Quand la mentalité opportuniste plombe le développement de l’Afrique

Quand la mentalité opportuniste plombe le développement de l’Afrique

Par Célestin Bernard N’Dri.

Pourquoi les nombreux programmes d’ ajustements structurels (FMI et BM) échouent-ils en Afrique?

Répondre à cette interrogation, c’est saisir le sens profond de ce qu’est le développement pour un cadre africain.

Et pour cause: En Afrique noire , dont les réalités sont un peu différentes de celle de l’Afrique  blanche à des degrés divers, un cadre moyen , nourrit à lui seul plus de cinquante personnes. selon l’étendue de sa bourse (son salaire et les prébendes. Ndlr).  S’il a une « bourse » mensuelle importante, il a carrément en charge toute sa famille nucléaire et voire tout le clan. Depuis des lustres, ce cadre qui a vécu dans une telle atmosphère et un tel environnement social, n’a pas d’autre choix que de répéter ce qu’il a vu faire de peur de se voir rejeter par sa famille et par sa fratrie et par son clan et par sa société (rurale et/ou urbaine).

Dès lors , être à la hauteur des charges familiales et claniques, semble être sa préoccupation principale, (dans ces sociétés post-féodales et peu à peu capitalistes industrielles bourgeoises en plein développement. Ndlr).

Avoir beaucoup d’argent  pour s’occuper de ses parents confinés dans un système qui draine sans le dire les « gènes » (reliquats) d’une grande pauvreté est un sacerdoce (oubliez les structures et institutions sociales d’entretien de la main-d’oeuvre des pays industrialisés et tertiarisés. Ndlr). Au final, comment un tel cadre moralement et physiquement assiégé (oubliez les mimiques de distanciation sociale ridicules – dans ces sociétés post-féodales -en cours d’embourgeoisement. Ndlr) par des dépenses de tout ordre peut il réfléchir  à une stratégie de développement national même s’il y est contraint?

Le FMI et la Banque Mondiale multiplieront les séminaires et les plans d ‘ajustements structurels, (sic)  leur mise en oeuvre , rencontrera des difficultés, parce que ceux qui ont en charge le suivi et le contrôle sont ailleurs moralement, politiquement, économiquement et socialement. Ils ne sont pas concentrés ni intéressés par des projets qui ne les impactent pas directement.

Quand ce cadre est un décideur de haut rang dans l’administration africaine et qu’il  a un pouvoir de décision sur le financement des projets, ce n’ est pas si sûr à cent pour cent que le financement atterrisse là il doit être, créant du coup un fossé entre les financiers-prêteurs-usuraires  et les bénéficiaires desdits projets. Il faut le dire tout net, des projets pour la plupart du temps sont détournés par ceux qui les ont en charge pour leur réalisation, avec en prime, l’ enrichissement illicite de certains cadres qui doivent démontrer  à leurs parents, leur réussite sociale. (Et assurer l’enrichissement de grands cartels internationaux dont ces prêts assurent les besoins de base en main d’oeuvre locale sous-payée. Ndlr).  Comment de telles mentalités (comment de telles subventions et prêts du FMI – BM. Ndlr)  peuvent elles  contribuer au développement de ce continent pourtant très riche en matière première ? De ce qui précède, des projets inachevés  sont nombreux quand vous arpenter certaines capitales africaines, à l’instar de Malabo , Abidjan , Dakar , Nyamey , Brazaville…Dieu seul sait si les coupables ont été inquiétés, au moins une fois. (Non, car les institutions prêteuses sont au fait de ces pratiques qu’elles encouragent tout en feignant de s’en plaindre. Ndlr).

Nous en connaissons malheureusement, pour preuve d’afro optimistes, auront à la lecture de cet article , un sourire en coin. Et pourtant les détournements des deniers publics par des cadres et des  gouvernants sont légions puisque les livres comptables des paradis fiscaux ne désemplissent jamais. Leurs noms y figurent en lettre d’or. Pour perpétuer leur pouvoir sur le clan et s’ autoploclamer  comme le sauveur providentiel de celui ci.

La classe des pauvres  (ex-paysans déracinés et prolétaires désoeuvrés et petits-bourgeois paupérisés)  qui s ‘accroit au fil des jours, ne saura jamais à quand la fin de ses jours sombres. Les projets conçus par les institutions internationales dont le FMI et la Banque Mondiale sont convertis en billets de banques et déposés sur les comptes en banques (off shore parfois. Ndlr) de ces sous-fifres –  prédateurs aux mentalités de rapaces (sous l’oeil complaisant et complice des institutions internationales de « surveillance ». Ndlr). En attendant le développement de ce continent, il faut soigner la mentalité des cadres en charge de la gestion des choses publiques. (Bon courage camarade. Ndlr).

Celestin Bernard N ‘ Dri

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