Facebook interdit les publicités remettant en cause les modalités du scrutin présidentiel américain

Facebook interdit les publicités remettant en cause les modalités du scrutin présidentiel américain

Aux Etats-unis, les publicités qui évoquent «une fraude électorale généralisée», l’invalidité des résultats électoraux ou qui contestent une méthode de vote – le vote par correspondance, par exemple – ne seront désormais plus publiées sur Facebook ni également sur Instagram, propriété de la firme californienne.

A un mois de l’élection présidentielle, cette interdiction s’applique, avec effet immédiat, aux publicités concernant ce scrutin ainsi qu’au recensement américain de 2020. Elle vise les publicités qui «délégitiment toute méthode ou processus légal de vote ou de dépouillement des votes (y compris le vote en personne sur papier ou sur machine, le vote par procuration, le vote par correspondance et la collecte légale des bulletins) en les qualifiant d’illégaux, d’intrinsèquement frauduleux ou corrompus ; ou qui ont pour conséquence une administration électorale ou des résultats électoraux frauduleux ou corrompus».

Une réaction aux accusations des démocrates

Sont également interdites les publicités qui prétendent que la fraude électorale est «généralisée», qu’elle modifie le résultat d’une élection frauduleuse ou corrompue, de même que toute «revendication prématurée de victoire électorale». Une nouvelle politique qui a été explicitée par Rob Leathern, un cadre de Facebook en charge de la gestion des produits, dans une série de tweets.

Début septembre, le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, a déclaré que la plateforme attacherait des «labels informatifs» aux messages qui mettent en doute la légitimité des élections américaines ou des méthodes de vote, et aux déclarations de victoire proclamées avant la publication des résultats finaux. Des précautions qui n’ont pas empêché l’équipe de campagne du candidat démocrate Joe Biden d’envoyer, le 28 septembre, une lettre virulente à Mark Zuckerberg, accusant Facebook d’être «le principal propagateur de désinformation sur le processus de vote».

«La promesse répétée d’une action future de la part de Facebook n’est rien d’autre qu’une justification de son inaction», y écrit la directrice de campagne Jen O’Malley Dillon. Elle affirme que le président Donald Trump a utilisé la plateforme pour «diffuser de fausses informations» sur le vote par correspondance et inciter à supprimer cette méthode de vote, selon le document obtenu par le site d’information Axios.

Les démocrates ont fait pression en faveur du vote par correspondance universel, le justifiant par la pandémie de coronavirus en cours. Les avocats du Comité national démocrate – l’instance dirigeante du parti – ont intenté des dizaines de procès dans tous les Etats américains dans le but de prolonger les délais pour le vote «en personne» anticipé, ainsi que pour la prise en compte des bulletins de vote postés le jour de l’élection. Ils cherchent également à assouplir les conditions de validité des bulletins de vote par correspondance. Donald Trump a critiqué ces modifications des pratiques électorales habituelles, estimant qu’elles ouvrent la porte à de potentielles fraudes.

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