Le Premier ministre libanais Moustapha Adib a annoncé, samedi 26 septembre, qu’il renonçait à sa mission de former le nouveau gouvernement. Abdel Bari Atwan, rédacteur en chef du quotidien en ligne Rai al-Youm, examine dans un article les origines et les impacts de cette démission.
« La démission de Moustapha Adib a révélé quelques points importants :
– Les accords de Taëf sur lesquels est fondé le système politique actuel au Liban sont plus puissants et plus efficaces que l’initiative de la France qui devait servir de base pour le nouveau gouvernement libanais.
– Le président français Emmanuel Macron a fait preuve d’une naïveté sans précédent par son ignorance quant à la nature de la scène politique au Liban.
– Le bras de fer entre le Liban et les États-Unis et son impact sur la région. »
Atwan continue : « Puisque Emmanuel Macron considère le Liban comme une colonie de la France, il avait demandé à Moustapha Adib de former un gouvernement conforme au diktat de Paris, comme si le Liban était un autre Monte-Carlo et non pas un pays situé dans une région à l’ambiance tendue qui s’appelle le Moyen-Orient. Un tel regard assure l’échec des projets de la France au Liban ».
Selon le rédacteur en chef de Rai al-Youm, « la France envisage de maintenir, au moins, le moindre niveau de stabilité au Liban pour qu’elle puisse protéger son influence dans ce pays, mais les États-Unis, au contraire, ne cessent de fomenter des complots, de jeter de l’huile sur le feu des divisions ethniques et d’intensifier les problèmes économiques de la nation libanaise dans l’objectif de la faire céder et de désarmer ensuite le Hezbollah ».
L’article indique : « En effet, les politiques des États-Unis envers le Liban rendent presque impossible le rétablissement de la paix et de la stabilité dans ce pays et mettent la nation libanaise face à un choix : céder aux projets américains ou se laisser impliquer dans une guerre civile ».
« Aujourd’hui, les scénarios tels que celui de l’Irak, de la Syrie, de la Libye et du Yémen pourraient se reproduire au Liban : du pain contre le désarmement ! Sinon, ça sera la famine, les explosions, le massacre, les voitures piégées et les bandes de saboteurs ! »
Selon Abdel Bari Atwan, « les rencontres entre les représentants américains comme David Hale et David Schenker et les supplétifs des États-Unis au Liban, juste après le départ d’Emmanuel Macron de Beyrouth, étaient destinées à entraver l’initiative de la France ».
« Par ailleurs, la démission de Moustapha Adib, une marionnette de Saad Hariri qui est lui-même un supplétif de l’Arabie saoudite, n’était pas une surprise après le discours anti-iranien et anti-Hezbollah du roi saoudien, Salmane ben Abdelaziz, à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies. La démission d’Adib a placé, de nouveau, le Liban dans une vacance politique ».
L’analyste a continué : « Lorsque le roi d’Arabie saoudite a accusé le Hezbollah d’être à l’origine de l’explosion de Beyrouth par ses ingérences dans les prises de décision politiques du Liban et qu’il a assujetti le rétablissement de la stabilité et de la sécurité au Liban au désarmement de la Résistance, la parfaite conformité des politiques de Riyad avec les projets américains a été révélé. En plus, il paraît que l’Arabie saoudite encourage ses supplétifs au Liban pour mettre des bâtons dans les roues de l’initiative française ». « Reste à savoir si le président français renonce à son initiative et qu’il jette l’éponge devant les États-Unis ou s’il en présentera une autre », s’est-il interrogé.
« En réalité, les Américains font tout pour faire du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, un “puissant sans rival” au Moyen-Orient et ils ne lésinent sur rien pour réaliser cet objectif. C’est pour cela que le Liban fait face à une importante tempête et qu’il est très difficile de prévoir ce qui se passera dans l’avenir », a conclu Atwan.
source : https://parstoday.com/fr
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