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par Andrew Korybko.
Les dernières sanctions américaines contre l’Iran ne changeront pas grand-chose à la situation économique actuelle de la République Islamique mais provoqueront presque certainement une aggravation de la guerre commerciale contre la Chine. En effet, la véritable intention semble être de cibler les innombrables entreprises qui sont prêtes à participer à l’accord de partenariat stratégique de 400 milliards de dollars entre la Chine et l’Iran en reproduisant le modèle de « pression maximale » expérimenté contre Huawei l’année dernière.
Sanctions unilatérales
L’expiration imminente de l’embargo sur les armes imposé par le Conseil de Sécurité des Nations Unies à l’Iran le mois prochain a incité les États-Unis à déclarer unilatéralement qu’ils considèrent ces sanctions et d’autres sanctions connexes comme ayant été réimposées par les Nations Unies, bien que l’organe mondial n’ait pas réussi à le faire. Ce faux prétexte sert de justification formelle à la menace de sanctions dites « secondaires » contre tous ceux qui violent leur position sur cette question, faisant ainsi de l’Iran un sujet d’importance mondiale une fois de plus.
Le contexte stratégique mondial a toutefois changé en près de deux ans et demi, depuis que les États-Unis ont abandonné l’accord nucléaire en mai 2018. C’est pourquoi la situation actuelle dans laquelle cette décision est prise mérite d’être analysée afin d’évaluer les véritables objectifs que les États-Unis entendent poursuivre cette fois-ci.
Hégémonie en déclin
Après tout, la seule raison pour laquelle les États-Unis continuent de faire pression sur l’Iran est que leur politique antérieure de « pression maximale » n’a pas réussi à influencer le gouvernement visé, tout comme elle n’a pas réussi à convaincre la communauté internationale de soutenir la position des États-Unis. En ce sens, les dernières mesures doivent être considérées comme ayant été prises dans une position de faiblesse, dans laquelle les États-Unis ne sont plus en mesure d’imposer leur hégémonie unipolaire en déclin comme auparavant.
Néanmoins, les États-Unis peuvent se targuer de quelques succès, comme celui d’avoir détourné l’Inde et de nombreux autres partenaires proches des États-Unis de leurs relations énergétiques et commerciales jusqu’alors privilégiées avec l’Iran, ce qui aurait pu faire s’effondrer l’économie du pays et provoquer de graves troubles sociopolitiques si sa population n’avait pas prouvé sa légendaire résistance à une telle déstabilisation par une guerre hybride encouragée de l’extérieur.
L’opportunité de la Chine
L’isolement accru de l’Iran a créé une occasion inestimable pour la Chine de négocier un partenariat stratégique global de 400 milliards de dollars avec la République Islamique, dont les détails doivent encore être clarifiés mais qui est largement considéré comme significatif. Alors que d’anciens amis comme l’Inde continuent de se tenir à l’écart de l’Iran en réponse à la campagne de « pression maximale » intensifiée des États-Unis, cela augmentera par défaut l’importance des relations de l’Iran avec la Chine, qui sont à leur tour sur le point de faire de la République Populaire un acteur sérieux au Moyen-Orient si elle reproduit son modèle d’investissement pakistanais pour devenir le premier partenaire de l’Iran. Les États-Unis veulent à tout prix éviter que cela ne se produise, c’est pourquoi les dernières sanctions doivent également être considérées dans le contexte de la guerre commerciale, car les menaces « secondaires » peuvent enflammer ce conflit économique.
La guerre commerciale
L’ampleur et la portée des intérêts de l’investissement de la Chine en Iran présument que ses plus importantes entreprises participeront à cet effort gargantuesque, permettant ainsi aux États-Unis d’aggraver indirectement la guerre commerciale en violation de la phase 1 de leur accord connexe en imposant des restrictions à l’encontre de la Chine et peut-être même à celle de leurs autres partenaires étrangers. En d’autres termes, le modèle de « pression maximale » mis en œuvre contre Huawei au cours de l’année passée peut être étendu à d’innombrables autres entreprises.
Dans cette optique, les dernières sanctions unilatérales ne visent pas seulement à isoler l’Iran, mais aussi à isoler la Chine, même si, comme pratiquement tout ce que l’administration Trump a tenté de faire au cours des quatre dernières années, la survie de cette stratégie dépend de l’issue des élections de novembre.
Réflexions finales
Loin d’être une simple intensification de la politique déjà ratée de « pression maximale » contre l’Iran, les dernières sanctions américaines contre la République Islamique visent en réalité à aggraver leur guerre commerciale contre la Chine. Sous prétexte d’imposer des « sanctions secondaires » à toute entité qui violerait ses restrictions économiques unilatérales à l’encontre du pays, les États-Unis peuvent cibler d’un seul coup toutes les entreprises chinoises qui prévoient de participer à l’accord de partenariat stratégique de 400 milliards de dollars qui aurait été conclu entre la Chine et l’Iran. Cela permettra aux États-Unis de reproduire sa politique de « pression maximale » contre Huawei à un niveau sans précédent contre d’innombrables autres cibles.
source : https://oneworld.press
traduit par Réseau International
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