Alors que la foire médiatique autour de Navalny bat son plein – en France, mention spéciale au Fig à rot qui pond quotidiennement un article sur « l’opposant n°1 à Poutine » -, une petite nouvelle est tombée, que ne reprendra évidemment pas notre bonne presse, comment déjà ?, ah oui, libre et démocratique.
Celle-ci a en commun avec l’autruche d’enfoncer subitement et profondément sa tête dans le sable dès qu’une réalité gênante vient détruire sa narration féérique. Vérité déjà entraperçue dans un excellent ouvrage paru au lendemain de la mascarade kosovarde de 1999 : « Les médias répandent leur propagande belliciste avant de disserter sur leurs erreurs, pour recommencer de plus belle tout en se targuant d’éviter, cette fois, toute bavure dans la couverture des conflits. »
Vingt ans ont passé et ils n’ont plus le moindre scrupule à passer directement à autre chose, sans perdre un seul instant à « disserter sur leurs erreurs », même pour la forme. Dans la guerre de l’information lancée par le Deep State américain contre Moscou, les médias de service – dont les liens avec le Washingtonistan ne sont plus à prouver (cf. chapitre premier du livre de votre serviteur) – enchaînent les perles, toutes plus grosses les unes que les autres. Salissez, salissez, il en restera toujours quelque chose…
Vous souvenez-vous des fameuses primes offertes par la Russie aux Taliban pour tuer des soldats US en Afghanistan ? C’était il y a deux mois et nos plumitifs obéissants s’étaient évidemment précipités pour en faire des tonnes, jactant sur cette énième perfidie moscovite. Le fait que cette rumeur ait été lancée par la désormais légendaire « source anonyme de la CIA » aurait dû provoquer la méfiance de tout journaliste digne de ce nom, mais il y a longtemps que ceux-ci ont quitté la profession.
Problème : le général McKenzie, commandant des troupes américaines en Afghanistan, vient de déclarer que ce buzz était une fumisterie. Il ne l’a certes pas dit comme ça mais c’est tout comme, faisant d’ailleurs écho au scepticisme d’autres hauts gradés. Après deux mois d’enquête approfondie et avoir consulté les documents de la CIA, les agences de renseignement militaire n’ont rien trouvé.
Curieusement, nos médias, qui chantaient à tue-tête le couplet de la noirceur russe, sont restés bien silencieux, jugeant sans doute inutile de compliquer le scénario pour la ménagère de moins de cinquante ans. Il est vrai qu’ils se sont pris de passion pour une nouvelle marotte. Mesdames et Messieurs, le grand cirque (de Moscou ?) a l’honneur de vous présenter sa toute dernière attraction : l’empoisonnement raté d’un opposant raté. Rires et larmes en perspective…
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