sur le blé au Chicago Board Trade, le nombre de ce type de contrats a été multiplié par douze aux U.S.A. entre 1970 et 1990 (d’environ 25 millions de dollars de contrats annuels à environ 300 millions).
L’activité de ces marchés est basée sur le fait que les contrats à terme peuvent générer des revenus futurs, et font l’objet de transactions en tant que tels. Rappelons-en le principe. Par exemple, un contrat de vente à 6 mois d’une quantité d’une matière première quelconque à 1000 fr la tonne sera acheté par Y qui pense qu’à ce terme le prix en sera 800 fr. Il pourrait alors livrer la marchandise en l’achetant comptant 800 fr et réaliser 200 fr de bénéfice par tonne. En fait, le contrat est simplement alors revendu sur le marché à terme, et Y empochera le bénéfice (si son pari s’est avéré gagnant), diminué des commissions (frais de courtage) à payer aux professionnels du marché (de l’ordre de 3 à 5 % du montant du contrat).
Comme à tout contrat d’achat correspond nécessairement un contrat de vente, une Chambre de Compensation établira les balances. Si A a un contrat de vente à 1000 fr, c’est qu’un B a signé lui un contrat pour l’achat à ce prix. Si à l’échéance, le prix est de 1100 fr, la Chambre dira simplement à A de verser 100 fr par tonne à B, qui en général n’a pas plus besoin de la marchandise que A, et ne demandera pas à être livré (sinon A devra acheter la quantité et la livrer, perdant de toute façon 100 fr par tonne). On ferme tout simplement un contrat à terme en rachetant un contrat sur une position inverse48: c’est « comme si » A avait vendu à B, mais la marchandise, par exemple le blé, n’est en fait qu’un produit sous-jacent (dont la valeur d’usage n’intéresse absolument pas les échangistes) à une transaction purement financière. La seule chose qui compte, c’est le différentiel A’ – A (dans notre exemple, les 100 fr par tonne).
Ainsi le produit marchandise disparaît, reste le « produit financier ». « Le produit physique n’apparaît que rarement sur le marché, même sous la forme d’un titre de propriété. Les opérateurs n’échangent pas des produits, mais des contrats. L’idée populaire du « marché de papier » évoque avec réalisme la substitution de l’objet de l’échange »49.
Tout ce qui est visé est le mouvement A-A’, et ici la façon d’y parvenir n’est pas très différente d’un pari sur des courses de chevaux, ou une mise au casino.
Mais le plus fabuleux est encore à venir. Premier « perfectionnement » du système: acheter le contrat à crédit, moyennant intérêt versé au prêteur. On touche (ou on paie) la différence au moment du terme. En Bourse, la méthode est systématiquement organisée sur le RM (marché à règlement mensuel) sans rien avoir à demander. Y passe un ordre d’achat d’actions au RM au cours de 600 fr, donc réglable au terme du mois boursier. Si ce jour là, l’action cote 700 fr, il passe un ordre de vente et touche 100 fr par titre (moins les frais), sans avoir rien déboursé, sinon la « marge » (cf. ci-dessous). Evidemment, l’inverse est possible (vente et achat) en jouant sur la baisse des cours. Tout n’est qu’un jeu de compensations et d’écritures.
Ainsi, avec le crédit se produit le fameux « effet de levier »: le spéculateur n’a pas à engager A. En général, les organismes gérant les marchés à terme ne demandent aux spéculateurs professionnels, pour ces opérations, que le dépôt d’une « marge », censée garantir le paiement en cas de différentiel (dA = A’ – A) négatif. Ainsi, au lieu d’engager la valeur totale A de la transaction, en espérant la rembourser plus tard avec A’, l’opérateur n’a qu’à engager la marge, déposée à l’organisme de compensation, qui est beaucoup plus faible (de l’ordre de 5 à 10 % de la valeur des contrats). Avec le même argent A, il peut ainsi multiplier par 10 ou 20 le montant de ses gains (mais aussi de ses pertes). En effet, l’investisseur « classique » aurait, par exemple, engagé 1000 fr et obtenu 1100 fr à terme. En n’engageant qu’une marge de 5 % (1/20), il peut multiplier par 20 ses paris et, avec les mêmes 1000 fr, obtenir 100 x 20 = 2000 fr de gains bruts. « L’effet de levier » a surmultiplié le gain (mais a contrario, il perd 2000 fr si le prix à terme est de seulement 900). Alors qu’un capitaliste industriel doit réellement engager tout le capital nécessaire, et réussir sa valorisation réelle, le capitaliste financier peut n’engager que la marge et se croiser les doigts. De plus, il peut gagner en jouant aussi bien à la hausse qu’à la baisse.
Dans la gamme des « produits financiers », ce sont les fameux « produits dérivés », symboles de la spéculation moderne, de « l’économie de casino ». « Dérivés » parce que le contrat ne porte pas sur l’actif financier lui-même (qui est le produit « sous-jacent » dans le jargon boursier), mais sur sa variation.
Ces produits dérivés sont multiples et d’une complexité inextricable. On ne peut ici que donner un bref aperçu des trois principales catégories:
– « Les contrats à terme (« futures »): engagement d’achat ou de vente à une date future d’un produit (sic) à un prix convenu à l’avance. Les contrats peuvent porter sur des taux d’intérêt (plus de 90 % de l’encours et du volume des transactions), des valeurs mobilières, des devises ou des matières premières.
– Les contrats d’option: droit, mais non obligation, de vendre ou d’acheter une quantité déterminée d’un actif à un prix fixe moyennant le paiement d’une prime… (cf. plus loin exemple cité).
– Les contrats d’échange (swaps): échange croisé de taux d’intérêt (taux variable contre taux fixe) ou de devises par lequel deux agents s’échangent des éléments de leurs créances ou de leurs dettes… »50.
Mais il ne s’agit pas de s’arrêter en si bon chemin. Les « perfectionnements » du système sont quasi permanents, l’esprit inventif du financier n’ayant pas plus de borne que la capacité du capital de papier de se démultiplier. Sachant que seule la variation future A-A’ est l’objet des transactions, il va trouver qu’on peut parier simplement non pas sur ces variations de A, mais sur celles des facteurs qui semblent la déterminer, ou la manifester. Or pour lui, ces facteurs sont des concepts, des « notions ». Par exemple, les variations des taux d’intérêt ou de l’indice CAC 40 (à Paris) pour les valeurs mobilières, le taux de change pour les monnaies, etc., sont appelées des notions parce que leurs variations sont du même ordre que celles des cours boursiers ou monétaires (elles leur sont corrélées, en donnent une « notion »). On voit se développer les contrats portant sur l’évolution de ces notions (ils sont alors dits « notionnels »51). On achète ou on vend de l’indice, du taux, ou plutôt on spécule avec effet de levier sur leurs variations par le biais de produits dérivés dont ils sont les « actifs » sous-jacents, comme si ces notions étaient des valeurs pouvant produire de la valeur! Comme si des taux étaient du capital!
Le premier point commun de toutes ces opérations sur « produits dérivés » est qu’elles produisent un énorme effet de levier, démultiplié par le fait qu’on n’engage presque aucun argent au départ, simplement le coût du contrat (5 à 10 % de son montant). Par exemple, une entreprise vend pour 1 million de dollars de matériel aux USA alors que le dollar vaut 6 francs. Elle sera payée dans 6 mois et veut s’assurer contre le risque de dépréciation du dollar. Elle passe un contrat à terme de six mois sur un taux de change donné du dollar contre le franc, par exemple 1 $ pour 6 fr. La contrepartie, une banque par exemple, s’engage à lui livrer à cette date, suivant ce taux, 6 millions de francs contre 1 million de dollars. La banque réserve les 6 millions de francs, et en facture seulement l’intérêt, et sa commission, à l’entreprise (environ 5 % au total, soit ici 300 000 fr). Mais celle-ci dispose d’un titre, qu’elle a payé environ 300 000 francs. Si le dollar arrive à valoir 5 fr, ce titre permettra à son détenteur de recevoir quand même 6 millions de francs contre 1 million de dollars, qu’il pourrait acheter alors seulement 5 millions de francs au comptant. Bénéfice 1 million de francs pour 300 000 francs de mise: 333 %. On voit que le titre qu’a reçu l’entreprise pour se couvrir du risque de change représente un gain potentiel, a une valeur spéculative. Il peut donc être créé et circuler uniquement comme telle, ce qui est en général le cas. Mais ce qui circule, et gonfle les marchés financiers, sont alors évidemment des titres ne représentant aucune valorisation réelle, mais seulement de la spéculation monétaire démultipliée par le crédit.
