Les USA au bord de la guerre civile

Les USA au bord de la guerre civile

  1. Campagne de dons – Septembre-Octobre 2020

    Chers amis lecteurs, comme vous avez dû le constater, le site RI enregistre depuis un certain temps une nette augmentation de son audience, ce qui prouve que les propagandistes de la pensée unique formatée ont échoué à atteindre leurs buts d’étouffer les voix discordantes comme la nôtre. Pour tenir compte de l’augmentation du nombre de nos lecteurs, nous envisageons de procéder à une migration du site vers un serveur plus conséquent, ce qui nous permettra de résoudre beaucoup des problèmes de connexions que certains d’entre vous nous signalent régulièrement. Chers amis lecteurs, grâce à vos dons, nous avons prévu de procéder à la migration du site dès la deuxième moitié d’Octobre et, également, apporter quelques améliorations importantes sur le site. Nous comptons sur vous.

    555,00 € donated

Dans le présent article, l’auteur cherche à attirer notre attention sur un fait difficile à concevoir pour les Occidentaux : le peuple états-unien vit une crise de civilisation. Il est si profondément divisé que l’élection présidentielle ne vise pas seulement à élire un chef, mais à déterminer ce que doit être le pays (empire ou nation ?). Aucun des deux camps n’est capable d’accepter de perdre, tant et si bien que chacun pourrait avoir recours à la violence pour imposer son point de vue.

par Thierry Meyssan.

Alors que l’élection présidentielle approche aux États-Unis, le pays se divise en deux camps qui se soupçonnent mutuellement de préparer un coup d’État. D’un côté le Parti démocrate et les républicains hors parti, de l’autre les jacksoniens qui sont devenus la majorité au sein du Parti républicain sans en partager l’idéologie.

Souvenez-vous, déjà en novembre 2016, une société de manipulation des médias dirigée par le maître de l’Agit-Prop, David Brock, récoltait plus de 100 millions de dollars pour détruire l’image du président-élu avant qu’il ne soit investi[1]. Depuis cette date, c’est-à-dire avant qu’il n’ait pu faire quoi que ce soit, la presse internationale décrit le président des États-Unis comme un incapable et un ennemi du peuple. Certains journaux ont même appelé à l’assassiner. Durant les presque quatre années suivantes, sa propre administration n’a cessé de le dénoncer comme un traître stipendié par la Russie et la presse internationale l’a violemment critiqué.

Actuellement, un autre groupe, le Transition Integrity Project (TIP), planifie des scénarios pour le renverser à l’occasion de l’élection de 2020, qu’il la perde ou qu’il la gagne. Cette affaire est devenue nationale depuis que la fondatrice du TIP, le professeur Rosa Brooks, s’est fendue d’un long article dans le Washington Post dont elle est une contributrice attitrée[2].

Le TIP a organisé quatre jeux de rôle en juin dernier. Il a simulé divers résultats pour anticiper les réactions des deux candidats. La totalité des participants étaient des démocrates et des républicains (idéologiquement parlant et non pas « républicains » au sens de l’appartenance au parti), aucun n’était jacksonien. Sans surprise, ces personnalités considèrent toutes que « L’administration Trump a régulièrement sapé les normes fondamentales de la démocratie et de l’état de droit. Elle a adopté de nombreuses pratiques corrompues et autoritaires ». Elles ont donc conclu que le président Trump tenterait un coup d’État et ont imaginé qu’il était de leur devoir de concevoir préventivement un coup d’État « démocratique »[3].

