C’est ainsi que commence un État policier — Craig MURRAY

C'est ainsi que commence un État policier -- Craig MURRAY

Samedi, une petite veillée pour Julian Assange de 18 personnes, respectant la distanciation sociale, à Piccadilly Circus [Londres] a été interrompue par deux fois plus de policiers et un homme âgé fut arrêté et mis en garde à vue [Il a écopé d’une amende de 200£ – NdT]. Le petit groupe d’activistes organise la veillée chaque semaine. Je venais d’arriver pour les remercier et j’ai été étonné de voir huit fourgons de police et cette action policière tout à fait inutile. Il ne pourrait y avoir d’exemple plus clair de l’utilisation de la « législation Covid » pour réprimer une dissidence politique sans rapport avec le sujet et entièrement pacifique.

J’ai moi-même été interrogé par un policier qui m’a demandé où j’habitais, depuis combien de temps j’étais à Londres et pourquoi, ce que j’avais fait au procès d’Assange et quand je comptais retourner à Édimbourg.

Plus tard dans la soirée, j’ai dîné avec Kristin Hrafnsson, rédacteur en chef de Wikileaks. Je suis rentré à mon hôtel vers 23 heures, j’ai fait mes ablutions et je suis allé me coucher. Juste après minuit, j’ai été réveillé par un martèlement insistant et extrêmement fort à la porte de ma chambre. Je suis sorti nu du lit et je me suis frayé un chemin à tâtons pour entrouvrir la porte. Un homme habillé comme le personnel de l’hôtel (pantalon noir, chemise blanche) m’a demandé quand j’allais partir. J’ai répondu le matin, et j’ai fait remarquer que l’hôtel savait que je partais le lendemain. Pourquoi me demandait-il au milieu de la nuit ? L’homme a répondu : « On m’a demandé de le découvrir ». J’ai fermé la porte et je suis retourné me coucher.

Le lendemain matin, je me suis plaint dans les termes les plus vigoureux, l’hôtel m’a remboursé une nuit d’hébergement. Le responsable de permanence a ajouté « Ce n’était pas notre faute » mais a dit qu’ils ne pouvaient pas m’en dire plus sur les raisons de qui s’était passé.

La personne qui se trouvait à ma porte avait un accent anglais. J’étais à l’hôtel depuis plus de quatre semaines et je pense que je connais tout le personnel qui est en contact avec la clientèle – pas un seul n’a un accent anglais maternel. Je n’avais jamais vu cet homme auparavant. C’était un hôtel quatre étoiles d’une grande chaîne. Je pense que « ne pas faire sortir les clients du lit après minuit pour leur demander à quelle heure ils partent » est une des priorités de la formation du personnel. Je ne peux pas m’empêcher d’associer cette idée à ma rencontre avec la police plus tôt dans la journée et à l’intérêt qu’elle porte à mon retour à Édimbourg, mais il ne semble pas y avoir d’autre but évident que le harcèlement.

L’incident survenu à l’hôtel est peut-être simplement à ranger dans la catégorie des incidents étranges mais inexpliqués. L’arrestation opérée à la veillée pour Assange plus tôt est un exemple de plus de l’extraordinaire censure appliquée par les médias commerciaux et la censure aapliquée par les médias sociaux [censure constatée et confirmée par maints médias et journalistes, dont LGS – NdT]. Nous vivons une époque dangereuse.

Je suis maintenant de retour chez moi, en toute sécurité, à Édimbourg.

Craig Murray

Traduction « au sait où ça commence mais pas où ça finit… » par VD pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles

En complément : une autre journaliste qui couvrait l’affaire Assange a été abordée peu après 22h par 3 policiers alors qu’elle était assise dans le lobby de son hôtel . Les policiers lui ont intimé l’ordre de remonter dans sa chambre car elle « violait le couvre-feu »…

»» https://www.craigmurray.org.uk/archives/2020/10/how-a-police-state-starts/

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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