Equateur : Condamné en cassation, Rafael Correa affiche sa combativité

Equateur : Condamné en cassation, Rafael Correa affiche sa combativité

La justice équatorienne a confirmé en cassation le 7 septembre la condamnation de l’ex-président Rafael Correa à huit ans de prison pour corruption, mettant un terme à ses espoirs de briguer la vice-présidence du pays lors des élections de février prochain.

Un tribunal de la Cour suprême a, «à la majorité […] rejeté les recours en cassation déposés par les appelants et confirme la sentence pour corruption» prononcée en avril contre l’ex-président (de 2007 à 2017) et 17 autres personnes, dont des ex-ministres et des chefs d’entreprise, selon le tribunal.

Correa fustige la décision de la Cour suprême

Rafael Correa s’est exprimé sur Twitter pour dénoncer la décision des tribunaux : «Ils l’ont finalement fait. En un temps record, ils ont obtenu une sentence « définitive » pour me disqualifier en tant que candidat. Ils ne comprennent pas que tout ce qu’ils font, c’est accroître mon soutien populaire. Je vais bien […] Souvenez-vous : la seule chose qu’ils nous condamnent à faire, c’est de gagner.»

Rafael Correa avait annoncé mi-août son souhait de briguer la vice-présidence de son pays au sein d’une coalition de gauche, binôme d’un de ses anciens ministres et candidat à la présidence. L’ancien président se dit innocent et dénonce un complot fomenté par son rival, son ancien vice-président et actuel président, Lenin Moreno.

Il vit en Belgique depuis 2017, année de fin de son dernier mandat alors qu’il ne faisait encore l’objet d’aucun procès. Jugé par contumace, sa première condamnation en avril avait été confirmée mi-juillet en appel.

La Cour de justice a déterminé que Rafael Correa et plusieurs de ses anciens collaborateurs avaient reçu des pots-de-vin en échange de contrats avec diverses entreprises. Après un dernier recours que peut encore déposer la défense, l’ancien président sera interdit à vie de se présenter devant les électeurs, ainsi que l’établit la Constitution du pays en cas de corruption.

Rafael Correa fait également l’objet d’une enquête pour l’enlèvement en 2012 en Colombie du responsable de l’opposition Fernando Balda. Selon la législation équatorienne, il ne peut toutefois pas être jugé par contumace pour ce crime.

Rafael Correa s’était fait internationalement connaître en accordant l’asile diplomatique au fondateur de Wikileaks, Julian Assange, qui s’était réfugié dans l’ambassade d’Equateur à Londres (Royaume-Uni) en juin 2012 afin d’éviter d’être extradé vers la Suède où il était à l’époque accusé de viol et agression sexuelle.

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