Tribune publiée sur le site du quotidien Les Échos du 23 Septembre par le Pr Alexandre Carpentier, chef de service de neurochirurgie à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Extraits.
« A la mi-mars, le monde s’arrêtait de tourner, grippé par le Covid-19. Six mois plus tard, les bavettes chirurgicales à la pâleur spectrale masquent les visages sur tous les continents. La peur de la contagion immobilise… Mais est-ce bien raisonnable de la laisser asphyxier notre pays ? Est-ce bien sensé de la laisser nous étrangler ? » […]
« Peut-on revenir à la raison et mettre fin à cette médecine sanitaire préventive de groupe qui paralyse la France ? On égrène nos morts dans des litanies Covid à faire pâlir notre quatrième âge, mais pourrait-on mettre en balance toutes les victimes collatérales ô combien nombreuses : suicides, dépression, pauvreté et exclusion, surendettés, licenciés, déscolarisés, patients non-covid et faillis. Un enfant qui décroche, un chef d’entreprise qui licencie faute de commandes, ne méritent-ils pas qu’on se libère de nos excès de précaution ? »
« Empêcher un virus de circuler est une illusion. Plus de 60 % de la population sera atteinte, quel que soit le niveau de coercition des règles sanitaires. Ce sera ainsi et ce sera “la faute à personne”. C’est la vie d’un virus. »
« Chaque année, des gens meurent de la grippe, bien que vaccinés. La maîtrise d’un virus n’est donc que partielle. Elle le sera tout autant avec le prochain antidote Covid. Et rappelons aussi 80 % des personnes emportées par les grippes saisonnières ou le Covid-19 ont plus de 75 ans : à quel âge la mort a-t-elle le droit de voler son butin sans qu’on l’impute à un autre ? Reprenons donc le cours de nos vies, acceptons de prendre le risque raisonnable d’être contaminé comme nous l’avons toujours fait. A-t-on jamais arrêté le pays pour pic épidémique de grippe ? Le “protéger quoi qu’il en coûte” aura un effet boomerang trop considérable pour que nous poursuivions ainsi plus longtemps. » […]
« Libérons de toute responsabilité morale les directeurs d’école, les chefs d’entreprise et nos gouvernants pour que la vie ne s’arrête plus, pour que les conséquences sociétales déjà majeures ne s’alourdissent pas. Le ralentissement économique d’un pays peut très vite engendrer une double faillite, sociale et sociétale, impactant non pas seulement une population à un temps T, mais plusieurs générations. Aujourd’hui nous sacrifions l’avenir, nous sacrifions nos jeunes. »
« Alors, acceptons le risque d’être vivant et vivons pleinement notre vie de mortels. Là seulement réside notre vraie responsabilité. »
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Les Echos : « Covid-19 : acceptons de prendre le risque raisonnable d’être contaminé »
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