La destruction de dizaines de millions de pages d’archives concernant ou liées aux guerres déclenchées au lendemain des fausses attaques du 11 septembre 2001 s’est achevée dans un silence absolu il y a moins de deux mois. Une quantité impressionnante de données digitales couvrant la période 2001-2020 a également disparu en dehors de tout circuit. Ironie du sort, les seules données préservées sont celles, très limitées, rendues publiques par WikiLeaks. Encore que l’on ne sait pas si cette fuite ne fut pas orchestrée de manière réfléchie pour créer une diversion épistémologique et passer sous silence des dossiers bien plus lourds.
Les organismes chargés de la collecte de données ne sont pas les seuls à supprimer la mémoire et à ériger l’amnésie comme un élément consubstantiel de la réalité ou du semblant de réalité. La plupart des médias ont simplement éliminé toute forme de profondeur et n’abordent plus les questions essentielles avec le recul nécessaire pour l’élaboration d’une perspective. L’analyse historique n’est plus un outil conceptuel. L’histoire comme les sciences dures est utilisée à des fins purement idéologiques et bientôt on ne saura plus ce qui c’est réellement passé dans un passé très récent. Tout est altéré. Des tonnes d’archives ont disparu de pays d’Europe orientale, des territoires de l’ex-Allemagne de l’Est, tandis que des pays d’Afrique et d’Europe occidentale se réinventent des mythes historiques n’ayant aucun rapport avec la réalité.
C’est la disparition de la mémoire dans un monde où prédomine l’écrit digital. C’est le nouveau monde. Un monde sans mémoire.
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