« Que font les prof. ? Que font les prof., les parents, les lycéens, ….. ?
Je suis enseignante contractuelle depuis 11 ans à l’éducNat.
J’ai eu plusieurs vies avant celle-ci, toujours dans le privé.
Je suis arrivée à l’éducNat. mue par une énOorme envie de transmettre et aussi parce que je suis une « mère à gosses », … j’adore être avec les enfants (de tous âges) … j’adore évoluer avec eux, être un guide pour eux et surtout, surtout, j’adore apprendre avec eux.
Je ne me suis jamais autant remise en question que depuis que j’enseigne et je peux ici remercier (infiniment) tous mes élèves, tant ils m’ont appris, tant ils m’ont apporté !
Mais, … ça n’est pas le sujet du jour.
Ma démarche est simple, je souhaite témoigner publiquement de mon action, de mon positionnement, de là où j’en suis aujourd’hui et ainsi, peut-être, RASSEMBLER.
J’ambitionne, à travers ce témoignage, de rallier tous les enseignants, les parents et les élèves qui, comme moi, trouve que ÇA VA TROP LOIN !!!
J’ambitionne, au sein du monde de l’ENSEIGNEMENT français, au sens le plus large, d’aider à la création d’un ÉNORME mouvement pour agir ensemble et mettre fin à cette immonde masQUarade.
…………………………[ÉNORME mouvement] … c’est mon côté positif !!!
Alors voilà, qu’ai-je fait, vilaine fille, sale renégate, fonctionnaire qui refuse de fonctionner ?
Lors de la pré-rentrée du 31 août, je me suis rendue aux divers RDV donnés par la direction, sans masque. Sur la TOTALITÉ des personnels du lycée présents en ce jour de pré-rentrée, j’étais la seule à visage découvert : déprime absolue !
Je croise quelques collègues qui m’encouragent et affirment que c’est moi qui a raison !
Lors de la grand-messe de rentrée en salle de conférence, je me place quasiment au premier rang face à l’équipe de direction. Le proviseur déroule son programme et en arrive au détail du protocole sanitaire.
Là, il me fait remarquer que je n’ai pas de masque, … me dit qu’il pourra m’en procurer un, si je n’en ai pas.
Je le laisse achever son chapitre et lève la main.
Il me donne la parole et là, j’annonce très officiellement, devant ma direction et mes tous mes collègues réunis que je suis OBJECTRICE DE CONSCIENCE (je porte même, pour l’occasion, un t-shirt que j’ai spécialement fait imprimer), …. que je refuse de porter le masque et que je refuse également d’exiger de mes élèves qu’ils le portent.
Il m’explique que dans ces conditions, je ne serai pas autorisée à pénétrer dans l’enceinte du lycée et que donc cela allait m’empêcher d’occuper mes fonctions.
Je lui réponds que oui, en effet, c’est ce qu’il semble se profiler.
À la fin de cette séance, je rejoins mon proviseur et lui signale que je me tiens à sa disposition, lui précisant que j’ai un argumentaire à lui transmettre.
Après un court laps de temps, nous traversons, tous deux les couloirs du lycée et il me reçoit dans son bureau.
Je lui donne en mains propres « Mes Arguments » pour expliquer ma position. Il m’explique que je risque des sanctions disciplinaires que je vais recevoir une injonction d’obtempérer, etc…. et je ré-affirme que l’heure est trop grave, qu’il ne s’agit en aucun de ma petite personne, mais que l’enjeu est bien plus colossal et que même avec un CRS derrière chaque épaule et un LBD sur la tempe, je ne PORTERAI PAS le masque.
… et je quitte le lycée.
Le soir même, je visionne le discours de R. Kennedy Junior. Je décide de transférer ce discours à mon proviseur, avec les mots ci-après :
(J’apprécie beaucoup mon proviseur, mais je sais qu’il n’est pas en capacité, lui, de dysfonctionner.)
« Monsieur bonsoir,
S’il fallait expliquer mon geste de ce matin…..
Mais, je sais que vous savez qui je suis.
Sachez que quoi qu’il arrive, je vous conserve toute mon estime …..je comprends, Ô combien, votre délicate position.
Avec mon plus sincère respect,
Bien cordialement »
Le lendemain (le 1er septembre), il me fait parvenir un courrier par l’intermédiaire du mail de son secrétariat (courrier ici).
Et, en fin d’après midi, il m’appelle, sur mon portable.
Il commence par me remercier pour mon petit mail, que cela l’a beaucoup touché ; conversation très émouvante, durant laquelle il essaie, sans trop y croire, de me ramener à la raison. Il me dit qu’il m’apprécie beaucoup et qu’il est extrêmement désolé de la situation et qu’il ne trouve pas juste que je quitte le lycée dans ces conditions, … etc.
Le 8 septembre dernier je reçois, comme attendu, un courrier de la rectrice qui me met en demeure de rejoindre mon poste (courrier ici).
J’ai répondu hier (le 15 septembre) à ce dernier courrier (ici).
Dans toute cette histoire, je perds beaucoup !
Beaucoup d’amis, certaines personnes de ma famille, l’estime de beaucoup de mes collègues, …. Certains, mêmes, me croient devenue folle !
Bien évidemment, mon salaire d’enseignante, car je suis aujourd’hui sous le coup d’une retenue sur salaire pour abandon de poste.
Mais ce qui me fait pleurer TOUS LES JOURS c’est la séparation d’avec mes élèves : j’ai littéralement le sentiment de les avoir lâchement abandonnés …. Ça, c’est le plus dur !
Mais, j’ai gagné en estime de moi !
Je suis droite dans mes bottes et à aucun moment je ne doute.
C’est pourquoi, j’ai décidé de créer une adresse mail : EEResistance@gmail.com
Afin que TOUTES CELLES ET CEUX QUI se reconnaissent dans le combat qui est à mener se manifestent.
EEResistance, cela signifie : Enseignants En Résistance
Je pense qu’il est grand temps que le milieu éducatif sorte de sa trouille, se réveille, se mobilise et à l’instar des policiers indignés, fasse entendre sa voix ! »
——
Pour contacter l’enseignante à l’origine de ce témoignage : EEResistance@gmail.com
Courriers cités dans l’article :
– “Mes arguments”
– Courrier du proviseur
– Courrier de la rectrice
– Réponse de l’enseignante
Source: Lire l'article complet de Covid Infos