Evidemment, ce genre de technique peut aussi être utilisée sur la base d’actifs boursiers. Par exemple, « un spéculateur qui anticipe une hausse prochaine d’un titre négociera, moyennant une prime d’achat minime, une option d’achat à un prix d’exercice naturellement inférieur au cours anticipé à l’horizon de l’option52. Si le prix d’exercice est de 1000, la prime d’option de 100, et que, à l’échéance, le titre vaut 1250, alors le spéculateur, en revendant son option juste avant l’échéance, réalisera un gain de 150 pour une mise effective de 100, soit un rendement de 150 %. L’investisseur « classique », qui aurait également anticipé une hausse, aurait déboursé 1000 pour acheter l’action et aurait dû se contenter d’une plus-value « limitée » à 25 %. Ce mécanisme d’effet de levier est encore accru par la combinaison, de plus en plus sophistiquée, de plusieurs instruments dérivés »53.
Mais les pertes peuvent être aussi énormes. L’actualité informe souvent de ces faillites retentissantes, comme celle de la célèbre Banque Barings de Londres en 1994, suite à des opérations désastreuses sur l’évolution de l’indice Nikkei de la Bourse de Tokyo, ou encore celle du fonds américain Long Term Capital Management (LTCM) qui avait engagé dans des opérations à terme plus de 25 fois son capital de départ (de 4 milliards de dollars!), ce qui donne une idée de l’ampleur des effets de levier recherchés.
De telles possibilités d’effets de levier balaient toute prudence chez les « golden boys » des institutions financières, d’autant plus qu’ils ne risquent jamais que l’argent des autres, déposé dans leurs banques. Le déchaînement spéculatif apparaît dans la masse énorme d’argent virtuellement engagé dans ces contrats. « En 1995, l’encours notionnel sur produits dérivés dépassait 27 000 milliards de dollars contre 5700 milliards de dollars en 1990 »54 (donc plus de 160 000 milliards de francs pour les produits dérivés ne concernant que les seuls contrats sur notions!).
« Virtuellement engagé », car avec le mécanisme des produits dérivés, cet argent n’est pas engagé, il n’existe pas, n’est que le « sous-jacent » des spéculations. Ici le capital n’est plus seulement fictif parce qu’il n’est qu’une masse d’argent non engagée, dans un procès de valorisation réelle, convertie en moyens de production, mais parce que cet argent n’existe même plus. Le deuxième point commun aux opérations sur produits dérivés est donc, si l’on peut dire, que le capital y est doublement fictif. Ou plutôt qu’il n’existe plus, est virtuel. Seule existe la marge, dA, l’accroissement de l’argent. La démultiplication de l’effet de levier aboutit à détacher le profit dA non seulement du travail, comme avec le crédit simple, mais de l’argent lui-même qui était censé le produire. Marx croyait qu’avec le crédit on avait atteint le comble du fétichisme, la croyance que l’argent produit de l’argent comme le poirier des poires. Et bien il se trompait! Maintenant, il y a le miracle de l’argent produit à partir d’un rien, d’un zeste, d’argent. Ce qui est, après tout, bien concevable à l’époque du clonage, où l’animal peut être produit non plus à partir de l’animal, mais d’une simple de ses cellules. L’argent se clone lui aussi!
Cependant, quittons cette cour des miracles, et demandons-nous d’où vient tout ce gonflement d’argent dans la sphère financière? S’agissant de transactions commerciales, sans création d’aucune richesse, d’aucune valeur supplémentaire, l’ensemble des achats et des ventes devraient nécessairement se solder comme un jeu à somme nulle. Le gonflement de la « bulle financière » ne peut donc provenir que d’un apport d’argent extérieur à elle, ou d’une création d’argent en son sein, ce que fait le crédit bien sûr (une création monétaire privée), qui permet et ne cesse de fournir l’argent alimentant les opérations à terme, dont il est le support essentiel. Les banques sont ravies d’en accorder (avec les commissions et intérêts qui vont avec), tant que les affaires vont bien. Et elles vont bien tout d’abord, car le crédit nourrit la hausse, et la hausse nourrit elle-même automatiquement la hausse en servant de base à de nouveaux crédits.
