Le panel politique du 14 septembre 2020 avec Patrice Roy
Les propos sur la dissidence se font soudainement beaucoup plus nuancés à Radio-Canada. Se dirige-t-on vers la possibilité d’un débat ouvert ou l’introduction en douce d’une opposition contrôlée ? À surveiller de très près…
Source : https://ici.radio-canada.ca/info/videos/media-8317852/panel-politique-14-septembre-2020
Invités
- Hélène Buzzetti, correspondante parlementaire à Ottawa (Le Devoir)
- Martine Biron, analyste politique, Colline parlementaire, Québec (Radio-Canada)
- Christian Dufour, politologue
Intertitres
- Une hausse de cas qui inquiète Trudeau
- Des milliers de personnes contre le masque
- Une majorité en faveur du masque
- Préparer la deuxième vague
- Menaces et théories du complot
- La pandémie et les jeunes
- Le défi de trouver le juste équilibre
Extraits
Martine Biron :
« Pour ce qui est des manifestations ou des antimasques, le gouvernement a certaines données et ne semble pas démesurément inquiet. »
« Je vais vous donner de données. Je ne vais pas vous inonder de chiffres. Ils ont demandé par exemple : est-ce que vous êtes pour ou contre le masque? Ce qui est ressorti, c’est que 75 % sont en faveur et 25 % son contre. Sous-question : mais est-ce que vous portez le masque? Et 98 % des réponses étaient qu’ils portaient le masque. Alors ils se rendent compte que les gens ne sont pas dissidents que cela est dans le message gouvernement concernant cette manifestation de samedi, on a entendu Geneviève Guilbault, le premier ministre dire : on respecte le droit à la manifestation, le droit d’exprimer ses idées. Alors c’est un peu pour cette raison qu’on n’a pas vraiment, qu’on n’est pas vraiment intervenu samedi. On constate qu’ils se mobilisent et qu’ils sont dans la rue mais pour l’instant, on parle d’une minorité bruyante. »
Christian Dufour :
« Quelque chose on ne parle vraiment pas assez, je trouve, dans les médias, au-delà des considérations sanitaires, c’est une grande lassitude au sein de la population, une déprime chez de plus en plus de monde. Madame Tam y a fait référence hier, elle a parlé de fatigue. […] Je trouve que la vision que l’on a de la crise est exclusivement sanitaire au détriment des autres aspects qui sont dévastateurs sur le plan économique, psychologique, social. Il faut tenir compte de cela. Une chose aussi, c’est très complexe parce que c’est clair que tous les complotistes, c’est un aspect dangereux. On le voit, y’a des menaces, bon, et c’est réel. Heureusement, c’est moins présent au Québec qu’aux États-Unis. Mais je trouve qu’il y a quelque chose de très pervers qui est arrivé au sein des faiseurs d’opinion au Québec, c’est qu’on a eu tendance à associer tous ceux qui avaient des réserves
à l’égard de la gestion de la crise, à l’égard des consignes de la Santé publique à des complotistes, à des Trumpistes, à des débiles mentaux. Et ça je trouve que ça ne marche pas. […] »
« Ceux qui se posent des questions, ce n’est pas seulement les complotistes. Ce n’est pas vrai. Je me pose des questions parfois. Je ne nie pas du tout le virus. J’ai beaucoup vu ces derniers temps que certains journalistes — pour être franc, ils se reconnaîtront — ils se comportaient comme des fonctionnaires bien-pensants de l’État sanitaire. »
Hélène Buzzetti :
« Je suis d’accord avec Christian. […] il y a 25 % de la population qui n’est pas d’accord avec le masque mais presque tout le monde le porte. Alors il y a beaucoup de gens qui n’osent pas se prononcer sur la place publique pour remettre en question cette approche [tout au?] sanitaire. Les seuls
qui se retrouvent à avoir le crachoir, ce sont les éléments les plus extrémistes qui associent la COVID avec le réseau 5G et les vaccins etc.
Malheureusement, il manque un certain centre critique qui tout en étend posé et pas conspirationistes pourrait remettre en question ces mesures sanitaires et ces gens-là, on les entend très peu. J’ai entendu peut-être un professeur de littérature la semaine passée dans les pages du devoir posait exactement ces questions et ces voix sont excessivement rares. »
Martine Biron :
« L’équilibre, il y a un équilibre à atteindre. Pour l’instant, les cas augmentant les autorités disent qu’on est inquiet. Les hospitalisations et les décès ne augmentent pas à ce moment-ci. L’inquiétude des gouvernements, on me disait aujourd’hui qu’on attend de voir dans les prochaines semaines. Ce sont les plus jeunes qui se contaminent entre eux. D’ailleurs les éclosions sont surtout dans des bars. Est-ce qu’ils vont contaminer des personnes plus âgées? »
« C’est ça la question. Et cela, il y a un flou. On ne sait pas trop où on ça va. C’est sûr que cette inquiétude commence à jouer sur le moral des gens. »
Patrice Roy :
« Très bien. On va en reparler évidemment. Malheureusement, j’allais dire, mais on va en reparler… »