Fabrice Luchini est ce comédien qui aimait bien Céline mais qui un jour a renié son auteur préféré parce qu’il était convoqué pour s’expliquer sur son goût littéraire nauséabond dans la cellule d’interrogatoires de France Culture. Il s’emporte aujourd’hui contre les deux symboles assez pitoyables du pouvoir visible, Olivier Véran et Jean Castex.
« Comment un homme a pu croire à ça, à avoir une obsession ? C’est une obsession, de penser qu’ils sont tout, c’est dément. Dans son délire, il croit que le monde est laid à cause qu’il y a l’argent, lui qui est obsédé par l’argent, il croit que le monde est laid parce qu’il y a du commerce, et il est persuadé que c’est tenu par un lobby. Et le lobby c’est les juifs ! Ils ont tout, le cinéma, les femmes, ils ont tout ! L’argent, l’Amérique, New York, la Russie ! Tu peux pas lire, c’est pas possible, et dans son délire, il faut attaquer ce peuple en 1936 qui va ramener les gens à la guerre, donc c’est du pur délire ! Mais, je me suis dit merde, j’admire un écrivain qui est un cinglé, et qui est le contraire d’un mec bien, c’est troublant ! »
C’était Luchini sur France Cul à la mi-juillet 2019.
Pourquoi ressasser le passé et mettre Fabrice dans l’embarras en convoquant son interrogatoire devant les forces du Bien sur le service public audiovisuel ? Parce que Fabrice, depuis que Céline est devenu le salaud des salauds, le Céline des pamphlets, pas celui du Voyage – que Fabrice déclame sur scène, avec talent il faut bien le dire – a renié le grand, l’immense écrivain, et que Fabrice, à l’occasion de l’arnaque au Covid, comme il y a eu l’arnaque à la taxe carbone, nous fait une petite révolte calculée.
Ça commence par une indignation, ça sort les grands mots, « terrifiant », « morbide », « sordide », ça grandiloque, et ça finit par taper sur Véran et Castex, certes deux gros nazes pénibles, mais qui ne sont que des marionnettes agitées par le pouvoir profond qui finiront à la casse, comme Valls. Et à l’image des comédiens ou des people français, il s’indigne vite, mais rentre dans sa niche dès qu’il faut aller au carton.
C’est tout le drame des artistes de cour, qui sont choyés par l’Élysée, et qui ont besoin du peuple pour remplir les salles. Macron aime le théâtre, il y est toujours fourré avec sa Mamie Antoinette ; du coup, Fabrice ne peut pas l’inclure dans son indignation, qui n’est qu’une posture, qui plus est, promotionnelle !
Cela rappelle la sortie du petit Bedos qui s’est indigné contre le masque… en pleine promo de son film qui sortira, si Dieu le veut, début 2021, OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire. On sent que le petit Nicolas va avoir des ennuis avec la Ligue de défense noire, donc affaire à suivre…
On est quand même déçus, on aurait aimé un peu plus de couilles de la part de nos représentants culturels, qui ont l’occasion de l’ouvrir en grand pendant que le peuple se fait littéralement marcher sur la gueule par l’oligarchie. Mais voilà, la Bachelot a lâché un demi-milliard (que nous devrons rembourser), de quoi fermer bien des bouches.
Il y a 32 ans, plus jeune et plus téméraire (mais le Bien n’avait pas encore vaincu les Français), Fabrice jouait le Voyage sur scène. Il est vrai qu’a l’époque, en 1988, Céline n’avait pas encore écrit ses trois pamphlets nauséabonds…
- Attention : ces livres autocombustibles brûlent les doigts pendant la lecture !
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