Déjà, lundi le 28 septembre, avec ses annonces de fermeture, le gouvernement a fait foncer les sourcils de beaucoup de gens. Avec ses annonces du 30 septembre concernant les amendes et les infractions à domicile, il donne dans une surenchère qui ouvre la porte à une détérioration importante du climat social.
Il y a environ deux semaines, le ministre Dubé affirmait que les bars et restaurants n’étaient pas concernés dans l’augmentation des infections. Lundi, le gouvernement annonçait la fermeture des bars, restaurants, cinémas et musées pour un mois. Où est la logique? Les gens qui travaillent dans ces secteurs ont toutes les raisons d’être révoltés. Toujours à cette conférence de presse du 28, le gouvernement annonçait que toutes les régions classées vertes passaient au jaune. Questionné sur les raisons motivant une telle décision, l’ineffable doc Arruda a commencé par bafouiller pour finir par dire que c’était pour envoyer un message à la population. Encore une fois, où est la logique?
Conscient que ses décisions passaient mal, le gouvernement est revenu à la charge le mercredi 30 en sortant les gros bras. Des amendes salées pour les contrevenants et l’invitation aux policiers à se présenter dans les maisons privées pour donner ce qu’on appelle des tickets instantanés et possibilité d’obtenir un mandat téléphonique s’ils ont des raisons sérieuses de croire que les règles de confinement ne sont pas respectées. À prévoir : des contestations à la tonne, mais aussi une vague de délations.
Le gouvernement Legault est piégé par sa rhétorique. Depuis le début de cette pandémie, il joue sur la peur. Arruda l’a dit dès le départ et l’a encore répété lundi le 28 : si ça empire, c’est de votre faute! M. Arruda fait décidément tout un responsable de santé publique. À l’entendre, il n’est responsable de rien. À trop fréquenter les politiciens… Cette rhétorique est commode dans la mesure où tout le temps qu’on parle du comportement de la population, on ne parle pas de sa responsabilité comme gestionnaire des réseaux et de leurs services. Pourtant…
Comme premier responsable du discours public, il pourrait le nuancer un peu, car cette soi-disant deuxième vague ne ressemble vraiment pas à la première pour toute personne qui regarde un tant soit peu les chiffres. À commencer par le nombre d’hospitalisations qui ne suit vraiment pas la courbe d’augmentation du nombre d’infections. Et on ne parle pas des décès même si tout décès est de trop. On dira qu’on teste plus, mais même le nombre d’infections semble en recul depuis son pic du 27 septembre. Bien sûr, il est trop tôt pour tirer des conclusions, mais si la tendance se confirme il faudra bientôt parler d’une épidémie en recul (le fameux R0).
Comme responsable au premier chef des réseaux de santé et d’éducation, il pourrait peut-être nous expliquer pourquoi on fait encore face à des pénuries dans les deux réseaux. Cela est très inquiétant pour les gens les plus vulnérables puisqu’on entend que les mouvements de personnel se poursuivent. Depuis le début, M. Legault n’en fait qu’à sa tête. Il a choisi d’augmenter les salaires des PAB et d’en former des milliers, tout ça en ignorant leurs représentants officiels. On connaît l’anti-syndicalisme de la CAQ. En bout de ligne, ça risque de nous coûter très cher.
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