Après consultation des autorités de santé publique, l’opéra, dont le chef Yannick Nézet-Séguin est le directeur musical, a décidé qu’il ne serait « pas sûr pour le Met de reprendre ses activités » tant que le vaccin contre le coronavirus n’aura pas été largement administré au sein de la population.
Les autorités ont estimé que cela prendrait « au moins cinq à six mois » après que le vaccin sera devenu accessible à tous, selon un communiqué publié mercredi.
Le gouverneur de l’État New York, Andrew Cuomo, n’a toujours pas autorisé la reprise des spectacles en intérieur, quelle que soit la jauge.
Le directeur général Peter Gelb a mentionné des enquêtes menées auprès de spectateurs du Met, montrant qu’il faudrait « du temps » pour que la fréquentation de l’opéra retrouve ses niveaux d’avant pandémie.
« L’impossibilité de nous produire pèse très lourdement sur notre organisation », a expliqué Peter Gelb, cité dans le communiqué. Pour survivre, il faudra notamment « réduire globalement nos coûts », a-t-il ajouté, sans plus de précision.
Le budget du Met est considérable et atteignait, en 2018-2019, 312 millions de dollars. Mais les recettes aux guichets ne représentent qu’une part minoritaire du chiffre d’affaires, à 85 millions de dollars en 2018-2019.
Le mécénat et les dons sont la principale source de revenus de l’institution.
Début juin, le Met avait déjà repoussé à fin décembre le début de sa saison 2020-2021, et annulé les productions d’Aïda et de L’ange de feu.
Pour se projeter vers l’avenir, l’opéra a présenté mercredi le calendrier de la saison 2021-2022. La saison s’ouvrira sur Fire Shut Up in My Bones, un opéra composé par le musicien de jazz Terence Blanchard, commandé par le Met avec l’Opera Theater de Saint-Louis, où il a déjà été présenté.
L’opéra new-yorkais a inscrit trois œuvres contemporaines à son programme, une première depuis la saison 1928-1929. Comme évoqué en juin, le Met prévoit d’avancer l’heure du lever de rideau pour beaucoup de représentations et de réduire la durée des opéras, « pour répondre aux attentes d’un public qui sera, au moins au début, plus prudent » que d’ordinaire compte tenu de la pandémie.