Dans notre dernier dossier sur la radicalité politique, un texte revient sur l’histoire de l’armée rouge japonaise. A cette occasion voici un article consacré à United Red Army publié sur feu Le grain de sable le 7 janvier 2010
Si aujourd’hui on me demande quel est le plus grand film que j’ai vu, je répondrais sans aucun doute United Red Army. Selon moi, ce film fait partie des chef d’œuvres de l’histoire du cinéma. C’est un film d’une grande intensité d’une grande force ; pas une minute de répit et pourtant ce film dure plus de 3 heures. Wakamutso a voulu retracer l’histoire de ce mouvement avec une grande minutie tout en restant objectif et même en prenant une certaine distance avec ce mouvement bien qu’il en éprouve une certaine sympathie. On peut ainsi le voir dans le CD bonus en compagnie des anciens membres en Corée du Nord ainsi qu’au Liban.
Dans la première partie, ce réalisateur utilise des images d’archives afin de retracer l’origine et la montée de ce groupe, à commencer par l’émergence de la contestation étudiante en opposition au traité de sécurité nippo américain signé en 1960, et l’appui du gouvernement japonais et des États-Unis dans la guerre du Vietnam.Une violente répression s’en suit. Deux groupes radicaux vont s’unir pour former la United Red Army un groupe prônant la révolution par tous les moyens.
La deuxième partie du film nous plonge dans l’organisation de l’Armée Rouge Unifiée qui doit s’exiler dans les montagnes pour échapper aux forces de l’ordre. Dans une cabane isolée, ils vont rechercher le sens de leur engagement afin de devenir des « soldats révolutionnaires ». Dans cette partie le cinéaste retrace ce glissement vers l’horreur dérivant au non-sens, vers les purges. Ils vont jusqu’à tuer leur propres camarades pendant les séances d’autocritique où chacun doit se repentir pour des fautes imaginaires.
Tous quitteront ce lieu malsain , quelques membres se réfugieront dans une auberge isolée, située sur le mont Asama ,et prendront en otage sa patronne. Plus d’une centaine de policiers vont encercler cette auberge et les inciter à se rendre mais la seule réponse des révolutionnaires sera des coups de fusils. Cet état de siège va durer 10 jours, elle marquera les esprits japonais car ils seront des millions à la regarder en direct à la télévision. Wakamutso (dans le DVD bonus) remarque que la police a voulu que ces évènements plus connus sous le nom d’Asama Sanso se prolongent et ainsi dévoiler l’absurdité, le danger de l’extrême gauche.Ce fut une réussite pour le pouvoir puisque le radicalisme au sein des mouvements étudiants au Japon n’a plus fait recette.
Article écrit le 7 janvier 2010 par Fabrice Trochet sur feu « Le grain de sable »
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