C’est une caractéristique de la pensée politique contemporaine de s’afficher en faveur de la démocratie, mais d’en refuser les décisions qui vont à l’encontre des intérêts de la classe dirigeante. Au demeurant, les membres du TIP admettent volontiers que le système électoral US qu’ils défendent est profondément « anti-démocratique ». Rappelons que la Constitution n’attribue pas l’élection présidentielle aux citoyens, mais à un collège électoral composé de 538 personnes désigné par les gouverneurs. La participation des citoyens qui n’était pas prévue lors de l’indépendance s’est progressivement imposée dans la pratique, mais uniquement à titre indicatif pour les gouverneurs. Ainsi, en 2000, lors de l’élection de George W. Bush, la Cour suprême de Floride avait rappelé qu’elle n’avait pas à connaître le souhait des citoyens de Floride, mais uniquement celui des 27 électeurs désignés par leur gouverneur de Floride.

Contrairement à une idée répandue, la Constitution des États-Unis ne reconnaît pas de souveraineté populaire, mais uniquement une souveraineté des gouverneurs. En outre, le Collège électoral conçu par Thomas Jefferson ne fonctionne plus correctement depuis 1992 : le candidat élu ne dispose plus de la majorité des souhaits des citoyens dans les États qui font basculer l’élection[4].

Le TIP a mis en lumière à peu près tout ce qui pourrait avoir lieu durant les trois mois qui séparent le scrutin de l’investiture. Il admet qu’il sera très difficile d’établir les résultats compte tenu du recours au vote par correspondance en période d’épidémie. Le TIP n’a volontairement pas exploré l’hypothèse que le Parti démocrate annonce l’élection de Joe Biden malgré un dépouillement insuffisant et que la présidente de la Chambre des Représentants, Nancy Pelosi, lui fasse prêter serment avant que Donald Trump ait pu être déclaré perdant. Dans un tel cas de figure, il y aurait deux présidents rivaux, ce qui marquerait le début d’une Seconde Guerre civile.

Cette éventualité encourage certains à envisager de faire sécession, de proclamer unilatéralement l’indépendance de leur État. C’est particulièrement vrai sur la côte Ouest. Pour prévenir ce processus de délitement, certains prônent de diviser la Californie afin de donner plus de membres du Collège électoral à sa population. Cependant cette solution est déjà une prise de position dans le conflit national car elle privilégie la représentation populaire au détriment du pouvoir des gouverneurs.

En outre, j’avais évoqué, en mars dernier, la tentation putschiste de certains militaire[5] à laquelle plusieurs officiers supérieurs ont fait référence par la suite[6].

Ces différents points de vue attestent de la crise profonde que traversent les États-Unis. « L’empire américain » aurait dû se disloquer après la dissolution de l’Union soviétique. Il n’en fut rien. Il aurait dû se réinventer avec la globalisation financière. Il n’en fut rien. Chaque fois, un conflit (la division ethnique de la Yougoslavie, les attentats du 11 septembre) est venu raviver le mourant. Il ne sera plus possible très longtemps de repousser les échéances[7].

Thierry Meyssan

Do we risk a miltary coup ?, Colonel Black, August 24, 2020 (PDF – 347.5 ko)

Preventing a Disrupted Presidential Election andTransition, TIP, August 3, 2020 (PDF – 444.8 ko)

—————————————————————-

[1] « Le dispositif Clinton pour discréditer Donald Trump », par Thierry Meyssan, Al-Watan (Syrie), Réseau Voltaire, 28 février 2017.

[2] « What’s the worst that could happen ? The election will likely spark violence — and a constitutional crisis », The Washington Post, September 3, 2020.

[3] Preventing a disrupted presidential election and transition, Transition Integrity Project, August 3, 2020.

[4] Presidential elections and majority rule, Edward B. Foley, Oxford University Press, 2020.

[5] « Des putschistes à l’ombre du coronavirus », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 31 mars 2020.

[6] « Le Pentagone contre le président Trump », Réseau Voltaire, 11 juin 2020. Do we risk a miltary coup ?, by Colonel Richard H. Black, August 24, 2020.

[7] « Les États-Unis vont-ils se réformer ou se déchirer ? », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 25 octobre 2016.

source : https://www.voltairenet.org

Source: Lire l'article complet de Réseau International

À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Recommended For You