Le rôle historique des Gilets Jaunes, en plus de restaurer un peu d’honneur au peuple Français, c’est de montrer :
1 – que parler, discuter, tenter de débattre raisonnablement, manifester pacifiquement, etc., avec ce pouvoir ne sert à rien ; 2 – que lutter frontalement – même si c’est légitime – avec les forces de l’ordre ne sert non plus à rien, car jamais elles ne rejoindront le peuple, et elles seront toujours de mèche avec les médias pour décrédibiliser aux yeux de l’opinion.
Avant les Gilets Jaunes, on pouvait s’en douter, mais on ne savait pas vraiment ces vérités.
Maintenant, on les connait, et donc : 1 – la vraie révolution viendra quand on n’aura plus envie de discuter, débattre, revendiquer, manifester : on aura juste identifié un ennemi, et on voudra juste le détruire, comme dans tout combat normal ; 2 : les forces de l’ordre doivent être considérées comme un ennemi une bonne fois pour toutes, en face duquel il est totalement inconscient de se retrouver en infériorité opérationnelle (protections, armes) et tactique (nassage, unités mobiles, etc.).
Par ailleurs, la destruction de notre pays commence toujours par une destruction sur le plan de la raison – la ratio latine ou le logos grec -.
On le voit par exemple au travers des débats au sujet du Covid-19 : des arguments sont ignorés, des questions qui pourtant vont de soi, ne sont jamais posées : c’est le signe évident que les règles élémentaires de conduite d’un débat rationnel ne sont plus maîtrisées dans la France d’aujourd’hui.
Si Platon et Socrate débarquaient et assistaient aux séquences argumentatives sur n’importe quel sujet, ils seraient consternés : un dramatique manque de rigueur règne et est accepté par tous, ce qui rend impossible toute dialectique, toute élaboration de vraie connaissance commune.
La première des choses est donc de reconstruire du sens, et sur une infrastructure rationnelle solide. Ne parler que de pouvoir d’achat ne peut mener nulle part. -> Il faut proposer un modèle qui réponde à toutes les questions ou presque.
Ensuite il ne faut pas être statique : il faut toujours bouger plus vite que le pouvoir, à la fois sur le plan des idées, et aussi sur le champ de bataille avec les forces de l’ordre. Un colosse, ça ne se combat pas de face et statique, mais en le harcelant et en le désorientant.
Et bien-sûr il faut refuser ou ignorer toute proposition de concertation, de dialogue, de table ronde, de Grenelle de mes couilles, etc.
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