Un proche m’a demandé « si je voulais devenir un vrai journaliste, crois-tu que je devrais entrer dans une école de journalisme ? ».
Voici ma réponse :
« Il fut un temps où, de temps en temps, des étudiants en journalisme m’interviewaient sur les « médias alternatifs ». Les entretiens se terminaient toujours par une déclaration de l’un d’entre eux, dans le style « Je viens de réaliser que j’ai perdu deux ans de ma vie ». Ta question me semble être du genre : « Si je voulais être un vrai philosophe, à quelle religion devrais-je me convertir ? »
Qu’est-ce que le vrai journalisme ? Essentiellement – à notre époque – un acte de déconstruction et de rétro-ingénierie d’une activité profondément idéologique créée par l’homme. Ces écoles t’apprendront comment construire un train, qui conduira éventuellement quelqu’un à Auschwitz. Il n’y a malheureusement aucune école pour t’apprendre à le faire sauter. »
Le vrai journalisme, aujourd’hui, ici, maintenant, c’est œuvrer à faire sauter ces trains. Parler de journalisme comme d’un tout, comme si on faisait le même métier, c’est comme dire « Dédé et moi, on est tous deux cheminots ». Sauf que Dédé, l’enfoiré de sa mère, il conduit la locomotive alors que moi, je cherche l’endroit idéal pour poser mes bâtons de dynamite. Tu m’étonnes que Dédé refuse de me considérer comme un vrai cheminot. A la limite, je m’en fiche des étiquettes. Disons qu’on travaille tous les deux dans les transports ferroviaires.
Viktor DEDAJ
hashtags #Wikileaks #JulianAssange
Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir