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par Christelle Néant.
Les forces de l’ordre de la RPL (République Populaire de Lougansk) ont annoncé avoir arrêté deux saboteurs travaillant pour le SBU, qui prévoyaient d’enlever un Italien vivant sur le territoire de la République, Andrea Palmeri, afin de le faire passer illégalement en Ukraine.
Après l’enlèvement en RPD (République Populaire de Donetsk) de Vladimir Tsemakh pour essayer de le mêler à l’affaire du MH17, l’Ukraine semble avoir jeté son dévolu sur un Italien vivant en RPL, Andrea Palmeri, et a organisé son enlèvement par des saboteurs du SBU.
La question qui se pose de suite est : pourquoi le SBU veut-il l’enlever ? Andrea Palmeri est un ancien volontaire italien qui a combattu dans le Donbass dès 2014, et a obtenu le passeport de la RPL. Après avoir servi dans la milice populaire, Andrea s’est lancé dans les affaires en ouvrant une boulangerie à Altchevsk, et œuvré à bâtir des liens diplomatiques entre la RPL et son pays natal, l’Italie. Sans surprise Andrea Palmeri est présent dans le « purgatoire » du site Mirotvorets. Au vu de son parcours, rien d’étonnant donc à ce que les services secrets ukrainiens souhaitent l’arrêter.
Pour capturer l’Italien le SBU a fait appel à deux saboteurs infiltrés en RPL : Sergueï Loukianenko et Iaroslav Kalitstratov. Le mode opératoire prévu était le même que pour Vladimir Tsemakh : enlever Andrea Palmeri, le droguer, puis lui faire franchir la ligne de front (au choix légalement ou en forçant le passage en jetant une grenade sur les forces de l’ordre si cela ne se passait pas comme prévu), et l’amener ainsi en Ukraine.
Afin de mener l’enlèvement de cet Italien à bien, le SBU a fourni aux deux saboteurs un Range Rover, des pistolets, des munitions 9 mm, des grenades offensives, une seringue et deux ampoules contenant un narcotique agissant comme la morphine (effet sédatif fort, altération de la conscience, dépression respiratoire, et mort en cas de surdose).
Mais le plan ne s’est pas du tout déroulé comme escompté. L’Italien n’était pas à l’endroit prévu pour l’enlèvement, et les forces de l’ordre de la RPL ont finalement arrêté les deux saboteurs du SBU avant qu’ils aient pu parvenir à leur fin. Les armes et le matériel devant servir à droguer Andrea Palmeri ont été retrouvés dans le véhicule des deux saboteurs (voir ci-dessous la vidéo du reporter russe Alexandre Slavdkov montrant le matériel saisi par la police de la RPL).
Un des deux hommes arrêtés, Sergueï Loukianenko, a été recruté par le SBU via un de ses camarades de la milice populaire en 2016, alors qu’il servait comme sniper en RPD. Il transmet alors aux services secrets ukrainiens des informations sur les officiers de haut rang de la milice populaire.
Puis sur ordre du SBU il demande à travailler au bureau du procureur militaire de la RPD, et y parvient après un passage par la faculté de droit. Il transmet alors au SBU des informations sur le personnel du bureau du procureur et sur les prisonniers ukrainiens arrêtés. Il installe aussi un dispositif d’écoute dans le bureau du procureur général de la RPD.
Il reste en poste jusqu’en 2018, puis passe en Ukraine via la Russie, où il participe à des reportages vantant le programme du SBU « Ils t’attendent à la maison », qui vise à attirer en Ukraine d’anciens membres de la milice populaire de la RPD ou de la RPL sous la promesse d’un pardon complet. Pour ce travail de promotion du programme du SBU, Sergueï aurait reçu 1 000 dollars d’après ses dires.
Malgré cette publicité faite autour de son retour en Ukraine, le SBU décide de l’utiliser une nouvelle fois pour kidnapper un citoyen italien vivant en RPL : Andrea Palmeri.
Sur ordre du SBU, Sergueï cherche des complices et recrute son ancien camarade de classe, Iaroslav Kalitstratov, alors que ce dernier est saoul. Une fois qu’il a donné son accord pour aider Sergueï, Iaroslav est piégé et ira jusqu’au bout de ce plan du SBU, même s’il a accepté alors qu’il était en état d’ivresse.
« J’avais un contact [au sein du SBU – NDLR], Taras. Il a proposé de kidnapper un homme sur le territoire de la RPL, et nous avons commencé à nous préparer. J’ai commencé à chercher des gens pour mener l’enlèvement. Nous avons été envoyés sur un champ de tir [en Ukraine – NDLR]. Au champ de tir, nous nous sommes entraînés, en fait, à faire du déminage, à manier des armes à feu, et faire de l’entraînement physique, » a déclaré Sergueï Loukianenko, en précisant qu’ils auraient dû recevoir 15 000 dollars pour cette mission.
Lors de son interrogatoire, Loukianenko a dévoilé ses « tarifs » lorsqu’il espionnait en RPD et en RPL. Il recevait ainsi 370 hryvnias (11 euros) par information sur les chemins que suivaient les unités de reconnaissance de la milice populaire, 4 000 hryvnias (121 euros) par liste d’employés du bureau du procureur militaire de la RPD, et 30 000 hryvnias (910 euros) pour le recrutement d’un employé du bureau du procureur militaire de la RPD afin qu’il travaille pour le SBU.
Une fois entraînés, Sergueï et Iaroslav sont ramenés illégalement en RPL avec de faux documents d’identité afin d’enlever un citoyen italien, Andrea Palmeri pour le compte du SBU. Les deux hommes surveillent alors leur cible pendant plusieurs jours avant de choisir la date et l’endroit où ils vont pouvoir le saisir, le droguer, et l’enlever. Mais si le plan ne marchait pas, le SBU avait donné l’ordre aux deux hommes de tuer Andrea Palmeri.
« Ils [les officiers du SBU – NDLR] ont dit que si nous échouions à l’enlever, nous devions l’éliminer », a déclaré Sergueï Loukianenko pendant son interrogatoire.
Le contact de Loukianenko au sein du SBU a fourni aux deux saboteurs l’adresse de l’Italien en RPL, mais lorsqu’ils y sont allés, leur cible n’y était pas. Ils demandent alors à l’officier du SBU quoi faire, et ce dernier leur ordonne de changer de lieu « afin qu’ils ne soient pas grillés ».
Mais malgré cette précaution, la police de la RPL trouve et arrête les deux saboteurs du SBU, et découvre dans leur véhicule le matériel qui devait servir à enlever Andrea Palmeri.
Comme l’a souligné le ministre de l’Intérieur de la RPL, Igor Kornet, cette nouvelle tentative d’enlèvement par l’Ukraine est une violation directe des accords de Minsk, mais aussi des mesures additionnelles de contrôle du cessez-le-feu. En effet, le premier point de ces mesures interdit toute opération offensive ou de sabotage-reconnaissance.
Comme on peut le voir, l’Ukraine continue d’appliquer des méthodes terroristes contre la population des deux républiques populaires, n’hésitant pas à recourir à l’enlèvement pour parvenir à ses fins. Au vu du rôle de recruteur de Sergueï Loukianenko, les révélations qu’il fera entraîneront sans nul doute une vague d’arrestations des personnes qu’il a recrutées pour le compte du SBU tant en RPD qu’en RPL.
Voir la vidéo d’Alexandre Sladkov (en russe) contenant les déclarations des deux hommes arrêtés et les reportages faits sur Sergueï Loukianenko lorsqu’il était en Ukraine :
source : http://www.donbass-insider.com/fr
Source: Lire l'article complet de Réseau International