Ce phénomène de hausses encore suivies de hausses étonne les experts. Ne pouvant l’expliquer, ils le stigmatisent comme irrationnel et l’attribuent à un comportement stupide, « moutonnier », des responsables financiers qui ne feraient que jouer à la hausse tous ensemble, puis paniquer tous ensemble, sans tenir compte de la valeur réelle des titres (les « fondamentaux » dans leur jargon).
Mais ce comportement est tout à fait rationnel du point de vue de ces opérations financières. Ce qui y est en jeu n’est pas tant la valeur intrinsèque (« fondamentale ») du titre de propriété, mais un profit spéculatif fondé sur des perspectives de variations de son prix. Or toute spéculation crée dans un premier temps, par elle-même et automatiquement, son mouvement, par exemple la hausse des prix si les spéculateurs se placent dans cette perspective. Des achats à terme font nécessairement monter les prix, et plus ils montent, plus les profits spéculatifs croissent, encourageant davantage la confiance des épargnants dans ces titres et à recommencer de plus belle à acheter, encourageant les banques à faire déferler des crédits dont le remboursement semble garanti par ce gonflement de la richesse, d’où de nouvelles hausses55. Pour les financiers, la rationalité exige qu’ils remboursent les crédits pour continuer à pouvoir en obtenir, ce qui est la base du fonctionnement de leur système. S’arrêter serait ne pas faire les gains permettant de rembourser les crédits précédents, de tenir les promesses de rémunération faites aux épargnants (les créanciers dans l’affaire), de maintenir la « confiance ». Il faut donc sans cesse continuer les opérations, avec de nouveaux crédits, puisque ce n’est qu’ainsi que peut marcher tout ce système de valorisation fictive. Ne produisant en lui-même aucune valeur, il ne peut tenir debout que tant qu’il est poussé en avant, dopé, par de nouveaux crédits, exactement de même qu’un vélo ne tient debout que tant qu’il roule.
Telle est la rationalité de tout système spéculatif fondé sur la création fictive de valeur par le crédit, étant donné bien sûr, que tout cela s’accompagne de tromperies, corruption, fraudes, etc., par lesquelles financiers, affairistes, politiciens, journalistes, économistes, se lient entre eux, organisent la justification de toute l’affaire, et bernent les épargnants.
Si la « bulle financière » gonfle, c’est une bulle de crédits, et de titres de crédits. Jusqu’au jour où la chaîne des opérations est, quelque part, interrompue par une mévente, une faillite, une simple méfiance des prêteurs. Et c’est alors la panique. La bulle financière gonfle lentement mais éclate brutalement, car alors chacun cherche à vendre pour se débarrasser de ce capital de papier, pour rembourser ses dettes, ce qui fait écrouler les prix, maximise les pertes des vendeurs obligés, tandis que les banques, prises à la gorge par l’insolvabilité des débiteurs, bloquent le crédit, et tout cela affecte et ébranle l’ensemble du système capitaliste.
Car dire que tout ce capital financier de spéculation est fictif, ce n’est pas dire qu’il ne s’agit pas d’argent. Au contraire, les milliards sont bien là, mais sous forme de papier, de contrats, de titres, pouvant s’échanger à tout moment contre monnaie officielle, et prétendant à être du capital, à recevoir une part de la plus-value. C’est seulement dire que ce n’est pas du capital, parce que cet argent n’est pas échangé contre des moyens et des forces de production lui permettant de se valoriser réellement. Néanmoins, il prétend être du capital, et il en a l’apparence parce qu’il reçoit rémunération. Le monde du capital ne distingue pas capital fictif et capital réel. Pour lui, tout argent investi, dans une activité ou un produit financier quelconque, est pareillement du capital, quel que soit l’usage qui en est fait. Et donc ce qui ébranle telle ou telle branche de ce capital global, affecte le profit de l’ensemble (puisqu’il s’agit toujours finalement de profit péréqué, moyen), et ébranle l’ensemble du système. Il n’y a là aucune anomalie.
Nous avons vu que le capital fictif est créé et démultiplié par le crédit. Et que celui-ci était poussé à un point tel qu’il permettait aux spéculateurs (que sont par nature les capitalistes financiers) de n’avoir que, relativement, peu d’argent à engager pour obtenir un gain (ou une perte) considérable. Il y a comme une dématérialisation des bases du profit, comme s’il ne nécessitait ni production, ni marchandise, ni même, à la limite extrême de la spéculation, argent. Cet « effet de levier » joue d’abord dans le sens d’une hausse autoentretenue des prix des titres, et des gains. « La caractéristique distinctive du mouvement de levier réside précisément dans ce fait d’accentuer continuellement l’effet de levier »56. Or, dans le même temps, l’accumulation du capital s’avère de plus en plus difficile dans l’industrie. « La reconstitution progressive d’une masse de capitaux cherchant à se mettre en valeur de façon financière, comme capital de prêt, ne se comprend que par rapport aux difficultés croissantes de mise en valeur du capital investi dans la production (tout à fait perceptible dans les statistiques) »57.
