Emmanuel Macron a défendu le 30 septembre à Riga sa stratégie de «dialogue» avec la Russie, qui suscite des doutes chez les dirigeants baltes, mais a pointé les réticences de Vladimir Poutine en soulignant qu’«il faut être deux pour dialoguer».
Aussi vrai qu’il faut être deux pour faire le tango, il faut être deux pour dialoguer
«Aussi vrai qu’il faut être deux pour faire le tango, il faut être deux pour dialoguer et donc ça dépend aussi de la volonté de la partie engagée d’avancer ou pas», a souligné Emmanuel Macron, ajoutant : «Nous verrons d’ailleurs ce que ce dialogue peut produire comme résultat positif».
A Vilnius le 28 septembre, puis à Riga mardi, face à des dirigeants lituanien et letton sceptiques sur les intentions russes, le président français a cherché à clarifier le but du «dialogue» qu’il veut que l’Europe mène avec Moscou, alors que les tensions s’accroissent en raison de la crise en Biélorussie voisine.
«C’est ce qui nous permettra de construire une relation [avec la Russie] beaucoup plus stable et plus protectrice», a-t-il dit lors d’un point de presse avec le Premier ministre letton Arturs Karins.
Le président français a rappelé que la relation avec la Russie «s’est durcie, en raison du conflit ukrainien et de l’occupation de l’Ukraine». «Nous avons mis des sanctions qui ont eu peu d’efficacité», a-t-il reconnu.
C’est ce qui nous permettra de construire une relation [avec la Russie] beaucoup plus stable et plus protectrice
Mais il a souhaité «une forme de normalisation de nos relations avec la Russie parce que nous partageons le même espace, parce que nous voulons qu’il n’y ait plus de cyberattaques, qu’il n’y ait plus de déstabilisation de notre démocratie et un règlement des conflits régionaux, l’Ukraine au premier chef».
Au terme de sa tournée de deux jours dans les pays baltes, il a décrit les «craintes» ressenties chez «beaucoup» de ses interlocuteurs.
«En Lituanie comme en Lettonie, il y a parfois un doute qui pointe sur la sincérité que la Russie peut avoir dans la construction d’un dialogue», a-t-il souligné.
«Mais je crois que personne ne peut nier le fait que c’est plus protecteur et constructif de le faire en Européens que de laisser chacun avoir sa politique en ordre dispersé», a-t-il argué, martelant que ce dialogue était «sans naïveté».
«A aucun moment ce dialogue ne sera un dialogue qui met en cause ou qui compromet votre sécurité ou nie votre histoire», a-t-il promis au dirigeant letton, qui a souhaité de son côté une Europe plus unie face à la Russie.