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Par Mohammad Sadek al-Houssaïni
L’Américain défaillant et en pleine crise vit ses moments les plus critiques en tant que grande puissance lancée dans une guerre ouverte contre l’axe de la Résistance, le front du Refus et même ses amis internationaux sur plusieurs terrains. Il manœuvre ouvertement et sans détours en usant des reliquats de Daech afin de nous distraire de la mission initiale : briser sa base militaire en Palestine occupée.
Récemment, nous avons reçu un rapport intitulé : « LES PROCHAINS PLANS AMÉRICAINS VISANT LA DÉFLAGRATION DE PAYS ARABES ET D’ASIE CENTRALE ». En voici le contenu :
« Une source européenne -spécialisée dans le suivi des déplacements d’éléments terroristes au Moyen-Orient, dans les pays d’Asie centrale et en Chine- a fait savoir que dans le cadre des opérations stratégiques visant à achever l’encerclement de la Chine et de la Russie puis de se diriger vers la mer de Chine et de s’y déployer, les services américains concernés ont mis en place un commandement militaire unifié pour l’ensemble desdits « moudjahidines » à la manière de ce qui avait été fait dans les années quatre-vingt du siècle dernier. Les premières étapes de mise en œuvre de cette planification furent les suivantes :
- Confier à la Turquie la charge d’établir des camps d’entraînement pour les éléments de Daech destinés à être transférés vers des pays africains, dont l’Égypte, en superviser la formation et la préparation aux combats, suivre les opérations futures sur le terrain dans plusieurs pays arabes et musulmans.
- Charger le Qatar du financement de toutes les opérations de préparation, d’entraînement et d’armement de ces éléments.
Missions accomplies par la Turquie et le Qatar avec la création de deux grands camps d’entraînement en territoire libyen hébergeant 2680 individus ainsi préparés.
- Charger l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis du financement et de l’administration de camps d’entraînement situés dans les zones contrôlées par le parti yéménite « Hizb al-Islah », afin d’armer et de conditionner des éléments qui seront déployés dans certains États d’Asie centrale et en Chine occidentale. Ces camps regroupent 3842 éléments de diverses nationalités et sont destinés à être envoyés dans plusieurs directions :
- 1000 éléments seront transférés, sous supervisions américaine et saoudienne, en coopération avec les renseignements pakistanais, vers le Baloutchistan. Ils seront affectés au renforcement des groupes terroristes extrémistes présents dans la région frontalière entre le Pakistan et l’Iran et devront se préparer à mener des opérations militaires à l’intérieur de l’Iran.
- 1000 éléments seront transférés, sous supervisions américaine et saoudienne, en coopération avec les renseignements pakistanais, vers le Baloutchistan. Ils seront affectés au renforcement des groupes terroristes extrémistes présents dans la région frontalière entre le Pakistan et l’Iran et devront se préparer à mener des opérations militaires à l’intérieur de l’Iran.
- 1460 éléments, qui sont des Ouïghours chinois, seront transférés vers la province afghane du Badakhshan, limitrophe de la frontière occidentale de la Chine. Puis 460 d’entre eux seront dirigés vers le sud-est du Tadjikistan [une région appelée Gorno Badakshan au Tadjikistan]. Ils seront déployés dans les montagnes de la province de Morghob, laquelle fait partie de la chaîne des hautes montagnes du Pamir et dont la capitale, Murghab, est à environ 80 Kms de la frontière ouest de la Chine.
- 1460 éléments, qui sont des Ouïghours chinois, seront transférés vers la province afghane du Badakhshan, limitrophe de la frontière occidentale de la Chine. Puis 460 d’entre eux seront dirigés vers le sud-est du Tadjikistan [une région appelée Gorno Badakshan au Tadjikistan]. Ils seront déployés dans les montagnes de la province de Morghob, laquelle fait partie de la chaîne des hautes montagnes du Pamir et dont la capitale, Murghab, est à environ 80 Kms de la frontière ouest de la Chine.
À noter que la tactique américaine relative à la Chine, en cours d’application via le recyclage des reliquats de Daech, ne signifie nullement l’abandon de la stratégie du retrait du Moyen-Orient pour se diriger vers l’Est, mais s’inscrit plutôt dans la stratégie visant à affaiblir la Chine par la création de foyers de chaos et de conflits entre les différentes ethnies locales, avant d’entamer des négociations sérieuses avec elle ».
En transmettant ce rapport tel quel, notre objectif est d’éclairer deux évènements majeurs :
- L’escalade actuelle d’un terrorisme systématique et organisé au nord du Liban.
- La réouverture d’une vieille blessure, celle du conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan sur la région du Haut-Karabakh.
Concernant le Liban, nous nous devons d’avertir que le but de la manœuvre n’est pas seulement d’épuiser l’armée libanaise maltraitée et de détourner les forces vives ainsi que la Résistance de leur lutte contre les attaques américano-sionistes, mais plutôt de tenter l’ouverture d’un nouveau front sous les auspices de la Turquie de Erdogan et d’agents locaux bien connus, afin d’achever ce que les Américains ont commencé, via l’explosion du port de Beyrouth, en élargissant les zones d’action de groupes terroristes ré-entraînés et chargés de nouvelles missions.
Le but est le contrôle du port de Tripoli comme base d’appui et de départ vers toute la région ; notamment, vers la région de Homs et la côte syrienne. En sachant qu’en cas d’échec, ils pourraient faire exploser le port de Tripoli, comme cela s’est passé pour le port de Beyrouth.
Des sources spécialisées dans l’observation de tels processus affirment que cette attaque américaine est le pendant de l’action menée par la France depuis Beyrouth, via ladite « Initiative française » et la Résidence des Pins, au profit des États-Unis et d’Israël. En effet, en dépit de leurs propres ambitions et de leurs divergences, la France et les États-Unis partagent l’objectif stratégique mené par les Américains au profit d’Israël ; à savoir, promouvoir les ports de Haïfa et d’Ashdod pour qu’ils remplacent tous les ports des Pays du Levant sur la mer Méditerranée.
D’ailleurs, des préparatifs méticuleux sont en cours afin de relier la péninsule arabique, soit au port de Ashdod via le port saoudien de Yanbu, soit au port de Haïfa via la Jordanie ; le but ultime étant de réussir à contourner le canal de Suez et les détroits de Bab al-Mandeb et d’Ormuz.
Quant au conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan autour de la région du Haut-Karabakh, le but ultime de l’Amérique via Erdogan, évidemment, est de renforcer la mobilisation stratégique contre l’Iran, la Russie et la Chine. Ce qui n’exclut pas l’existence d’ambitions propres à la Turquie ; en l’occurrence, sa volonté de relier sa géographie à celle de l’Azerbaïdjan qui penche du côté occidental. Ambition que la Turquie prétend concrétiser en deux étapes : retour à 1994, c’est-à-dire regagner le territoire arménien que Bakou a perdu cette année là, puis l’annexer à l’Azerbaïdjan.
Or, il est désormais établi que la cellule des opérations qui dirige les conseillers turcs en Azerbaïdjan ainsi que les forces azerbaïdjanaises qui combattent aux frontières de la région du Haut-Karabakh -avec le concours d’environ 4000 mercenaires issus de Daech et de différentes ethnies d’Asie centrale du Caucase et d’Idleb- est formée par un groupe de généraux israéliens et d’officiers américains.
L’objectif tactique de ces opérations est de tenter d’attirer les Russes et les Iraniens dans ce conflit régional et, par conséquent, de mesurer la solidité du front eurasien sur lequel Moscou travaille depuis un certain temps pour faire face à l’expansionnisme de l’OTAN ; les manœuvres militaires « Caucase 2020 » d’il y a quelques jours correspondant à une opération de coordination stratégique des plus importantes par la participation de la Chine, de l’Iran, du Pakistan et d’autres pays.
Il faut noter que parallèlement à la mobilisation contre la Russie, la Chine et l’Iran, se déroule une mobilisation quasi identique dans le cadre du processus dit de « normalisation » initié par le débarquement israélien à Abou Dhabi. Ce qui correspond à une tentative de prise en tenailles de ces trois puissances montantes, au nord en partant de la mer Caspienne [Azerbaïdjan], au sud en partant du golfe Arabo-Persique.
Mais ce qui manque à l’imagination du cow-boy américain est que ces deux espaces au nord et au sud sont considérés comme le ventre mou de tout agresseur ou conquérant étranger, qu’il vienne de la haute mer ou se croit capable de jouer un rôle qui le dépasse, qu’il soit ottoman ou israélien. Et ce, parce qu’il lui manque la profondeur stratégique du plateau iranien résistant à l’occupation, à la subordination et à la soumission depuis des siècles. En tout cas, au moins depuis 1826, lorsque les dernières invasions des tsars russes se sont heurtées au grand réformateur iranien Abu’l-Qasim Farahani Qà’im Maqam, lequel a payé de sa vie cette résistance ayant préservé l’intégrité territoriale de l’Iran jusqu’ici.
Quant à Téhéran qui fut, en 1943, le lieu de la première rencontre des trois grands alliés sur le chemin de la victoire contre les nazis, Roosevelt, Staline et Churchill, alors que le pays était occupé par les forces soviétiques et britanniques, elle est désormais indépendante, révolutionnaire, musulmane, guidée par des dirigeants d’une grande sagesse et plus capable que jamais de repousser les attaques venues du nord ou du sud.
Nous n’attendrons pas longtemps pour voir les envahisseurs quitter la région, qu’ils soient ottomans, américains ou mandataires israéliens.
Nous sommes toujours en vie. Dites Alleluia !
Mohammad Sadek al-Houssaïni
Traduit de l’arabe par Mouna Alno-Nakhal
Source : Al-Binaa (Liban)
https://www.al-binaa.com/archives/268828
Mohammad Sadek al-Houssaïni est écrivain, journaliste et chercheur. Il a occupé le poste de Secrétaire général du « Forum de dialogue arabo-iranien ».
Source: Lire l'article complet de Réseau International