Un indice en est donné dans le fait que le taux d’autofinancement des entreprises est souvent supérieur à 100 %. Par exemple, en France, on a selon l’enquête annuelle du Crédit National 106 % en 1992, 121 % en 1993, 134 % en 1994. Ce qui veut dire « qu’une fois rémunérés les actionnaires, les créanciers et l’Etat »58, des liquidités subsistent que l’entreprise ne trouve pas à valoriser dans une production accrue. Ces chiffres montrent que le capital financier ne se gonfle pas au détriment du capital productif, comme le disent les économistes de la gauche, puisqu’ils indiquent, au contraire, qu’il y a pléthore de capital productif. Ils traduisent les difficultés croissantes de la valorisation du capital au fur et à mesure de son accumulation (baisse tendancielle du taux de profit). Taxer le capital financier ne changera rien d’essentiel à ces difficultés (dont on sait le fondement dans l’élévation de la composition organique du capital).
C’est parce qu’elles ne peuvent pas valoriser tous leurs capitaux dans le procès de production que les entreprises consacrent de plus en plus de fonds et d’endettement à acquérir des « produits financiers », ou à acquérir de cette façon d’autres entreprises, via par exemple les fameuses O.P.A., ce qui fait encore monter les cours des titres. La dette publique (cf. chapitre suivant) garantit aux placements financiers un débouché abondant ainsi qu’un rendement sûr. Les seuls placements financiers à court terme des entreprises françaises « sont passés de 4,4 % en 1987 à 7,5 % des actifs nets en 1992 »59.
D’une façon générale, le flux d’investissement productif ne cesse de diminuer relativement à celui des placements financiers, notamment depuis les années 80. Dans les pays de l’O.C.D.E., «… de 1980 à 1992, le taux de croissance annuel moyen du stock d’actifs financiers a été 2,6 fois supérieur à celui de la formation brute de capital fixe… »60. Ce qui est une autre indication de la nature fictive de ce capital financier.
On voit bien, déjà à ce stade de l’analyse, combien l’accroissement du capital financier est paradoxal et contradictoire. D’un côté, il se développe comme une nécessité absolue, une condition impérative, du développement du capital industriel, de la production de plus-value, bref, de l’accumulation du capital et de la reproduction du système capitaliste. De l’autre, il semble se retourner contre lui en prélevant une part de plus-value toujours plus grande au fur et à mesure qu’il grossit, donc au détriment du capital actif, du capital industriel notamment. C’est que sa forme autonome, fluide, capital-argent qui semble dégagé des contraintes de la valorisation dans un procès de travail, de la fixité dans un procès productif, lui permet de se démultiplier par lui-même, comme artificiellement, usant et abusant des techniques du crédit qui l’ont fait naître. Il gonfle ainsi démesurément la masse de capital global qui prétend au partage de la plus-value. Ce qui diminue la part restant dans l’entreprise (dans les poches des capitalistes actifs ou pour des investissements).
Comme si, tel un cancer, le capital financier métastasait et tuait le corps qui le nourrit. Les apologistes du « bon capital » ne voient que ce second aspect, « oubliant » qu’il est entièrement contenu et indissolublement lié au premier dans un tout.
C’est le tout que forme le capital moderne. Et ce qui se manifeste en fin de compte par là, c’est la dévalorisation générale du capital (la diminution du taux de profit). La masse du capital croît toujours plus vite que celle du travail vivant qui produit la plus-value. Le dédoublement du capital en capital financier et capital industriel (comme aussi en capital commercial) ne change rien à cette tendance. Mais elle l’accélère considérablement du fait de l’autonomisation du capital financier (qui est le même mouvement que l’autonomisation de la valeur, de l’argent), qui permet et induit sa démultiplication ahurissante. Ce gonflement artificiel de la masse globale d’argent qui se prétend capital réduit évidemment la part de plus-value que chaque fraction peut recevoir.
