Donald Trump a la COVID-19. Quelles seront les conséquences de sa maladie en pleine campagne électorale? La réponse en cinq points.

Donald Trump a la COVID-19. Quelles seront les conséquences de sa maladie en pleine campagne électorale? La réponse en cinq points.

Le président américain a contracté la COVID-19: quelles seront les conséquences de sa maladie en pleine campagne électorale?

Que va-t-il arriver à la campagne électorale de Donald Trump ?

S’il se conforme aux règles des autorités américaines de santé publique, le président américain doit se placer en quarantaine jusqu’au 15 octobre prochain, soit le jour où il devait de nouveau croiser le fer avec Joe Biden lors du deuxième débat télévisé à Miami. La tenue de cet événement est désormais incertaine. La Maison-Blanche a annulé un rassemblement politique à Stanford à Floride prévu aujourd’hui, mais également deux visites du président américain planifiées samedi au Wisconsin. La maladie du président devrait l’empêcher de tenir des rassemblements publics dans les deux prochaines semaines. Par ailleurs, vendredi, le leader des républicains au sénat a indiqué que la contamination de Donald Trump ne changeait en rien les plans de la chambre basse d’accélérer le processus de nomination de la juge Amy Coney Barrett en remplacement de la juge Ruth Bader Ginsburg à la Cour suprême.

L’état de santé du président pourrait-il faire annuler les élections ?

Le processus électoral est en marche aux États-Unis avec, à ce jour, plus de 2 millions de personnes qui ont déjà voté, et plus rien ne peut l’arrêter. La date du scrutin du 3 novembre est immuable, tout comme la date de l’assermentation du prochain président le 20 janvier 2021 à midi, dans le respect de la constitution américaine. La chose ne s’est encore jamais produite dans l’histoire du pays, mais si un candidat à la présidence devait quitter la course, il reviendrait alors à son parti politique de lui nommer un successeur. Si le président en fonction doit se retirer du bureau ovale pour des raisons de santé, c’est le vice-président, en l’occurrence Mike Pence, qui doit alors assurer l’intérim ou assumer la charge de président en cas d’inaptitude totale, jusqu’à la fin du mandat présidentiel.

La contamination de Donald Trump peut-elle entraîner un vent de sympathie en sa faveur ?

En avril dernier, le premier ministre britannique Boris Johnson a vu son taux de popularité grimper soudainement après avoir contracté le coronavirus, passant de 44 % à 66 % dans les heures qui ont suivi sa sortie des soins intensifs où l’homme de 56 ans avait été admis après avoir développé une forme sévère de la maladie. Sa cote est désormais au plus bas, à 35 %, les Britanniques dénonçant sa gestion de la pandémie. Pour Donald Trump, les effets de sa maladie sur l’opinion sont encore incertains. Il pourrait en faire les frais en exposant une fragilité entrant en contradiction avec l’image de colosse en santé qu’il exploite pour construire son personnage. À 74 ans, Donald Trump, que son médecin a qualifié récemment d’« obèse technique », fait partie des personnes à risque face à la COVID-19. À l’inverse, l’histoire nous enseigne que les incapacités temporaires d’un président ont souvent profité à sa réélection ou celle de son parti. Après avoir frôlé la mort en 1981, Ronald Reagan a été réélu avec force en 1984. La mort des présidents assure également la pérennité de leur parti au pouvoir. En perdant la vie en fonction en 1923, Warren G. Harding, a ouvert la porte à 10 années de plus aux républicains à la Maison-Blanche. Même chose pour la mort de Kennedy en 1963 qui a donné du carburant à l’élection de Lyndon Johnson l’année suivante.

Comment Donald Trump a-t-il contracté la COVID-19 ?

La chaîne de contamination probable passerait par la jeune conseillère du président, Hope Hicks, qui a reçu un diagnostic positif jeudi. Elle a été proche de Donald Trump dans l’avion et l’hélicoptère présidentiel cette semaine. Vendredi, la Maison-Blanche a indiqué que la fille de Donald Trump, Ivanka et son mari, Jared Kushner avaient été déclarés négatifs à la COVID-19. Le jeune fils du président, Barron, 14 ans, également. Le responsable de la campagne de Donald Trump, Bill Stepien a transmis une note à son équipe vendredi appelant ses membres à se « mettre immédiatement en quarantaine » s’il avait été en contact avec une personne déclarée positive à la COVID-19. Vendredi, la leader démocrate à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, s’est réjouie du fait que le vice-président, Mike Pence, n’ait pas contracté la maladie. « La continuité du gouvernement est assurée », a-t-elle dit. Elle a aussi dénoncé le comportement du président américain qui, en tenant des rassemblements publics et en évitant de porter un masque, avait lancé « une invitation effrontée au virus ».

Vendredi, Joe Biden a été déclaré négatif à la COVID-19 ; il avait côtoyé mardi le président américain à l’occasion du premier débat des candidats à la présidence.

Quels sont les autres leaders en poste ayant contracté la COVID-19 ?

Donald Trump est le dernier des grands populistes au pouvoir à avoir contracté le coronavirus, et ce, après Boris Johnson au Royaume-Uni et Jair Bolsonaro, au Brésil. Les trois hommes se sont distingués au début de la pandémie pour avoir minimisé le risque de la maladie et décrié les mesures de protection promulguées par leurs autorités de santé publique. Dans le cas de Boris Johnson, en développant une forme sévère de la maladie, il en est revenu avec une compassion plus grande pour les victimes, mais n’a rien changé de son approche face à la gestion politique et sociale de la maladie. Même chose pour Jair Bolsonaro, qui a été exposé qu’à des symptômes légers, et qui est ressorti de sa convalescence enhardi et plus arrogant encore face aux messages de santé publique. « Son rétablissement rapide a renforcé son affirmation voulant que la pandémie ne soit en fait pas si grave », a indiqué Oliver Steunkel de la Fondation Getulio Vargas (FGV) à São Paulo au Financial Times en septembre dernier. « Cela a soutenu aussi son image de messie surhumain ».

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