Dans le cadre de la commission d’enquête du Sénat, le 15 Septembre se tenait l’audition du professeur Didier Raoult, directeur de l’IHU Méditerranée Infection. Durant 2 heures il est revenu sur la gestion de la crise et a abordé de nombreux sujets. Extraits.
Sur le rôle du confinement, il note : « Cela a été analysé en Italie et en Espagne, sur des milliers de tests de donneurs de sang, le confinement n’a pas protégé les gens, individuellement, du risque d’infection. C’est-à-dire que les gens confinés avaient tendance à être davantage testé positifs que les gens qui, pour des raisons professionnelles et hors métiers de santé, n’étaient pas confinés ». Selon lui, « cela ne veut pas dire que ça ne soit pas un choix de société, à un moment donné » pour « éviter l’affolement ».
Quant au port du masque, « Ce n’est pas une vérité scientifique brutale. »
« Il y a une vérité scientifique brutale, c’est quand vous êtes dans le personnel de soin, étant donné que vous êtes à 30 ou 40 cm des gens, le risque de contamination est plus important, c’est évident. Et dans ce cas il a été démontré que le masque diminuait le risque. Dans les autres conditions, ça n’a pas été démontré, et ça ne peut pas l’être. »
Un autre aspect abordé est la communication anxiogène qui règne depuis le début de la crise, qui aurait de réels effets négatifs :
« Je pense que c’est dramatique d’apporter du désespoir. […] Quand vous dites aux gens qu’ils vont mourir, on voit [à la radiologie] des zones qui s’éteignent dans le cerveau, ça s’appelle l’effet nocebo. Et donc quand on dit ça tous les soirs à la télévision, on crée de l’effet nocebo, qui est visible radiologiquement. »
Enfin sur la mortalité, il appelle à relativiser et à regarder plutôt la perte d’espérance de vie.
« L’anxiété n’est pas de mon côté. Ce n’est pas moi qui affole les populations. Il n’y a pas vraiment de raison d’être affolé, et ce depuis le début. Regardez les données de l’INED (Institut National de la Démographie) qui vous disent quelle est, actuellement, la perte d’espérance de vie, et non pas la mortalité. »
« La perte d’espérance de vie actuellement, calculée pour 2020, comparée à 2019, est de 0,2 ans. Elle est inférieure à celle de la perte d’espérance de vie de 2015. C’est ça la situation. On n’est pas face à un drame insupportable. »
« Et pourquoi la grippe, qui a tellement tué dans l’année 2015, tout le monde s’en est fichu ? Qui a tué plus que ce que le Covid va tuer cette année – sauf si il se passe des choses absolument imprévisibles pour moi – pourquoi ? »
Et de revenir sur le profil des patients qui sont décédés :
« J’ai essayé de vous donner des données comparatives par rapport aux désastres du passé, mais ce n’est pas le même désastre pour une simple raison : ce n’est pas le même âge qui meurt. Il y a 50% des gens qui sont morts qui avaient plus de 85 ans, et 72%, je crois, qui avaient plus de 80 ans. Dans les pays européens, plus de 90% avaient plus de 60 ans. »
« Ce qui se passe, c’est que tous les ans, les gens qui sont sur un équilibre précaire, les circonstances font que ces gens tombent du mauvais côté des choses. Et c’est ça que nous voyons essentiellement. »
Et de conclure:
« La perte d’espérance de vie va être extrêmement mineure à la fin de l’année. »
Sources :
– Video entière de l’audition du Pr Raoult
– Résumé sur PublicSenat.fr : Didier Raoult : le virus a muté et « paraît lié à des formes qui sont moins graves »
Source: Lire l'article complet de Covid Infos