Cette dévalorisation accélérée est momentanément cachée par l’accroissement du crédit. Mais elle doit évidemment se manifester tôt ou tard concrètement par des krachs, qui frappent d’abord là où la nature fictive est la plus évidente, où la fluidité et la volatilité sont les plus fortes: les bulles financières. Ils établissent avec éclat cette nature fictive en réduisant les valeurs de papier, fondées sur le crédit et l’anticipation de plus-values imaginaires, à la valeur du papier. Ou du moins réduiraient, si l’Etat ne substituait pas les contribuables aux débiteurs insolvables. Et nous y revoilà: en effet, l’économie est toujours politique. Les tenants du « bon capitalisme » en appellent à l’Etat pour contrôler le crédit, sanctionner la spéculation, chasser le capital fictif, et même le capital de prêt (euthanasier le rentier). Non seulement ils ignorent que ces phénomènes sont inséparables du développement du crédit, qui est celui du capitalisme. Mais ils nous abusent aussi en feignant de ne pas voir que l’Etat est le principal organisateur du développement de la « financiarisation » qu’ils prétendent lui faire combattre. Et la réalité, paradoxale et contradictoire, que nous allons maintenant examiner, est qu’il doit nécessairement la développer pour lutter contre la baisse du taux de profit, et le pourrissement de la société capitaliste qui en découle, de sorte que supprimer ou même réduire la financiarisation serait encore plus dommageable au système économique capitaliste que de la développer, serait tomber de Charybde en Scylla.
NOTES
41 Le « price earning ratio » est le rapport du cours de l’action au bénéfice attendu. Par exemple, si le PER est de 20 et le bénéfice attendu de 90, la valeur de l’action est 1800 (capitalisation d’un flux futur comparable ici à un intérêt de 5 %).
42 Marx soupirait déjà à ce sujet: « C’est surtout dans des centres comme Londres, où se concentrent toutes les manipulations financières de la nation, que se manifeste ce renversement des notions: toute l’affaire devient incompréhensible; elle l’est déjà moins dans les centres de production » Le Capital, L. III, t. 2, p. 152.
43 Idem, p. 132.
44 Ce qui est évidemment différent d’un capital qui revêt les différentes formes (argent, machines, salaires, marchandises, etc.) aux différents moments du procès de sa reproduction.
45 La collecte d’argent de prêt se fait d’avance par émission de titres dans le public, contrairement à l’escompte où une créance réelle, matérialisée par une marchandise déjà en circulation, est monnayée par le système bancaire.
46 Engels observait déjà en son temps la naissance des « Financial Trusts », sociétés de portefeuille n’ayant d’autres activités que de collecter des fonds et gérer des titres, et notait: « Dans ces cas là, les actions primitives sont dédoublées puisqu’elles constituent la base d’une nouvelle émission d’actions » Le Capital, E.S., L III, t. 2, p. 132, note 1.
47 La mondialisation financière, opus cité, p. 79. Troisième avantage: ne pas dépendre de la Banque Centrale pour se procurer l’argent nécessaire à la conversion des créances.
48 Le système permet toutes sortes de sophistications (par exemple le « hedge », couplage d’achats et ventes à terme). Il est impossible de les décrire ici. Pour en avoir une idée, voir J. Cordier, « Les marchés à terme », Que sais-je, PUF, 2ème éd., 1992.
49 J. Cordier, opus cité, p. 19.
50 Problèmes Economiques, n°2541-2542, 05-12/11/1997. Pour une explication du mécanisme de ces contrats, voir Les marchés à terme, J. Cordier, opus cité.
51 Par exemple, le contrat « notionnel » sur le MATIF (marché à terme international de France) porte sur les variations de taux d’intérêt de l’emprunt d’Etat.
52 Prix du titre (ici de l’option, dont le prix est appelé prime) au moment de l’achat du contrat.
53 Revue « Projets » n° 257, p. 54.
54 Problèmes Economiques, opus cité.
55 Les crédits déferlent d’autant plus que leurs collatéraux sont les actifs dont justement la valeur augmente (on ne prête qu’aux riches, et plus ils sont riches, plus on prête…!).
56 La mondialisation financière, op. cité, p. 169.
57 Idem, p. 15.
58 Idem, p. 177.
59 Idem, note 57, p. 169.
60 Idem, p. 13.
Source: Lire l'article complet de Les 7 du Québec