Selon le «baromètre de la pauvreté» réalisé par le Secours Populaire en partenariat avec Ipsos et publié ce mardi 30 septembre, la France connaît une flambée de pauvreté sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale : 1 270 000 personnes ont sollicité l’aide de l’association dans ses permanences d’accueil pendant les deux mois du confinement, contre 3,3 millions sur toute l’année 2019. Parmi ces demandeurs, 45% étaient jusqu’alors inconnus du Secours populaire.
«Un chiffre absolument énorme», s’alarme Henriette Steinberg, secrétaire générale de l’association. «Mais j’ai bien peur que ce soit encore en train d’augmenter», explique-t-elle à l’AFP, avec des gens qui «non seulement n’ont plus de quoi se nourrir, mais ne peuvent plus payer leur loyer ni l’électricité». 40% des Français – dont 64% des plus modestes – se restreignent sur la qualité de leur alimentation pour des raisons financières.
Hausse du chômage à venir
Avec la crise sanitaire, un Français sur trois a subi une perte de revenus, importante dans 16% des cas, et les Français pauvres – c’est-à-dire ayant un revenu inférieur à 1 063€ mensuels net – sont désormais plus de 9,3 millions.
Par ailleurs, la forte hausse du chômage déjà enregistrée en 2020 risque de continuer, avec 800 000 suppressions d’emplois attendues cette année selon la Banque de France.
Le confinement a également accentué les inégalités scolaires, avec le «manque de matériel informatique […] et d’accès à internet pour suivre l’école à distance, des logements exigus ne permettant pas de s’isoler pour étudier dans le calme», souligne le Secours populaire, rappelant que 500 000 enfants auraient décroché scolairement.
Une situation dont la France n’est pas la seule victime puisque, selon l’ONU, la pandémie de Covid-19 pourrait, à travers le monde, faire basculer plus de 130 millions de personnes supplémentaires dans la faim chronique d’ici 2021.