La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) prend acte de la nouvelle mouture du projet de loi no 61, devenu le projet de loi no 66, Loi concernant l’accélération de certains projets d’infrastructure. Bien que le déploiement de projets d’infrastructures publiques nécessaires aux besoins de la population québécoise mérite d’être salué, la FTQ tient tout de même à exprimer certaines réserves. Avec ce plan, le gouvernement rate une belle occasion de mettre l’accent sur des projets d’infrastructure de transport collectif performant et de mettre en branle des projets d’électrification soutenue de l’économie du Québec. On attend toujours une véritable stratégie de relance économique fondée sur les services publics et les programmes sociaux, l’économie verte, la transition énergétique et le transport en commun notamment.
« Ce que nous avons sur la table, c’est du béton, des infrastructures. Il ne faudrait pas oublier les services publics et les secteurs qui sont plus mis à mal dans la crise que nous vivons comme l’hôtellerie, la restauration, l’aéronautique, le milieu culturel, pour ne nommer que ceux-là. Dans les faits, nous restons sur notre appétit. On ne peut nier que ce projet de loi répond à des besoins concrets, mais ça reste bien incomplet. Aussi, des choix importants seront à faire pour réaliser notamment la nécessaire transition numérique et écologique de l’économie », déclare le président de la FTQ, Daniel Boyer.
Il faut aussi s’inquiéter de la disponibilité de la main-d’œuvre. « On ne peut faire tous ces projets sans l’apport de travailleuses et travailleurs qualifiés. Or, il n’y a rien dans ce projet de loi pour la formation. Pour la FTQ-Construction, ce projet de loi devrait inclure un plan de formation dans le but d’obtenir un diplôme de formation professionnelle (DEP) pour les futurs travailleurs et travailleuses de la construction. Une formation adéquate permet aussi une meilleure compréhension de la santé et sécurité sur les chantiers. Québec doit également s’assurer de faire travailler les gens des régions qui sont actuellement sans emploi », déclare le directeur général de la FTQ-Construction, Éric Boisjoly.
Au moins, le projet de loi corrige les excès notables que la FTQ avait dénoncés dans le projet de loi no 61, dont l’impunité qu’il accordait aux ministres et l’absence de reddition de compte. En confiant à l’Autorité des marchés publics des pouvoirs de surveillance et d’intervention accrus, la centrale estime que le gouvernement fait un pas important pour regagner la confiance du public. « Comme le diable est dans les détails, nous allons examiner de près ce projet de loi et faire les représentations qu’il faut afin de le bonifier entre autres avec des investissements dans les services publics », conclut le président de la FTQ.
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